Première démission : 5 conseils pour soigner sa sortie
1. Tentez la rupture conventionnelle, surtout si vous n’avez pas signé ailleurs
Mais si vous n’avez pas de promesse de poste ailleurs, vous avez plutôt intérêt à négocier une rupture conventionnelle du contrat de travail avec votre employeur. Il s’agit d’une rupture à l’amiable, qui vous confère les “avantages” du licenciement, c’est-à-dire une indemnité et le droit aux allocations chômage. Principal défi : trouver un accord “gagnant-gagnant” avec votre employeur, pour qu’il accepte cet arrangement.
2. Restez “pro” jusqu’au bout, pour mieux négocier votre préavis
La durée du préavis dépend du statut et de la convention collective. Généralement, elle est de 3 mois pour les cadres, de 2 mois pour les techniciens et d’un mois pour les employés. Pour partir plus tôt, vous devez donc conclure un accord avec votre employeur. Attention ! Si vous ne respectez pas le délai de préavis, celui-ci peut vous demander de l’indemniser à hauteur du salaire perçu pendant la période non travaillée.
À noter : vous ne pouvez rompre un CDD (contrat à durée déterminée) que si vous avez trouvé un CDI (contrat à durée indéterminée). Vous êtes alors tenu de respecter un préavis, calculé en fonction de la durée de votre contrat. Ce préavis est cependant négociable, mais ne peut dépasser 2 semaines.
3. Mettez les formes en privilégiant une annonce en face-à-face
Véronique Rivera recommande de solliciter un entretien individuel avec son responsable direct. “Pas au café, mais dans son bureau. Il s’agit d’un entretien formel !” Une fois que “la bombe” est lâchée, appuyez votre annonce par un écrit, obligatoire dans la plupart des conventions collectives. “C’est mieux de remettre cet écrit en mains propres si l’échange a été cordial, plutôt que par courrier recommandé.” Sans omettre la mention “Remis en mains propres”.
4. Assurez vos arrières et ménagez vos futures références
“Le contrôle des références se généralise en France”, prévient Véronique Rivera. Pour s’assurer de faire le bon choix, les recruteurs appellent vos précédents employeurs et collectent des informations à votre sujet. Le moindre grain de sable peut jeter un doute sur votre candidature.
Elle-même est adepte de cette pratique : “Je me souviens d’une candidate qui tardait à me donner des références. Elle m’a donné le contact de son n+2, mais pas de son n+1. C’était surprenant. J’ai appelé le n+2 mais il ne pouvait rien me dire à son sujet. Il m’a redirigée vers le responsable direct, qui s’est trouvé embarrassé.” La candidate avait été recrutée pour piloter une équipe alors qu’elle n’avait aucune expérience en management. Ne convenant pas pour le poste, elle était partie sans assumer sa décision. “Il s’agissait d’une erreur de recrutement, mais ça m’a laissé une impression mitigée”, conclut l’experte en recrutement. Dommage pour cette candidate, qui ménagera désormais ses références.
5. Préparez vos arguments pour les futurs recruteurs
Prenez le temps de préparer vos arguments pour ne pas réagir de façon abrupte. “Si le jeune diplômé a démissionné parce qu’il n’était pas motivé ou ne rentrait pas dans les codes de l’entreprise, il doit l’expliquer autrement qu’en se plaignant des horaires”, insiste Véronique Rivera. Ou en critiquant son précédent employeur. C’est le moyen le plus direct d’être éliminé.
Attention au “syndrome de la bougeotte”
“Quand on prend un nouveau poste, la 1ère année est consacrée à l’apprentissage, la 2e à son encrage, et seule la 3e année est vraiment productive”, affirme Virginie Loisel. Démissionner au cours des 2 premières années risque donc d’être nuisible pour votre évolution, tant en termes d’acquis que d’image. “Quand je reçois en entretien un candidat qui a quitté son emploi au bout de quelques mois, je me dis qu’il est instable et qu’il manque de crédibilité”, lâche Véronique Rivera. Pire : multiplier les expériences courtes. Une fois, ça passe à l’aide d’arguments solides. Deux fois, c’est trop !
POUR ALLER PLUS LOIN
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