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Rentrée 2023 : près de la moitié des collèges et lycées manquent de professeurs

Les professeurs absents ne sont, pour le moment, pas encore systématiquement remplacés.
Les professeurs absents ne sont, pour le moment, pas encore systématiquement remplacés. © Adobe Stock/Dmitry Vereshchagin
Par Marine Ilario, mis à jour le 12 septembre 2023
4 min

Selon une enquête du Snes-FSU, la promesse du ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, d'avoir "un professeur devant chaque élève" à la rentrée est loin d'être tenue.

Y a-t-il vraiment eu un professeur devant chaque élève à la rentrée ? Selon le Snes-FSU la promesse du ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, est loin d'être tenue. Une enquête du principal syndicat national des enseignants du secondaire dévoile en effet qu'il manquerait au moins un professeur dans 48% des collèges et lycées.

"Des emplois du temps à trous qui pourrissent la vie des élèves"

"Dès le premier jour [de la rentrée], on a vu qu'il manquait des professeurs, donc on a lancé cette enquête qui montre qu'il manque au moins un professeur dans la moitié des collèges et lycées. Ce qui signifie qu'en ce moment, il y a des élèves qui ont des trous dans l'emploi du temps", a indiqué Sophie Vénétitay, secrétaire générale, ce lundi 11 septembre sur France Info.

Une situation que fustigeait déjà Pap Ndiaye, le précédent ministre de l'Éducation nationale, en avril dernier. "Des emplois du temps à trous qui pourrissent la vie des élèves et des familles", avait-il dit lors d'une interview sur France Inter.

Des annonces sur Facebook ou Pôle emploi

Pour l'heure, les absences ne sont pas encore systématiquement remplacées. "Il y a des questions d'organisation, d'emploi du temps (…) et pendant ce temps-là l'Éducation nationale bricole. On a vu qu'il y avait des petites annonces sur Facebook ou sur Pôle emploi pour recruter des professeurs. Ce n'est pas acceptable en 2023", s'agace Sophie Vénétitay.

Il s'agit d'absences dites de longue durée "qui sont majoritairement dues à des difficultés de recrutement" précise la secrétaire générale à l'Etudiant.

Des manques sur tout le territoire

Une semaine après la rentrée, ces absences de professeurs touchent l'ensemble des académies. Celle de Créteil est l'une des plus concernée, puisqu'au moins un professeur est manquant dans 60% des établissements.

L'académie d'Orléans-Tours est aussi fortement touchée (57%). En Dordogne, la situation est plus raisonnable, avec un établissement sur trois concerné.

Concertation sur l'attractivité du métier

Ces chiffres rappellent la rentrée 2022. " L'année dernière, nous avions mené une enquête au 3 septembre et nous étions à près de 60% des établissements dans lesquels il manquait au moins un professeur. Là, nous avons étiré l'enquête, mais les solutions ne sont toujours pas apportées", déplore la secrétaire générale.

Des absences qui relancent la question de l'attractivité du métier d'enseignant. Sur son site, le Snes-FSU conclut que "le choc d’attractivité n’a pas eu lieu" alors qu'une concertation sur ce sujet s'ouvre le 13 septembre.

Le ministère relativise ces chiffres

En réponse à cette enquête du Snes-FSU, le ministère de l'Education nationale a communiqué une réponse à la presse, lundi 11 septembre. Selon lui, "il restait au printemps dernier 1.850 postes à pourvoir dans le 2nd degré", et grâce à la "mobilisation" qui s'est organisée depuis, plus que "500 postes restants à pourvoir" en date du 8 septembre. Soit environ 0,1% des postes d'enseignants dans le 2nd degré.

Le ministère explique que la différence vient du fait que le Snes compile les postes manquants et les absences ponctuelles de professeurs (pour maladie, congé maternité, formation, etc.). Et reconnaît que "quelque soit le motif de l'absence, l'impact sur les élèves et les familles concernées est évidemment le même. Quinze millions d'heures de cours ont été perdues l'an passé du fait d'absences de courtes durées non remplacées."

Il précise enfin qu'un "plan global sera présenté" "à l'issue des concertations" qui débutent ce mercredi.

Une enquête menée dans 500 établissements

Pour son enquête, le syndicat a contacté les responsables des sections SNES-FSU d’établissement entre le 1er et le 8 septembre. Au total, 508 établissements, mélangeant collèges, lycées, ont répondu. "Sans être un bilan définitif de la rentrée, cette enquête a pour objectif de faire une photographie à un instant T", précise le syndicat sur son site.

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