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Avec 77% de diplômés en emploi, l'insertion professionnelle en école de commerce au beau fixe

Avec 77% de diplômés en emploi, les écoles de commerce affichent un taux d'insertion professionnelle quasi record.
Avec 77% de diplômés en emploi, les écoles de commerce affichent un taux d'insertion professionnelle quasi record. © Drobot Dean/Adobe Stock
Par Charlotte Mauger, publié le 07 juillet 2023
4 min

INFOGRAPHIE. Près de huit diplômés d'école de commerce sur dix sont en activité professionnelle, un an après leur diplôme, selon l'enquête insertion 2023 de la CGE. Si depuis deux ans, les taux d'emploi sont au plus haut, les disparités femmes-hommes ne se résorbent toujours pas.

L'insertion professionnelle des jeunes diplômés des écoles de commerce semble au beau fixe. C'est ce que révèle l'enquête de 2023 sur l'insertion professionnelle des diplômés des grandes écoles membres de la Conférence des grandes écoles (CGE), publiée en juin 2023.

77% des diplômés d'écoles de commerce en activité professionnelle

En effet, près de huit anciens étudiants managers sur dix (77%) sont en activité professionnelle l'année suivant leur diplôme, le reste se partageant entre recherche d'emploi, reprise d'étude, volontariat ou d'autres situations.

"C'est la deuxième meilleure année depuis dix ans, juste après 2022", se réjouit Nicolas Glady, directeur de Télécom Paris et président de la commission Aval de la CGE.

Davantage d'emplois en CDI et des salaires plus hauts

Malgré un taux de recherche d'emploi un peu plus haut cette année (11,3% contre 10,5% en 2022), plusieurs indicateurs sont meilleurs qu'en 2022 : le taux de CDI est plus haut (88,1% contre 85%) et le salaire brut annuel est supérieur d'environ 1.000 euros (39.332 euros en 2023). “Il y a une tension sur le marché de l'emploi pour ces profils les plus diplômés”, note Nicolas Glady.

La plus grande part des diplômés (22%), font leurs premiers pas professionnels dans un cabinet de conseil. Un choix encouragé par les professeurs.

Les cabinets de conseil sont "une bonne école car les jeunes diplômés sont confrontés à tout un tas de situations différentes. Et dans un sens, cela retarde le choix professionnel car ils seront amenés à travailler sur des missions en industrie dans la finance, dans le secteur public ou le privé", décrit Nicolas Glady.

Des écarts toujours significatifs entre femmes et hommes

Même si plusieurs des chiffres de l'enquête sont encourageants, les inégalités d'insertion entre femmes et hommes managers perdurent : les résultats pour les diplômées sont moins bons.

Ainsi, seules 85% des femmes diplômées d'écoles de commerce signent un CDI en premier emploi (contre 91,4% d'hommes). Elles sont aussi davantage en recherche d'emploi. Enfin, leur salaire brut annuel est inférieur de près de 3.000 euros par an.

Fabriqué avec Visme Infographic Maker

Pourtant, dans les écoles de commerce, les effectifs sont proches de la parité, avec 50,8% de femmes parmi les diplômés de 2022. Mais quelques mois après le diplôme, seulement 86,5% d'entre elles sont en emploi, contre 89% pour leurs homologues masculins.

Leur statut diffère aussi : seules 77,9% d'entre elles sont cadres, contre 84,8% pour les hommes. Pourtant, l'assure Nicolas Glady, dans les écoles, "on fait beaucoup d'efforts pour encourager les femmes à négocier leurs salaires ou à se diriger vers des carrières ambitieuses".

Des critères de choix différents dûs aux biais culturels

Comment expliquer ces écarts ? "Il n'y a pas de question spécifique à ce sujet dans l'enquête. Néanmoins, quelques indices éclairent certains écarts dans les carrières", analyse Nicolas Glady.

Ainsi, les critères de choix des emplois différent entre les deux publics. Le contenu de la mission (ou du poste) et la politique de relations humaines de l'entreprise sont davantage pris en compte par les femmes que par les hommes (64% contre 56,2%), de même que la politique globale de relations humaines dans l'entreprise (17,6% contre 11,9%). Les hommes, eux, seront plus attentifs au salaire (41,3% contre 35,7%).

"L'enquête ne le dit pas, mais derrière ces différences de critères de choix se cachent des biais culturels et sociaux hérités notamment de l'environnement familial, du système éducatif ou de l'entourage amical", commente Nicolas Glady. Des mécanismes profonds et difficiles à enrayer sans une politique volontariste forte.

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