Décryptage

Bac 2024 : pas de programmes resserrés cette année

Les épreuves du bac auront toutes lieu en juin 2024.
Les épreuves du bac auront toutes lieu en juin 2024. © Stephane AUDRAS/REA
Par Marine Ilario, publié le 29 septembre 2023
4 min

Cette année, les épreuves de spécialité du bac ont été repoussées et se tiendront du 19 au 21 juin. Conséquence : les programmes complets de l'année de terminale seront à réviser pour l'examen. Les professeurs craignent déjà une surcharge de travail.

Avec le report des épreuves de spécialité au mois de juin, vous avez plus de temps pour réviser. Mais contrairement à l'année précédente, vous ne serez pas évalué sur un programme resserré.

Dans une note de service du 26 septembre, la DGESCO (direction de l'enseignement scolaire) a en effet modifié le programme d'examen des épreuves terminales des enseignements de spécialité.

Toutes les notions sont à réviser

"L’épreuve porte sur le programme de l’enseignement de spécialité de la classe de terminale en vigueur. Les notions du programme de la classe de 1re en vigueur peuvent être mobilisées dans le cadre de l’épreuve", précise la note.

Autrement dit, les épreuves de spécialité porteront sur l'entièreté du programme de l'année de terminale, mais aussi de 1re puisque vous devrez probablement mobiliser des notions que vous avez vues l'année dernière.

S'agissant des épreuves orales, dans certaines spécialités comme les langues, "le programme […] est identique au programme de l'épreuve écrite", précise la DGESCO.

Des programmes trop lourds dans certaines spécialités

Cette décision a du mal à passer du côté des professeurs, qui alertent depuis quelques années sur la lourdeur de certains programmes.

"La question des spécialités a caché cette difficulté, car on s'est focalisé sur la nécessité d'adapter les programmes lorsque les épreuves avaient lieu en mars en oubliant que, dans l'absolu, les programmes ont été conçus de manière lourde pour le temps imparti", rappelle Jérôme Fournier, secrétaire national au SE-Unsa (syndicat enseignant).

En effet, quel que soit le moment de passage des épreuves, les enseignants éprouvent des difficultés à terminer les programmes de terminale à temps. "C'est d'autant plus marqué en SES", précise Jérôme Fournier.

L'Apses (association des professeurs de sciences économiques et sociales) pressent déjà les difficultés à venir puisque le programme va passer de sept chapitres lorsque les épreuves avaient lieu en mars à 12 chapitres pour le mois de juin. "Le ministère pense donc pouvoir imposer l’étude de cinq chapitres sur le seul troisième trimestre : une augmentation de 70% des contenus à maîtriser, avec seulement 35% de temps supplémentaire !" s'agace l'association dans un communiqué.

Gérer les écrits de spécialité et le grand oral, "mission impossible"

Sans compter que pour la première fois cette année, l'épreuve du grand oral suit de près celles des spécialités. "Nos collègues voient le côté 'mission impossible' de préparer les épreuves écrites de spécialité avec des programmes complets et, dans le même temps, préparer le grand oral", rapporte Sophie Vénétitay, secrétaire général du Snes-FSU (syndicat national des enseignants de second degré).

Si tout ce qui concerne l'oralité est acquis au fil des années lycées et pas uniquement avec les professeurs de spécialité, c'est bien avec eux que les élèves travaillent le fond de l'exposé.

"On demande un temps dédié pour le grand oral"

De plus, l'exposé sera plus long puisque le ministère a officialisé des ajustements dans le passage de l'épreuve du grand oral.

L'échange de cinq minutes en fin d'épreuve sur le projet d'orientation est supprimé. Le grand oral se déroule désormais en deux temps avec la présentation de la question qui se fera dorénavant en 10 minutes (au lieu de cinq initialement).

Or, aucun temps n'est spécifiquement dédié à la préparation du grand oral. "En plus de la préparation aux épreuves écrites, la préparation au grand oral se fera sur les heures de cours", regrette Sophie Vénétitay.

Au SE-Unsa "on réclame un temps où les professeurs et les élèves sont disponibles uniquement pour la préparation du grand oral, complète Jérôme Fournier. Comme ce qui existait déjà avec les TPE [travaux personnels encadrés, organisés avant la réforme du bac, NDLR], où les enseignants disposaient d'un temps spécifique pour les préparer."

Une demande déjà évoquée lors du comité de suivi de la réforme du bac, "mais nous avons, à chaque fois, reçu une fin de non-recevoir", regrette Jérôme Fournier.

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