Témoignage

Bac en juin : qu'en pensent les lycéens ?

L'ensemble des épreuves finales du bac se tiendront désormais sur une seule période, en juin.
L'ensemble des épreuves finales du bac se tiendront désormais sur une seule période, en juin. © Stephane AUDRAS/REA
Par Lea Curetti, publié le 08 septembre 2023
5 min

Trop d'épreuves en même temps pour les uns, plus de temps pour réviser pour les autres... Le nouveau calendrier du bac divise les élèves de terminale.

Le ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal l'a annoncé avant la rentrée : les épreuves de spécialités de terminale se passeront dorénavant en juin.

Cela signifie que l’ensemble des épreuves finales de l’examen de terminale se tiendront désormais sur une seule période. L’enjeu était notamment de résoudre la démobilisation des élèves constatée après le mois de mars dernier. Mais justement, qu'en pensent les lycéens ?

"Ils ont annoncé ça trop tard"

"Ils mettent tout au même moment, et c’est ça le plus désavantageux", considère Mounji, un élève du lycée international PACA qui fait sa rentrée en terminale. Il est en section japonaise, ce qui implique trois oraux et deux écrits en plus, tous en juin. "Je trouve qu’ils ont annoncé ça trop tard. On avait maximisé nos méthodes de travail pour l’année, mais maintenant, on ne sait pas comment ça change. Nos professeurs ne sont pas sûrs de ce qu’ils doivent nous enseigner." 

Repousser les dates des épreuves du bac de quelques mois signifie également compléter le programme. "La majorité de ma classe n’est pas contente, beaucoup préféreraient l’ancienne version", ajoute-t-il. 

Des épreuves groupées mais plus de temps pour réviser

"On revient à ce qui se faisait de base", souligne Joshua, un élève d’un lycée parisien en filière STMG. Que le baccalauréat retrouve ses couleurs d’autrefois est accueilli plutôt positivement par les nouveaux élèves de terminale.

Sa camarade, Gwenn explique, soulagée : "J’avais peur d’avoir le bac directement en mars. Je trouve ça mieux parce qu’on a plus de temps pour réviser". Asta aussi trouve cette décision "juste". "En mars, c'est trop court, on n’a pas le temps de finir les programmes et réviser", alerte-t-elle.  

Mais dans la classe, toutes les réactions ne sont pas aussi positives. Pour Mohamed par exemple, ce nouvel arrangement "veut dire que le timing va se corser puisque toutes les épreuves auront lieu en même temps".

Une "grosse perte de motivation" après les épreuves en mars

Clémence, qui vient d'avoir son bac du lycée agricole de Saint-Germain-en-Laye (78), a testé les épreuves de spécialité en mars. "Il y a eu énormément de pression sur la première partie de l’année, se rappelle-t-elle. C’est allé extrêmement vite, puis le rythme a ralenti après mars. J’ai eu une grosse perte de motivation et beaucoup de mal à me remettre au travail." 

L’ancien calendrier des épreuves du bac permettait, selon elle, de ne pas avoir trop d’épreuves à la fin de l’année, mais elle reconnaît que "ça entraîne une démotivation". En revanche, finir le programme à temps était un véritable défi. "Avaler autant de notions en si peu de temps, c'est compliqué. Il y a forcément des points qu’on approfondit moins et ça crée des lacunes pour nos études."

Si ses épreuves de spécialités de maths et biologie-écologie se sont bien passées, elle explique s’être "perdue en route" pour la philosophie. Avec un autre calendrier, "mes notes en philo et au grand oral auraient été différentes", considère-t-elle aujourd'hui.

L'avantage d'espacer les épreuves

Six mois après ses épreuves de spécialités maths et physique-chimie, Alex, elle, valide le calendrier du bac en mars. "On est la seule promo qui l’a passé de cette manière et je trouve qu’on est méritants. Passer les épreuves en mars, ça donne une chance à ceux qui ont raté les épreuves de français en 1re d’avoir un meilleur dossier Parcoursup", rappelle-t-elle. 

De plus, elle voit des avantages dans le fait de ne pas regrouper les épreuves. "C’est un peu dommage d’avoir tout en même temps, c’est assez dur en tant qu’étudiant de prioriser. Espacer les épreuves permet de privilégier les gros coefficients des spécialités", explique-t-elle.  

Ce calendrier a malgré tout présenté les mêmes effets négatifs pour Alex. Elle se souvient notamment d’avoir ressenti beaucoup de pression pour finir le programme. Dans son lycée du sud de la France, ses professeurs ont aussi remarqué un grand relâchement en fin d'année.

Elle-même admet s’être moins impliquée pour la philo. "Ce qui m’a motivé, c'était l’envie d’une mention", se souvient-elle.

Une baisse de valeur du bac ?

Le changement désormais officiel, Mounji se prépare à passer son bac en juin. Mais "ça ne comptera plus vraiment", regrette-t-il. Comme lui, certains lycéens craignent une baisse de valeur du bac puisque les notes des spécialités ne feront plus partie des critères de sélection sur Parcoursup

Les dates précises du nouveau calendrier du bac seront détaillés mi-septembre

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