Lambert, 26 ans : "Comment je suis devenu data protection officer"

Interlocuteur référant de l'entreprise pour tout ce qui concerne la gestion de la protection des données, le DPO (data protection officer) est un métier d'avenir. Après une formation juridique assez classique, Lambert a décidé de se spécialiser dans cette voie, qui exige une forte culture numérique et le sens du dialogue.
Lambert, 26 ans, boucle sa formation de "data protection officer" à l'ISEP, une école d'ingénieurs privée basée à Paris qui propose un Mastère Spécialisé dans ce domaine par la voie de la formation continue.
Mission : assurer la bonne gestion des données
Le RGPD (GPRD en anglais) répond à la problématique de ces quantités de données personnelles amassées et dont on ne se savait pas trop ce qu'elles devenaient. Parfois, elles sont pillées et exploitées sans le consentement des utilisateurs comme en témoigne le récent scandale Cambridge Analytica, impliquant Facebook. Les droits des individus vont de plus en plus être renforcés quant à l'usage de leurs données.
Du droit "classique" pour commencer
"Au départ, j'ai suivi une filière juridique de droit traditionnel. Du 'bon vieux' droit en somme : droit privé et droit fiscal à l’université Lyon 3. Par la suite, après mon master 1 en droit des affaires, je me suis intéressé aux filières d’avenir." Déjà, à la fac, Lambert se passionne pour l'informatique. Sur le campus, il prend un job de moniteur informatique et passe le C2i (certificat informatique et Internet), délivré notamment par les universités. Celui-ci certifie les compétences des étudiants dans le domaine des technologies de l’information, par exemple la maîtrise d’outils bureautiques ou la capacité à évoluer dans un environnement numérique.
"J'ai ensuite préparé le master 2 en droit et numérique de l'université de Toulouse 1-Capitole", explique Lambert. "J’ai vu arriver la vague de numérisation de l'économie et de la société et j'ai souhaité me former à la nouvelle réglementation européenne qui allait se mettre en place. Mais il y a des aspects auxquels on n’est pas sensibilisé en faisant simplement une fac de droit, notamment la gestion des risques et la cybersécurité." Lambert décide alors de compléter sa formation.
Un stage déclencheur de spécialisation

"Lors d’un stage pour mon master 2 à Toulouse en 2017, je faisais du droit des contrats informatiques pour le compte d'une grande entreprise de logiciels, la Cegid. C’est là que pour la première fois j'ai entendu parler du métier de DPO. J'appartenais à une équipe juridique d’une dizaine de personnes et je travaillais beaucoup avec une juriste en charge des donnée personnelles. Je me suis alors fixé comme but de me concentrer sur ce domaine." Lambert se met alors en quête d'une formation qui aurait fait ses preuves dans ce domaine.
Une formation pour acquérir une expertise de haut niveau
"J'ai découvert un Mastère Spécialisé à l’ISEP, une école d’ingénieurs privée. Il s'agissait du MS "management et protection des données à caractère personnel". Cette formation s’effectue en partenariat avec l’AFCDP (Association française des correspondants à la protection des données à caractère personnel) qui regroupe des professionnels en activité." Dans cette formation d'un an, Lambert apprécie tout particulièrement la dimension "projets" et le contact de personnes de tout âge, de 25 à 50 ans, et qui évoluent dans des grandes entreprises, des administrations ou des start-up.
explique Lambert qui suit sa formation en contrat de professionnalisation chez Engie Axima en tant qu'assistant data protection manager. "J'assiste le DPO en place. Ma mission ? Sérier les risques et sensibiliser l'ensemble des collaborateurs sur les nouvelles obligations de l'entreprise."
Insertion garantie et très bon salaire d'embauche
Se former au métier de data protection officer exige d’avoir une culture juridique et informatique. L’AFCDP (Association française des correspondants à la protection des données à caractère personnel) recense, en 2018, 11 formations longues.
Côté grandes écoles, l’ISEP et l’institut Mines-Télecom business school proposent chacune un MS (Mastère Spécialisé).
Pour les universités, Paris-Nanterre, Paris-Descartes, Paris-Dauphine, Paris-Panthéon-Assas, l’université de technologie de Troyes, l’université catholique de Lyon et l’université de Lille 2 proposent des diplômes universitaires. Enfin, le CNAM (Conservatoire national des arts et métiers) délivre un certificat de spécialisation.
2012-2015 : commence des études de droit privé à l’université Lyon 3.
2016 : passe le certificat informatique et internet (C2i) et obtient son M1 en droit des affaires.
2016-2017 : prépare le master en droit et numérique, à l’université de Toulouse 1-Capitole.
2017 : en stage chez un éditeur de logiciels, le métier de délégué à la protection des données. Suit le Mastère Spécialisé DPO à l’ISEP, à Paris.
2018 : effectue son contrat de professionnalisation chez Engie Axima comme assistant DPO.
Rentrée 2018 : est embauché dans une société de conseil.