Découverte

Faire son PVT au Canada : travailler et voyager de l'autre côté de l'Atlantique

Si vous comptez partir en PVT au Canada, vous devrez passer par un tirage aux sort.
Si vous comptez partir en PVT au Canada, vous devrez passer par un tirage aux sort. © Adobe Stock/Angelov
Par Dorothée Blancheton, publié le 07 décembre 2023
1 min

Si la France a, depuis 2000, signé des accords de programmes vacances-travail avec 16 pays, le Canada fait partie des destinations les plus demandées. L'occasion pour certains pvtistes de faire une pause, de gagner en compétences dans leur secteur d'activité, voire de songer à s'y installer pour une durée indéterminée.

Le programme vacances-travail au Canada a la cote auprès de nombreux Français. L’un de ses atouts : un séjour possible pendant deux ans, contre un an généralement dans les autres pays.

Pour postuler, vous devez être âgé de 18 à 35 ans inclus (contre 30 ans pour la plupart des autres pays), ne jamais avoir obtenu de PVT Canada, posséder un passeport valide, avoir au moins 2.500 dollars canadiens (environ 1.670 euros) de côté, pouvoir financer votre billet aller-retour et souscrire une assurance maladie. Ensuite, le tour est presque joué.

Obtenir son PVT au Canada

Place à la candidature... mais prudence car "le Canada est la destination où il y a le plus de confusion dans les démarches. Il faut se méfier des sites réclamant des milliers d’euros pour vous aider à partir. Seul le site www.canada.ca est habilité à recevoir les candidatures", prévient Julie Meunier, cofondatrice de pvtistes.net.

Ensuite, c’est un tirage au sort qui détermine les heureux élus. Actuellement, le quota est fixé à 7.000 participants. Si vous êtes chanceux, il vous restera à remplir les diverses formalités, payer les frais demandés (261 dollars canadiens soit environ 173 euros) et fournir vos données biométriques. En 2023, le traitement des dossiers a pris en moyenne quatre semaines, mais vous disposez de 12 mois pour partir.

Des opportunités professionnelles multiples

Une fois la sélection passée, vous pouvez vous atteler à la recherche d'un emploi. "Au Canada, les employés ont deux semaines de congés annuels, après un an chez le même employeur. Le gros avantage du PVT, c’est de ne pas avoir ces limites. On peut travailler quatre mois quelque part, faire un road trip pour voir les aurores boréales, puis travailler dans un autre endroit", confie Julie Meunier. Certains secteurs comme la restauration, le tourisme, la vente ou le transport, entre autres, sont en pénurie de main d’œuvre et plus enclins à embaucher.

Mais on peut aussi trouver dans son domaine. Le fait que le français soit l’une des deux langues officielles est un avantage. Marie, 29 ans, originaire de Rennes (35), a ainsi trouvé un emploi dans son secteur d’activité : le marketing digital et la communication. "Je suis partie en 2021 pour progresser dans mon métier et avoir une expérience à l’étranger. Je suis restée dans la même entreprise mais le PVT m’offrait la possibilité d’en changer si ça n’allait pas", explique celle qui a posé ses valises à Montréal, "une grande ville qui reste tranquille, conviviale, très sûre et avec une belle programmation culturelle gratuite".

Un PVT avant de s'installer dans le pays

Mohena, 35 ans, a exercé plusieurs jobs au Canada avec son PVT. Le premier, dans une ferme équestre à 150 km au nord de Vancouver. "C’était très isolé, mais comme c’était en période de pandémie, finalement, je n’ai pas senti l’aspect contraignant du Covid et le cadre était très joli", se rappelle-t-elle. Mohena est une pvtiste chevronnée puisqu’elle est déjà partie en Australie et en Nouvelle-Zélande.

Au Canada, son objectif était différent : "Je voulais voir si ça me plairait de m’installer ici sur du long terme." Après quelques mois dans la ferme, elle part à Vancouver, une ville connue pour ses tournages de films. "C’était un milieu que je ne connaissais pas, mais qui m’attirait. Je me suis donné 15 jours pour trouver un job et finalement, en 48 h, j’en avais un. Au Canada, on peut davantage tenter sa chance. Il faut y aller au culot", estime-t-elle.

Prendre ses marques au Canada, une question de temps

Mais parmi les contraintes, celle du logement arrive en tête. Surtout lorsque les recherches s'effectuent depuis la France. La première semaine, mieux vaut opter pour un Airbnb ou une auberge. "Toronto ou Vancouver sont des villes assez chères et connaissent une crise du logement. Il est donc souvent plus facile de faire de la colocation", ajoute Julie Meunier.

Pour se créer des liens sociaux, là aussi, il faut un peu de temps. "Les Canadiens sont très ouverts, souriants, mais c’est une culture nord-américaine et tisser des liens profonds n’est pas évident", reconnaît Julie Meunier. Marie, elle, télétravaillait. C’est donc à travers le bénévolat, en servant des repas aux personnes en situation de précarité, qu’elle a rencontré des locaux. Pour Mohena, les choses ont été plus simples. "Dans l’industrie du cinéma, on travaille sur de longues plages horaires, 15 heures par jour. Les liens se font très vite et très forts même avec les Canadiens", confie-t-elle.

Un coût de la vie onéreux

Partir avec un PVT, c’est aussi pouvoir sillonner le pays et ses alentours. Marie a profité de son séjour pour visiter Québec, les parcs nationaux, la Gaspésie, les Rocheuses canadiennes mais aussi New York et le Mexique. "Une fois sur le continent, c’est plus facile et moins cher de voyager", reconnaît-elle.

Toutes conseillent de partir avec plus d’argent que la somme demandée par le Canada, car sur place la vie est chère. Comptez plutôt 2.500 euros et au moins 3.500 euros pour Vancouver et Toronto. Mais l'expérience en vaut la peine.

"Il ne faut pas avoir peur car il y a beaucoup d’expatriés et toujours quelqu’un pour aider. Les Français à l’étranger font plus attention à leurs compatriotes", remarque Marie. Quant à Mohena, elle vient d’obtenir le statut de résident permanent et repart définitivement au Canada l’an prochain.

Vous aimerez aussi

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !