Témoignage

Le PPPE, une transition vers le master MEEF "dans des conditions très favorables"

En PPPE, l'etudiant suit 24 heures de cours par semaine et passe une journée en établissement.
En PPPE, l'etudiant suit 24 heures de cours par semaine et passe une journée en établissement. © Adobe Stock/LIGHTFIELD STUDIOS
Par Oriane Raffin, publié le 08 février 2023
6 min

Le Parcours préparatoire du professorat des écoles mêle cours de classe préparatoire, enseignements de licence et expérience professionnelle. Témoignages de quatre étudiantes du lycée Léon Blum de Créteil, qui ont rejoint la formation à ses débuts.

"D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu être professeure des écoles", confie Alice, étudiante en deuxième année de licence dans l’académie de Créteil (94). La jeune femme de 19 ans suit le PPPE (parcours préparatoire au professorat des écoles), une nouvelle formation lancée à la rentrée 2021 qui associe enseignements en lycée, licence universitaire et expérience pratique.

Alice fait partie de la première promo. "Je suis tombée sur le PPPE sur Parcoursup, par hasard, sans avoir eu de retour, car personne ne l’avait encore expérimenté", se souvient-elle. En tout, 800 personnes ont candidaté pour les 30 places qu’offrait le lycée Léon Blum, de Créteil, en partenariat avec la licence sciences de l’éducation de l’UPEC.

Les PPPE peuvent être adossés à différentes licences. Dans l’académie de Créteil, par exemple, le parcours du lycée Eugène Delacroix, à Maisons-Alfort, est réalisé avec une licence administration et échanges internationaux et celui du lycée François 1er de Fontainebleau (77) se fait en partenariat avec l’UFR de sciences politiques de l’UPEC.

Une transition progressive entre le lycée et l'université

Un parcours exigeant - avec 24 heures de cours par semaine et une journée en établissement - qui comporte de nombreux avantages. Pour Marion, également étudiante à Créteil, le fait de ne pas être qu’en licence permet "d’avoir une transition progressive entre le lycée et l’université".

En première année de licence, les élèves des PPPE passent en effet 75% de leur temps dans un lycée, avec des enseignants de classe préparatoire, et 25% à l’université. L’année suivante, la répartition du temps passe à 50% dans chaque établissement, puis, en troisième année de licence, les étudiants passent 75% du temps de formation à l’université. Avec également une expérience de quatre semaines à l’étranger, pour observer le système éducatif d’un autre pays.

Au lycée, "les élèves étudient de nombreuses matières : français, mathématiques, EPS, arts plastiques, philosophie, etc., énumère Jacques Rusin, proviseur du lycée Léon Blum. Avec l’idée qu’ils deviennent de très bons généralistes, capables de poser des bases très solides, pour devenir des enseignants experts avec les petits."

Des stages prévus tout au long des trois années de PPPE

À la dimension théorique s’ajoute également de la pratique, avec des stages tout au long des trois années de PPPE, et de plus en plus de responsabilités. Cette expérience professionnelle sans attendre le master permet ainsi de confirmer ou d’infirmer son choix d’orientation.

"Certains se sont rendu compte avec les stages que le métier ne leur correspondait pas… Nous, à l’inverse, on s’est rendu compte que c’était vraiment ce qu’on voulait faire", souffle Océane, 19 ans. Dorine, par exemple, a beaucoup "apprécié accompagner les plus petits", mais aussi observer les titulaires et leurs cours.

Un moyen aussi de faire ses premières armes. "J’avais l’angoisse de ne pas savoir tenir une classe, peur de ne pas avoir d’autorité, confie Marion. Mais les stages nous apportent tout de suite énormément de choses et des outils."

Un contrat d'AED pour trois ans dans une classe

En deuxième année de formation, les élèves qui le souhaitaient ont pu signer un contrat d’AED (assistant d'éducation) préprofessionnalisation, pour trois ans, qui leur permet d’être assistant pédagogique dans une classe. Avec un double intérêt : effectuer un stage filé tout au long de l’année, dans la même école, et avoir une rémunération d’un peu plus de 700 euros par mois.

Cette année, Alice, accompagne une classe de CE1 à Noisy-le-Grand (93). "Je passe beaucoup de temps en observation, pour me familiariser avec la classe, les rituels. Et de fil en aiguille, on nous laisse de plus en plus de responsabilités. J’ai par exemple pu gérer des petits groupes sur des jeux en mathématiques."

Marion, elle, est face à une classe de CM2. "C’est un niveau qui me faisait très peur, mais pour le coup, ça se passe super bien ! Ma tutrice me fait passer comme un plus aux yeux de l’école. Je tourne dans les autres classes, j’ai pu travailler la lecture en CP, aider pour les séances de sport, etc."

Une expérience professionnelle acquise dès la licence, qui permet aussi de mieux préparer son entrée en master MEEF (métier de l’enseignement, de l’éducation et de la formation) en vue de passer le CRPE, le concours permettant de devenir professeur des écoles.

"On a l’impression d’être des privilégiées", confie Alice. "Forcément, avec ce qu’elles reçoivent et ce qu’elles donnent, je pense qu’elles arriveront en master MEEF dans des conditions très favorables", s’enthousiasme Jacques Rusin. Dans l’ensemble du pays, environ 1.500 places par an sont disponibles en parcours PPPE.

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