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Emploi des jeunes diplômés bac+5 : un marché à deux vitesses ?

Emploi des jeunes diplômés : un marché à deux vitesses
Emploi des jeunes diplômés : un marché à deux vitesses © plainpicture/André Schuster
Par Étienne Gless, publié le 16 avril 2019
4 min

INFOGRAPHIE. Globalement, si l'insertion professionnelle des jeunes diplômés à bac+5 s'améliore, celle-ci est plus ou moins rapide selon le sexe et les domaines de formation. Et les diplômés doivent faire des concessions... Décryptage.

La quête du premier emploi n'a jamais été un long fleuve tranquille. Néanmoins, pour les diplômés à bac+5, la situation est devenue nettement très favorable depuis trois ans, à en croire le baromètre 2019 de l'insertion des jeunes diplômés publié par l'APEC (Association pour l'emploi des cadres) en avril 2019.

85 % des diplômés de l'année 2017 occupaient un emploi 12 mois plus tard, contre 82 % pour leurs camarades de la promotion précédente, diplômés en 2016. Un record qui n'avait pas été atteint depuis le début des années 2000 ! Mais des disparités subsistent selon les disciplines.

Des conditions d'emploi qui s'améliorent dans l'ensemble...

Pour une grande majorité (plus des deux tiers), l'accès des jeunes diplômés à un emploi stable progresse : 68 % des jeunes occupent un poste en CDI (contrat à durée indéterminée) suite souvent à une titularisation, précise l'APEC. 62 % bénéficient même du statut de cadre. 28 % doivent cependant se contenter d'un contrat à durée déterminée dans un premier temps.

... mais des trajectoires d'insertion très différentes

L'APEC classe les trajectoires d'insertion des jeunes diplômés en trois catégories : stable pour celles et ceux qui occupent toujours leur premier emploi 12 mois après la sortie de leurs études (62 %), fluctuante pour celles et ceux qui occupent déjà un deuxième emploi ou sont en recherche d'un nouvel emploi (32 %) et enfin l'insertion non réalisée pour celles et ceux qui sont toujours à la recherche de leur premier emploi (6 %).

Parmi les chercheurs de premier emploi, les femmes sont sur-représentées, relève l'étude de l'APEC : elles représentent 65 % des jeunes non insérés cette année alors qu'elles n'étaient que 44 % dans la promotion précédente. Les bac+5 non insérés sont aussi majoritairement issus de l'université, à 84 %.

Des concessions pour décrocher un poste

"L'idée de devoir faire des concessions pour obtenir un emploi s'est généralisée et le taux de jeunes qui n'en accepte aucune tombe cette année à zéro", relève l'APEC. Les jeunes diplômés à bac+5 sont prêts à déménager (72 %, soit + 6 points sur un an), à revoir à la baisse leurs prétentions salariales (82 %) ou encore à accepter un contrat précaire (86 %). Ils ont également une petite majorité (51 %) à être prêts à prendre un emploi hors de leur spécialité de formation.

Un job alimentaire une fois sur quatre

C'est d'ailleurs l'autre ombre au tableau : le pourcentage de jeunes diplômés à bac+5 qui prennent comme premier emploi un job alimentaire, faute de mieux, atteint 25 %. Un pourcentage qui reste constant depuis 2015 alors que la conjoncture de l'emploi n'a cessé de s'améliorer.

Pour autant, plus des trois quarts des jeunes interrogés jugent que l'emploi qu'ils occupent correspond à leurs aspirations personnelles. Pour 84 % d'entre eux, il correspond à leur discipline de formation et pour 78 % à leur niveau de qualification.

L'amélioration globale des taux et des conditions d'emploi ne suffit donc pas à masquer ce qui ressemble de plus en plus à un marché à deux vitesses de l'emploi des jeunes diplômés.

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