Fiche métier : Exploitant agricole

L’exploitant agricole est un véritable chef d’entreprise ! Il a une ou plusieurs spécialités : l’élevage, les cultures céréalières, la viticulture, le maraîchage… Du matin au soir, 7 jours sur 7, il veille sur son exploitation.

Ses journées sont rythmées par les saisons pour semer, entretenir ses cultures, soigner son bétail, récolter. Il veille aussi à l’aménagement de sa ferme et à l’évolution de ses installations. Car un exploitant agricole n’a pas forcément les mains dans la terre.

Il s’occupe de la comptabilité, des relations avec les banques et de la gestion administrative et financière de l’entreprise.

Enfin, commercial dans l’âme, il doit trouver les bons partenaires et négocier le prix de ce qu’il achète et de ce qu’il produit/vend.

Pour obtenir le statut d'exploitant agricole et exercer légalement cette activité, plusieurs démarches administratives et conditions doivent être remplies en France. Il faut s’inscrire à la MSA (mutuelle sociale agricole), qui a des critères d’éligibilité : types d’activités, surface minimum d’assujettissement (SMA), temps de travail, revenu annuel, inscription au CFE (centre de formalités des entreprises), etc.

Pour obtenir des aides à l’installation lors de votre création ou reprise d’exploitation agricole, vous devrez justifier d’un diplôme de la filière agricole permettant de décrocher la capacité professionnelle agricole (CPA), indispensable pour les dossiers d’aide.

Les missions d’un exploitant agricole sont variées et se déclinent suivant son exploitation, sa spécialité et ses méthodes de production :

• Piloter l'activité de l'exploitation de manière rentable : établir un budget, suivre les dépenses, optimiser les coûts.

• Négocier les prix de vente des produits agricoles avec les acheteurs.

• Gérer les cultures et l'élevage : semis, récolte, traite des animaux, alimentation du bétail, etc.

• Mettre en œuvre des pratiques culturales et d'élevage durables et respectueuses de l'environnement.

• Vendre les produits agricoles directement aux consommateurs (marchés, vente à la ferme...) ou via des coopératives et des grossistes.

• Développer de nouveaux débouchés pour les produits agricoles (produits transformés, labels de qualité...).

• Assurer la maintenance et la réparation du matériel agricole.

• Gérer la comptabilité et l'administratif de l'entreprise agricole.

• Investir dans de nouveaux équipements et bâtiments pour améliorer la performance de l'exploitation.

Aimer travailler en plein air et avec la nature n'est pas suffisant pour devenir un bon agriculteur. La capacité de gérer une entreprise agricole avec succès nécessite des compétences en gestion. Cela inclut la gestion financière, la planification stratégique, la gestion des ressources humaines et la capacité d'analyser les données pour prendre des décisions éclairées.

Travailler dans l'agriculture nécessite souvent une bonne condition physique, car cela implique des tâches physiques exigeantes comme le travail dans les champs, la manipulation d'équipements lourds et le soin des animaux. Pour avoir quelques jours de congé, il faut mettre en place des remplacements car les animaux et la terre ont besoin d’attention 365 jours par an.

L'agriculture peut être un secteur difficile et imprévisible. Il est important d'avoir de la persévérance et de la résilience pour surmonter les aléas climatiques, une mauvaise récolte ou une maladie dans le cheptel.

Selon les Chambres d’agriculture, il existe plus de 416 000 exploitations agricoles en France. Il peut s’agir d’élevages traditionnels (bovins, caprins, ovins, équidés) ou spécialisés (apiculture, animaux domestiques, etc.) ou de cultures végétales : polyculture, viticulture, maraîchage, arboriculture.

Il est possible de débuter en tant que salarié ou saisonnier dans une exploitation agricole puis de lancer sa propre activité.

Les revenus d’un exploitant agricole varient selon le type d’exploitations, la région et l’expérience de chaque agriculteur. Selon l’Insee, un éleveur de chèvres touche un revenu annuel proche de 19 000 euros bruts tandis qu’un éleveur de porcins peut avoir jusqu’à 124 000 euros bruts par avant, avant impôts.

Dans les cultures, les revenus oscillent entre 25 000 euros par an (céréales) et 33 000 euros (viticulture).

À noter : l'Insee indique que 18 % des agriculteurs et agricultrices vivaient sous le seuil de pauvreté en 2018.

Le taux de féminisation du métier d’exploitant ou de co-exploitant d’une activité agricole est de 26 % selon les Chambres d’agriculture.

Il est nécessaire d’avoir un diplôme agricole au moins égal au bac pro CGEA, Conduite et gestion de l’exploitation agricole, sésame indispensable pour s’installer à son compte (et ainsi bénéficier d’aides financières).

Le bac pro CGEA ou le bac technologique STAV (sciences et technologies de l’agronomie et du vivant) restent les parcours les plus courus. Ils permettent aussi de poursuivre vers un BTSA :

• BTSA agronomie et cultures durables

• BTSA analyse, conduite et stratégie de l'entreprise agricole

• BTSA développement de l'agriculture des régions chaudes

• BTSA métiers du végétal : alimentation, ornement et environnement

• BTSA productions animales

Il existe également des certificats de spécialisation et des licences professionnelles :

• Licence pro Productions agricoles intégrées et enjeux environnementaux à Montpellier,

• Licence pro Agriculture biologique à Clermont-Ferrand ou Angers,

• Licence pro Gestion des organisations agricoles et agroalimentaires à Boulogne-sur-Mer, etc.