Témoignage

Intégrer des grandes écoles sans passer par la prépa : "L'essentiel, c'est de travailler"

Accéder aux grandes écoles sans passer par une prépa, c'est possible, suivez le guide.
Accéder aux grandes écoles sans passer par une prépa, c'est possible, suivez le guide. © DEEPOL by plainpicture
Par Rachel Rodrigues, publié le 21 février 2024
1 min

Si passer par la case prépa ne vous convient pas, plusieurs voies d'admissions parallèles vous permettent d'accéder aux filières d'excellence des grandes écoles. En contrepartie, souvent, d'organisation et de travail.

C'est une réalité qui commence à faire son chemin : la classe prépa n'est plus le seul moyen d'intégrer les grandes écoles d'ingénieurs ou de commerce. Dans de nombreux établissements, une partie de plus en plus importante des effectifs est aujourd'hui issue d'autres viviers : les admissions parallèles.

Que ce soit après une licence, un BTS, un BUT ou un bachelor, travail et autonomie sont de mise pour les étudiants qui souhaitent intégrer une grande école.

Se renseigner et préparer les concours soi-même

C'est le cas de Salimata, elle-même passée par la voie des admissions parallèles pour intégrer Centrale Lyon. L'ancienne étudiante en licence de mécanique à Sorbonne université raconte s'être motivée lorsque des amis lui ont parlé de la voie des concours aux écoles d'ingénieurs. 

Elle a alors commencé à préparer le concours dès la fin de sa L2, "en révisant dès l'été avec des annales". "Puis, tout au long de l'année, tout le temps dont je disposais en dehors des cours, je l'utilisais pour réviser", témoigne-t-elle.

Côté stratégies, Salimata a préféré "concentrer ses forces" sur des matières qu'elle maîtrisait déjà grâce à sa licence, à savoir les mathématiques et la mécanique. 

Dans le cadre de certains parcours proches du management, une préparation est parfois nécessaire. Lors de son cursus en BUT techniques de commercialisation, Léopold, aujourd'hui étudiant de première année de PGE à l'emlyon, a bénéficié d'entraînements au Tage Mage, un test d'aptitude aux écoles de management.

Mais de manière générale, la préparation des concours hors classe prépa peut demander "pas mal d'autonomie" et "d'organisation" personnelle, à la différence de la CPGE, où le but de la formation est de réussir les concours d'entrée aux grandes écoles, ajoute Shani, ancien étudiant à l'école d'ingénieurs Grenoble INP-Ense3. "C'est à nous de nous motiver pour réviser", raconte l'ingénieur.

Fournir plus de travail pour combler les retards

Sans l'approche pluridisciplinaire de la classe prépa, les étudiants issus de licences ou de BUT témoignent parfois de lacunes dans certaines matières théoriques, en intégrant une grande école. "Tandis que les élèves de CPGE vont exceller en mathématiques, nous on pourra être meilleur en management", illustre Léopold.

Une fois l'école intégrée, il peut parfois être dur de "voir qu'on est un peu à la traîne sur certains points", admet Salimata. "Mais l'essentiel c'est de travailler, fournir plus pour combler les retards", détaille-t-elle. L'étudiante de 21 ans manquait de connaissances théoriques en mathématiques en entrant à l'école. Après plusieurs cours de soutien dispensés au premier semestre, elle se sent "au même niveau que les autres".

Accompagnement et remise à niveau

Et les écoles proposent souvent des cours de remise à niveau pour permettre aux étudiants issus de parcours différents d'acquérir les bases nécessaires. À Centrale Lyon, des cours progressifs, du tutorat et des cours du soir sont mis en place en début de formation pour travailler le tronc commun. Malgré les lacunes, "l'important, c'est d'avoir une appétence pour les aspects plus conceptuels, comme la modélisation", assure Grégory Vial, directeur des formations de Centrale Lyon. 

A emlyon, une différenciation est faite entre les cours fondamentaux délivrés aux CPGE et aux AST, durant le premier semestre, précise Lionel Sitz, directeur du PGE. Et la remise à niveau ne se fait pas que dans un sens : "on propose aussi des cours de découverte du management aux élèves issus de prépa, qui n'ont pas encore travaillé ces matières", illustre-t-il.

"Maturité professionnelle" et autonomie

Les étudiants issus de voie parallèle peuvent aussi faire preuve d’une "maturité professionnelle plus avancée", propre au modèle des parcours universitaires qu’ils ont suivis, affirme Lionel Sitz. Ainsi, Léopold se réjouit de son parcours professionnalisant en BUT qui lui a permis, grâce à plusieurs stages, "d’appréhender le monde de l’entreprise".

A l’instar de la capacité de travail qu’ont acquise les élèves de classe prépa pendant leurs deux ans, les étudiants issus de masters, licences ou BUT ont également développé une certaine autonomie, à l'université. Un mélange des profils qui permet, aux yeux de Grégory Vial, "d'enrichir la promotion" et de "multiplier les approches" au cours de la formation, pendant des travaux de groupe, par exemple.

Des grandes écoles à la recherche d'étudiants aux profils différents

Depuis de nombreuses années, plusieurs options sont possibles pour les étudiants qui ne passent par par une CPGE. Que ce soit pour intégrer une école de commerce ou d'ingénieurs, vous pouvez postuler par la voie des admissions parallèles après une licence 2 ou 3, un BUT, un BTS ou un bachelor.

"Cela permet de diversifier les profils", assure Grégory Vial, directeur des formations de Centrale Lyon, qui offre chaque année 20 places (sur près de 450) aux étudiants passant le concours universitaire.

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