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Pourquoi choisir la spécialité NSI au lycée ?

La prépa MP2I est l'un des débouchés possibles après avoir suivi la spécialité NSI.
La prépa MP2I est l'un des débouchés possibles après avoir suivi la spécialité NSI. © Adobe Stock/goodluz
Par Zineb El Mountassir, publié le 14 juin 2022
6 min

La spécialité numérique et sciences informatiques est à la fois l'une des moins suivies au lycée, et l'une des plus abandonnées entre la première et la terminale. Pourtant, elle permet de s'orienter vers différentes formations du numérique porteuses d'avenir.

La spécialité NSI (numérique et sciences informatiques) n'est pas la plus fréquentée du lycée général. Pourtant, elle ouvre des portes vers des voies porteuses d'avenir.

Le 7 juin 2022, une quinzaine d’organisations du numérique, de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’orientation ont lancé la première édition de la journée nationale "Numérique et Sciences Informatiques". En plus de faire connaître la spécialité auprès des lycéens, cette journée visait à promouvoir la diversité des métiers et projets de carrière dans un secteur porteur.

La spécialité NSI répond à un besoin

Le besoin en informatique sur le marché du travail est en effet colossal, selon l’experte en orientation Valérie Deflandre. "C’est un secteur où fleurissent beaucoup d’offres et dans lequel on peut complétement s’épanouir", note la conseillère d'orientation du CIDJ (centre d'information et de documentation jeunesse).

Plus largement, l’informatique, dans sa globalité, permet une flexibilité quant aux débouchés : les spécialistes en informatique sont aujourd’hui sollicités dans des tous les domaines, de l’industrie en passant par la communication et jusqu’au secteur de la santé.

Une spécialité peu suivie et très abandonnée

La spécialité NSI est pourtant l'une des moins suivies : 37.000 élèves de première en 2021-2022, selon la Depp, le service statistiques du ministère de l'Éducation nationale. Sept fois moins qu'en maths, et cinq fois moins qu'en physique-chimie. Avant la terminale, les élèves sont amenés à sélectionner les deux spécialités qu’ils préfèrent garder, et ce choix se fait souvent par élimination. La NSI est l'une des spécialités plus abandonnées, laissée de côté par plus de 50% des élèves.

La notion de nouveauté serait l'une des raisons qui justifient le taux d'abandon. "On est un peu dans l’inconnu et quand un élève cherche à choisir, il prend référence auprès de ses copains et ses parents, qui n’ont pas forcément une vision claire du secteur", déplore Charles Poulmaire, professeur de NSI.

Toutefois, le président de l’AEIF (association des enseignantes et enseignants d'informatique de France) précise que la spécialité doit simplement s'ancrer parmi la panoplie des spécialités proposées. En ce sens, il souligne l’importance des actions et initiatives telles que la journée nationale NSI. "C’est une journée qui a permis aux lycéens, et même aux collégiens de rencontrer des chercheurs, professeurs et experts en informatique, explique-t-il. C’était l’occasion de rassembler différents acteurs du monde de l’informatique."

Une spécialité complémentaire aux maths

Souvent opposée à la combinaison royale maths-physique, la NSI peine donc à trouver sa place. "Si on ne veut faire que des études scientifiques, il faut absolument garder les mathématiques, mais il n'y a aucune opposition à émettre entre les deux spécialités", soutient le professeur de NSI.

Pour Valérie Deflandre, la NSI est même une belle opportunité pour tous ceux qui ont un faible niveau en mathématiques et qui sont tout de même intéressés par les sciences de l’informatique : "Certes, ça peut fermer certaines portes, mais ça en ouvre encore plus dans le secteur de l’informatique."

Les débouchés après la spécialité NSI

Valérie Deflandre, quant à elle, précise que la prépa MP2I est ouverte à tous, et si "elle met l'accent sur les sciences informatiques et numériques, être issu d’une spécialité NSI n’est pas une obligation".

Beaucoup moins de filles en NSI

Mais la Depp pointe également un autre biais associé à la spécialité NSI : elle ne compte que 18,5% de filles en première, et 13,7% en terminale.

Sur cette question, Charles Poulmaire pointe du doigt un phénomène de société axée sur les stéréotypes de genre. "Les jeunes hommes se sont propulsés dans le domaine plus rapidement, observe-t-il. Et s'il y a de plus en plus de femmes ingénieurs, il y en a toujours moins qui travaillent dans l’informatique."

Pour lutter contre cette tendance, l'AEIF initie de nombreuses actions, notamment lors de la journée nationale, où des interventions ont été dédiées à des femmes chercheuses en informatique, pour ainsi créer un modèle d'identification auprès des jeunes lycéennes. "Il ne faut surtout pas oublier que le tout premier programme informatique de l'histoire a été créé par une femme, Ada de Lovelace", illustre l'enseignant de NSI.

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