Enquête

Travail et études : relation féconde ou liaison dangereuse ?

Par Étienne Gless, publié le 24 avril 2015
1 min

Travailler durant vos études les met-elles en danger ? Ou, au contraire, cela a-t-il des vertus ? Une étude de l’OVE (Observatoire national de la vie étudiante) publiée en avril 2015 livre un éclairage nuancé sur les diverses situations rencontrées par ces 45 % d’étudiants qui travaillent durant l’année universitaire.

Travailler nuit-il gravement à vos études ? Exercer une activité rémunérée risque-t-il de vous détourner du temps consacré à votre formation et d’augmenter le risque d’échec ? Ou travailler vous permet-il d’acquérir une première expérience professionnelle reconnue sur le marché de l’emploi ? Tout dépend…

Pour beaucoup, le travail durant les études est une valeur positive. Mais, exercé à haute dose, il peut s’avérer très pénalisant lorsqu’il est déconnecté totalement de la formation et empiète dessus. L'enquête de l’OVE (Observatoire national de la vie étudiante) publiée en avril 2015, à laquelle ont répondu plus de 40.000 jeunes, livre un éclairage nuancé sur les diverses situations rencontrées par ces 45 % d’étudiants qui travaillent durant l’année universitaire.

Job occasionnel : peu d'impact sur les études et la réussite

Parmi ces étudiants travailleurs, 35 % possèdent un job occasionnel, c’est-à-dire une activité rémunérée sans lien avec leurs études et exercée moins d’un mi-temps. Pour l’essentiel, il s’agit d’animation, de baby-sitting, de cours particuliers… L’objectif prioritaire est de mettre du beurre dans les épinards : améliorer son niveau de vie est la motivation numéro 1 avancée (73 %), devant la quête d’expérience professionnelle (69 %), puis la quête d’autonomie à l’égard des parents (58 %).  Travailler durant ses études par obligation est une raison citée que par 51 % des jeunes. En résumé, le job sert ici de revenu d’appoint, davantage que de moyen indispensable de financer ses études. À noter : les filles sont plus nombreuses (24 %) que les garçons (18 %) à exercer une activité rémunérée non liée aux études.

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Activité en lien avec les études : le cercle vertueux

Pour une autre part importante d’étudiants (29 %), l’activité rémunérée est liée aux études. Le travail peut s'exercer dans le cadre d’un stage intégré à la formation ou d’un contrat de travail en alternance. Les écoles d’ingénieurs, les écoles de commerce et les DUT (diplômes universitaires de technologie) sont les filières donnant lieu le plus fréquemment à un stage rémunéré ou à une alternance

Mais le record est atteint quand l’activité fait partie intégrante de la formation, comme dans les filières de santé : 25 % des étudiants y exercent une activité rémunérée en lien avec leurs études, contre 8 % en moyenne pour l’ensemble des étudiants. C’est le cas de figure idéal : l’existence d’un lien entre la formation suivie et l’activité rémunérée rend bien plus compatible travail et études. Une partie de l’acquisition du savoir scolaire passant par cette activité. Dans ce cas, l’enquête de l’OVE constate même que cette symbiose augmente la probabilité de réussite.

Travail sans lien avec les études : gare à l'impact négatif

Selon l’OVE, le job concurrence légèrement la formation s’il est exercé au moins à mi-temps et moins de 6 mois par an. Mais dans ce cas, l’activité, modérée, n’a pas d’effet significatif sur la réussite, souligne l'OVE. En revanche, une activité régulière, intense et coupée des études devient très concurrente de ces dernières. C'est le cas si elle est exercée au moins à mi-temps et plus de 6 mois par an. Et là, attention danger : l'impact sur la réussite devient négatif. 


Les étudiants en licence ou en master qui ont un travail important en parallèle sacrifient 7 heures de cours et 4 heures de travail personnel par semaine à leur job par rapport à leurs camarades qui ne travaillent pas. Par ailleurs, près des trois quarts (72 %) confient n’avoir jamais participé à une soirée étudiante. Devant la difficulté, voire l’impossibilité, de gérer plusieurs emplois du temps, c’est aussi la vie étudiante qui est sacrifiée. Les étudiants salariés fréquentent moins les équipements de leur établissement (salle de travail, salle informatique, équipements sportifs…) et participent moins à la vie associative et aux événements culturels. Ils se sentent moins intégrés au groupe d’étudiants de leur formation ou à la vie de leur établissement. Or, la socialisation est essentielle au bon déroulement des études…

C'est le début d'une spirale infernale : le travail occupe une place centrale et prend le pas sur les études avec le risque de s’éterniser dans ces dernières pour les mener à bien malgré tout. L’"étudiant salarié" devient un "salarié étudiant" qui poursuit ses études plus longtemps. Il souffre aussi davantage d’épuisement, de stress, voire de déprime. Pour en sortir, il faut faire des choix : réduire l'intensité du travail, solliciter des horaires aménagés auprès de l'établissement d'enseignement, etc.

Conclusion : travail ou études, il ne faut pas forcément choisir mais bien veiller à équilibrer les deux, et surtout bien connaître ses priorités.

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