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La liberté : le bonheur

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Par La cellule contenu de l’Etudiant, publié le 17 décembre 2013
5 min

Fiche de révisions Baccalauréat technologique Philosophie

La liberté :le bonheur

• Définition
Le bonheur est un but que tous les hommes désirent atteindre et en ce sens que les philosophes appellent le Souverain Bien, c'est-à-dire le bien suprême qui commande tous les autres. Mais un accord sur la définition du bonheur est difficile à trouver quant à son contenu et aux moyens d'y parvenir. L'étymologie indique l'idée de chance (du latin augurium, augmentation accordée par les dieux à une action, bonne fortune, faveur), ce qui signifierait que le bonheur ne dépend pas de nous-mêmes mais vient de l'extérieur. Cependant la plupart des philosophes l'ont lié à la vertu et au mérite.

On le distingue, en tant que plénitude, du plaisir qui correspond à la satisfaction temporaire du vide ouvert par le désir. Le bonheur se définit aussi comme béatitude, qui est une forme de grande intensité à laquelle rien ne peut manquer et dont jouissent les « élus » du paradis, par exemple, en un mode de vie spirituel. Enfin, le bonheur se rapproche du contentement, état de celui qui ne désire rien ne plus, rien de mieux que ce qu'il a, satisfaction d'autant plus forte qu'elle a été conquise, méritée par celui qui la ressent. Pour Spinoza c'est la joie, expression d'un passage « d'une perfection moindre à une perfection plus grande ».
• Problématique
Le problème est de savoir si le bonheur est possible, surtout si on le définit comme un état de plénitude qui suppose que tout ce que l'on peut accomplir soit accompli, car cela nous priverait d'une part importante de nous même qui est la faculté de désirer. Certains philosophes ont voulu résoudre ce problème en disant que le bonheur était dans la suspension du désir : ce sont, par exemple, les stoïciens qui définissent l'apathie comme absence de passions, de maladies de l'âme qui font souffrir. D'autres ont voulu voir dans le plaisir le vrai bonheur : c'est l'hédonisme comme recherche du plaisir et évitement de la douleur. On confond souvent cette doctrine avec les excès d'une vie de plaisirs et de satisfaction de tous ses désirs, que l'on attribuent à Épicure. Mais il faut rappeler que pour Épicure, le plaisir est l'absence de trouble de l'âme (ataraxie) et ne se définit donc pas relativement à la satisfaction du corps. La question reste entière de savoir si le bonheur est lié à la vertu morale ou dépend de circonstances extérieures.
• Un texte, un sujet de bac

« Ne va jamais croire qu'un homme qui s'accroche au bien-être matériel puisse être heureux. Celui qui tire sa joie de ce qui vient du dehors s'appuie sur des bases fragiles. La joie est entrée ? Elle sortira. Mais celle qui naît de soi est fidèle et solide. Elle croît sans cesse et nous escorte jusqu'à la fin. Tous les autres objets qui sont communément admirés sont des biens d'un jour. "Comment ? On ne peut pas en tirer utilité et plaisir ?" Personne ne dit cela. Mais à condition que ce soient eux qui dépendent de nous et non le contraire. Tout ce qui relève de la Fortune (1) est profitable, agréable, à condition que le possesseur se possède aussi et ne soit pas asservi à ses biens. En effet, ceux qui pensent que c'est la Fortune qui nous attribue le bien ou le mal se trompent. Elle accorde juste la matière des biens et des maux, et les éléments de base destinés chez nous à tourner au mal ou au bien. L'âme, en effet, est plus puissante que la Fortune. Pour le meilleur ou pour le pire, elle conduit elle-même ses affaires. C'est elle qui est responsable de son bonheur ou de son malheur. »

 

Sénèque, Apprendre à vivre : lettres à Lucilius

 

(1)   la Fortune : déesse personnifiant la chance, bonne ou mauvaise.

Questions

1. Dégagez la thèse de ce texte et montrez comment elle est établie.

2. a. Quelle différence y a-t-il entre la joie tirée de « ce qui vient du dehors » et « celle qui naît de soi » ? Expliquez cette différence. Précisez en quoi le « bien-être matériel » relève de « ce qui vient du dehors » ;
b. Expliquez : « Personne ne dit cela. Mais à condition que ce soient eux qui dépendent de nous et non le contraire. »
c. Expliquez : « L'âme (…) est plus puissante que la Fortune. »

3. Sommes-nous responsables de notre bonheur ?

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