Décryptage

Pédagogie : comment Kedge travaille à ressouder les liens entre élèves durant la crise sanitaire

Avec les cours à distance, les écoles de management expérimentent de nouveaux formats pour créer des liens entre les étudiants.
Avec les cours à distance, les écoles de management expérimentent de nouveaux formats pour créer des liens entre les étudiants. © tomertu / Adobe Stock
Par Agnès Millet, publié le 19 avril 2021
5 min

À l’heure de la pandémie, les méthodes pédagogiques doivent se réinventer. Avec le passage au distanciel, les écoles de management expérimentent, plus que jamais, de nouveaux formats. L’Étudiant en décrypte trois pour vous. Dans ce focus, nous expliquons le concept de "reconnection week" de Kedge.

L’année 2020-2021 est, comme la précédente, marquée par des conditions d’apprentissage compliquées, et les enseignements hybrides - en présentiel et à distance - se sont succédé.

Pour ses étudiants de pré-master du programme Grande école (PGE), Kedge a proposé un nouveau format : la "reconnection week" qui vise à fédérer les 900 étudiants, répartis sur les campus de Bordeaux, Marseille et Toulon.

Vivre l'expérience étudiante malgré la distance

"Les primo-arrivants se réjouissaient de vivre l’expérience étudiante. Après une 'induction week' de rentrée, nous avons donc créé des moments qui scandent l’année pour permettre de créer un lien entre les 30 sections de 30 étudiants. Car, quand ils sont confinés, ils ne travaillent qu'en section", explique Cédric Ghetty, doyen associé à la pédagogie de Kedge. Ainsi, tous les mardis soir, une visio-conférence sur un thème lié à leurs cours les rassemble.

Obligatoire, la "reconnection week", organisée mi-janvier à distance, avait pour but de "lancer le second semestre en ressoudant la communauté et en partageant de l’émotionnel", ajoute le doyen associé.

Pari réussi si l’on en croit Clément Vignard, étudiant de Kedge : "On a vraiment senti l’objectif de faire corps avec la promotion. On était un groupe uni !"

Des temps individuels étaient également prévus. Un atelier Be-U, le dispositif de coaching et de développement personnel de l’école, était consacré à la notion de compétence et à la découverte des "soft skills" et du "personal branding". Trois ateliers sur d’autres thèmes ont été organisés jusqu’en avril.

Au programme : développement durable et changement climatique

Pour monter la "reconnection week", "nous n’avons rien inventé de nouveau, mais nous avons réarticulé des éléments pédagogiques", précise Cédric Guetty.

Au programme, notamment : des conférences animées par des entrepreneurs du domaine, une "Fresque du climat" et, pour clore le cycle, le passage du Sulitest, test de connaissances sur le développement durable.

"L’atelier 'Fresque du climat' m’a beaucoup marqué. D’abord, parce que j’ai échangé avec des étudiants que je ne connaissais pas mais surtout parce que j’ai compris l’impact des activités humaines sur l’environnement. C’était passionnant", témoigne Clément Vignard.

Mises en situation par le jeu sérieux

Autre temps fort pour lui, la simulation d’assemblée générale des Nations unies organisée avec l’association étudiante SimONU. Réunis en petits groupes, les élèves sont identifiés à un pays et doivent préparer des arguments de négociation en vue d’une journée de débat avec les autres groupes représentants d’autres pays.

"Mon équipe représentait le Congo. Tous les pays devaient trouver un compromis pour l’environnement. De 9h à 17h, nous avons débattu et créé des alliances. Nous avons eu du mal à nous faire entendre : les États-Unis en voulaient uniquement à notre pétrole. Seuls l’Afrique du Sud, l’Algérie et le Canada nous ont tendu la main !"

Un exercice stimulant et… utile. "C’était en continuité avec nos cours du premier semestre dédiés à la RSE. Et cet exercice nous apprend à ne pas stresser lors d’une prise de parole, à être convaincant et synthétique mais aussi à être à l’écoute et à travailler en équipe".

Selon Cédric Ghetty, "ces formats ont un côté ludique qui permet de se reconnecter les uns aux autres. Pour Kedge, le jeu est un marqueur cognitif important : on peut passer par le jeu et l’émotion pour atteindre l’efficacité".

L’école a même décidé d'étendre le dispositif d’"induction week" aux promotions de M1 et de M2 pour la rentrée 2021.

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