Reportage

"Passe ton hack d’abord" : un challenge pour initier les jeunes à la cybersécurité

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Mercredi 10 mai 2023, le général Aymeric Bonnemaison, commandant de la cyberdéfense (deuxième à gauche), a félicité les lauréats du prix "Passe ton hack d’abord" durant une cérémonie organisée à Puteaux (92). © ComCyber
Par Séverine Maestri, publié le 24 mai 2023
5 min

A l'occasion du challenge lancé par le ministère des Armées, plusieurs centaines d’étudiants et de lycéens se sont affrontés en équipes autour d’épreuves sur la cybersécurité. Le 10 mai 2023, l’Etudiant a assisté à la remise des prix. Reportage.

Ce mercredi 10 mai 2023, dans l’auditorium d’une centaine de places du ComCyber à Puteaux (92), règne une ambiance décontractée.

Participants, professeurs, proviseurs, parents, réservistes et autres représentants de la Direction générale de l’enseignement scolaire (Dgesco) et de la Direction du numérique pour l’éducation (DNE) étaient présents pour assister à la remise des prix du Capture the flag (CTF) "Passe ton hack d’abord" organisé par le ComCyber.

Un jeu pour découvrir la cybersécurité

Par ComCyber, comprenez le commandement de la cyberdéfense. En 2022, il s’associe avec la Dgesco et le ministère des Armées pour lancer le CTF "Passe ton hack d’abord".

Un CTF, c’est quoi ?

Un CTF est un jeu par équipe dont le but est de capturer le drapeau d’une équipe adverse et de le ramener dans sa base. En cybersécurité, ce même jeu consiste à hacker des logiciels pour s’introduire dans des ordinateurs et récupérer des drapeaux.

Il s’est ouvert dans trois académies : Paris, Créteil (94) et Versailles (78). Plus de 900 jeunes se sont inscrits dont plus de 200 filles. Au programme, la résolution de 15 défis sur divers sujets de cybersécurité : sécurité du web, réseaux, cryptographie, stéganographie, programmation ou encore décodage.

En 2023-2024, le CTF devrait être étendu à tout le territoire. Le challenge est gratuit et les inscriptions s’effectuent en remplissant un dossier sur le site internet du ministère des Armées.

"Tout seul on n’est rien"

Sur l’estrade de l’auditorium, le général Aymeric Bonnemaison, qui dirige le ComCyber, appelle un à un les élèves des deux équipes en tête du challenge : une équipe pré-bac et une équipe post-bac.

Sous les applaudissements, ils se voient remettre un diplôme et un abonnement de six mois à la plateforme d’entraînement cyber Seela, partenaire de l’événement.

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ComCyber cybersécurité hack ton bac © ComCyber

Inès, 20 ans, est étudiante en BTS services informatiques aux organisations (SIO) option solutions logicielles et applications métiers (Slam) au lycée polyvalent de Cachan (94). Elle est l’une des heureuses gagnantes de l’équipe post-bac. Son équipe a terminé les épreuves en seulement quatre heures. "Je ne connaissais pas le CTF mais mes amies m’ont encouragée à participer. Nos professeurs nous ont détaillé le projet. Ce qui m’a attirée, c’est l’idée de faire partie d’un groupe et de travailler dans le domaine de l’informatique et de la cybersécurité."

Comme le rappelle Aymeric Bonnemaison, l’objectif est d’apprendre aux élèves à travailler en équipe car "tout seul on n’est rien, c’est la richesse de l’ensemble des équipes qui rend le travail efficace".

Informatique, cybersécurité : les femmes aussi ont leur place

Du côté des lycéens, Kétia, Katell et Camille, toutes trois âgées de 17 ans, sont dans la même classe de terminale générale au lycée polyvalent Vincent-Van-Gogh d’Aubergenville (78).

Elles ont participé avec enthousiasme au challenge et être une fille n’a pas été un frein selon elles

. "Suivre la spécialité NSI [numérique et sciences informatiques] nous a aidées à nous lancer. Et même si nous ne sommes que quatre filles sur 19, nous sommes plus soutenues que rejetées et l’entente en classe est bonne, expliquent-elles d’une même voix. C’est donc tout naturellement que, stimulées par notre professeur de NSI, nous nous sommes lancées dans cette aventure."

Cybersécurité et cyberdéfense : de forts recrutements à venir

Katell avoue s’être rendu compte que "la cybersécurité était un secteur d’avenir". Pour sa part, Camille a découvert "le domaine de la cybersécurité" auquel elle et ses camarades ne sont pas sensibilisés en NSI. Elle a découvert la facilité d’accès aux données pour les cybermalveillants et compris la nécessité de protéger les systèmes d’information !

Et pour cause. Toutes les 60 secondes, 19 millions de SMS sont envoyés dans le monde, plus de 194.000 tweets sont générés, 1.400 vidéos sont postées sur TikTok et 190 millions d'e-mails sont envoyés. Et cette liste n’est pas exhaustive !

Autant dire que les créations d’emploi dans la cybersécurité et la cyberdéfense seront importantes dans les prochaines années : d’ici à 2025, 37.000 emplois devraient voir le jour dans la cybersécurité et 5.200 cybercombattants devraient être recrutés dans les armées françaises.

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