La liberté : le bonheur

Fiche de révisions Baccalauréat technologique Philosophie
La liberté :le bonheur
On le distingue, en tant que plénitude, du plaisir qui correspond à la satisfaction temporaire du vide ouvert par le désir. Le bonheur se définit aussi comme béatitude, qui est une forme de grande intensité à laquelle rien ne peut manquer et dont jouissent les « élus » du paradis, par exemple, en un mode de vie spirituel. Enfin, le bonheur se rapproche du contentement, état de celui qui ne désire rien ne plus, rien de mieux que ce qu'il a, satisfaction d'autant plus forte qu'elle a été conquise, méritée par celui qui la ressent. Pour Spinoza c'est la joie, expression d'un passage « d'une perfection moindre à une perfection plus grande ».
« Ne va jamais croire qu'un homme qui s'accroche au bien-être matériel puisse être heureux. Celui qui tire sa joie de ce qui vient du dehors s'appuie sur des bases fragiles. La joie est entrée ? Elle sortira. Mais celle qui naît de soi est fidèle et solide. Elle croît sans cesse et nous escorte jusqu'à la fin. Tous les autres objets qui sont communément admirés sont des biens d'un jour. "Comment ? On ne peut pas en tirer utilité et plaisir ?" Personne ne dit cela. Mais à condition que ce soient eux qui dépendent de nous et non le contraire. Tout ce qui relève de la Fortune (1) est profitable, agréable, à condition que le possesseur se possède aussi et ne soit pas asservi à ses biens. En effet, ceux qui pensent que c'est la Fortune qui nous attribue le bien ou le mal se trompent. Elle accorde juste la matière des biens et des maux, et les éléments de base destinés chez nous à tourner au mal ou au bien. L'âme, en effet, est plus puissante que la Fortune. Pour le meilleur ou pour le pire, elle conduit elle-même ses affaires. C'est elle qui est responsable de son bonheur ou de son malheur. »
Sénèque, Apprendre à vivre : lettres à Lucilius
(1) la Fortune : déesse personnifiant la chance, bonne ou mauvaise.
Questions
2. a. Quelle différence y a-t-il entre la joie tirée de « ce qui vient du dehors » et « celle qui naît de soi » ? Expliquez cette différence. Précisez en quoi le « bien-être matériel » relève de « ce qui vient du dehors » ;
b. Expliquez : « Personne ne dit cela. Mais à condition que ce soient eux qui dépendent de nous et non le contraire. »
c. Expliquez : « L'âme (…) est plus puissante que la Fortune. »
3. Sommes-nous responsables de notre bonheur ?