Reportage

Examens ou concours : c’est utile, une BU, la nuit

La bibliothèque santé de Besançon fait partie de ces BU qui permettent aux étudiants de travailler en nocturne.
La bibliothèque santé de Besançon fait partie de ces BU qui permettent aux étudiants de travailler en nocturne. © Camille Jourdan
Par Camille Jourdan, publié le 20 décembre 2017
6 min

Réviser le soir, dans sa chambre, ce n’est pas toujours évident. Pour mieux se concentrer, certains choisissent de se rendre à la bibliothèque universitaire jusqu’à 22 heures, voire plus tard. Quels sont les avantages ? Rencontre avec des étudiants noctambules à Besançon.

“Si la bibliothèque avait fermé plus tôt, je serais rentrée chez moi et je n’aurais rien fait.” À plus de 21 heures, Anaëlle fait une pause devant la BU (bibliothèque universitaire). En troisième année de médecine, elle est venue réviser pour ses partiels. Aujourd’hui, comme chaque mardi, la bibliothèque santé de Besançon est ouverte en nocturne.
En France, de plus en plus de bibliothèques universitaires ouvrent jusqu’à 22 heures, voire plus tard, au moins une fois par semaine.

Plusieurs d’entre elles ont d’ailleurs récemment reçu le label NoctamBU+, attribué aux BU ouvertes au moins 63 heures par semaine et 245 jours par an. “Grâce à ce label, nous avons reçu une aide du ministère de l’Enseignement supérieur pour nous aider à étendre nos horaires”, détaille François Calais, conservateur de la BU santé de Besançon. Ces fonds permettent notamment de faire appel à une société de surveillance lors des ouvertures tardives. À l’accueil, un agent de sécurité se tient au côté de Laëtitia, l’étudiante employée de permanence ce mardi soir. “En période d’examens tout particulièrement, il y a du monde”, rapporte la jeune fille.

Plus calme le soir

“Voir la BU ouverte tard le soir était une demande pressante et ancienne des étudiants”, affirme François Calais. Ceux-ci répondent en effet présent : malgré l’heure tardive, la plupart des tables sont occupées. La BU santé accueille de très nombreux étudiants en médecine, en pharmacie, mais aussi en droit ou en AES (administration économique et sociale), le nez dans les bouquins ou sur leur ordinateur.
“Je suis plus productif le soir, explique Antoine, en première année de droit. Et il y a moins de distractions ici qu’à la maison.” Pour beaucoup, l’atmosphère de la bibliothèque est en effet plus propice à la concentration. “Chez moi, j’aurais sûrement regardé la télévision”, reconnaît Sarah. En restant dans cet environnement studieux jusqu’à 22 heures, l’étudiante en pharmacie est moins tentée de s’éparpiller. “Voir les autres étudier, c’est motivant !” assure Athéna, une amie d’Anaëlle, elle aussi en médecine.
En outre, le lieu “est plus calme le soir [que le matin ou l’après-midi], il y a moins de monde”, confie Victoire, étudiante en PACES (première année commune aux études de santé). “Et ceux qui viennent jusqu’à 22 heures sont vraiment là pour travailler”, renchérit Anaëlle. Cette dernière, même si elle est aujourd’hui accompagnée d’Athéna, vient parfois seule et ne part qu’à la fermeture : “En venant avec des copains, on peut avoir tendance à discuter et à moins travailler”, sourit-elle. Comme beaucoup de leurs camarades, toutes les deux ont passé une bonne partie de la journée dans le grand bâtiment. “Et certains ont du mal à partir à 22 heures, assure Laëtitia, ils voudraient rester encore plus tard.”

“Plus de nocturnes !”

Rester encore plus tard ou travailler plus souvent en nocturne, c’est possible dans certaines BU en France : à Nantes, par exemple, les portes de la bibliothèque santé restent ouvertes jusqu’à 23 h 30 tous les jours, même le dimanche ! De quoi rendre envieux les noctambules de la BU de Besançon qui aimeraient pouvoir venir en soirée plus d’une fois par semaine : “tous les soirs”, espère Antoine, ou “au moins un jour de plus”, plaide Sarah.
“C’est une question de moyens financiers, répond François Calais. Mais dans l’idéal, nous souhaiterions en effet pouvoir ouvrir en nocturne deux à trois fois par semaine.” En période d’examens, des horaires exceptionnels ont d’ailleurs été instaurés, avec une deuxième soirée d’ouverture, le mercredi, pendant quatre semaines consécutives. “Pour compenser et maintenir un budget constant, nous fermerons certains samedis matins de juin, lorsque la fréquentation est moindre”, détaille le conservateur.

Objectif généralisation

Aujourd’hui, 84 BU françaises bénéficient du label NoctamBU+. Ce dernier s’inscrit dans un plan gouvernemental plus large, lancé début 2016, qui vise à “mieux prendre en compte les rythmes de vie et d'études en élargissant les horaires d’ouverture des bibliothèques universitaires et en améliorant la qualité des services, pour améliorer la réussite des étudiants”.
Avec des BU ouvertes en moyenne 61 heures par semaine, la France se situait en 2016 en-dessous de la moyenne européenne de 65 heures. L’un des objectifs de ce plan est “d’ouvrir au moins une bibliothèque dans chaque université jusqu’à 22 heures du lundi au vendredi” d’ici 2019. Ainsi, dans deux ans, chaque étudiant pourra peut-être rentrer chez lui à la nuit tombée, mais après une soirée de révisions productive.

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