Décryptage

Vers un droit au "congé révisions" pour les étudiants salariés ?

Par Étienne Gless, mis à jour le 18 mai 2015
3 min

Un amendement à la "loi Macron" voté le 11 mai 2015 crée un droit nouveau à un congé "révisions" de 5 jours dans le mois précédant les examens. Une disposition encore en cours de débat au Parlement mais qui concerne plus de 350.000 étudiants 

En plein examen de la loi Macron, le Sénat a adopté le 11 mai 2015 un amendement ouvrant le droit aux étudiants salariés à un “crédit congé révisions” de 5 jours ouvrables par semestre universitaire.

5 jours “off” pour réviser… mais non rémunérés

Ce “congé révisions” serait effectué dans le mois qui précède les épreuves. Pour en bénéficier les étudiants devront travailler au moins à mi-temps et pour une durée minimale à préciser. Ils bénéficieront alors d’un crédit temps révisions de 5 jours par tranche de 60 jours travaillés.


Parmi les 46 % d’étudiants qui exercent une activité rémunérée durant l’année universitaire, un quart exerce un travail fortement concurrent de études (travail au moins à mi-temps et plus de 6 mois par an.

“Si cette disposition est définitivement votée par le Parlement, ce sont 380.000 étudiants salariés qui pourraient en bénéficier”, estime Alexandre Leroy, président de la Fage. L’organisation étudiante, qui avait proposé il y a un an la création d’un tel dispositif, déplore que le maintien du salaire pendant les 5 jours ait été supprimé : “La Fage craint que cette suppression décourage les étudiants dans le recours à ce nouveau droit.” 

Déjà prévu pour les alternants

En l’état actuel, un étudiant salarié est soumis au bon vouloir de son employeur pour poser des jours de congés, comme tout salarié. “Souvent, il doit choisir entre conserver son emploi et réussir ses examens”, déplore Alexandre Leroy. “Il n’existe actuellement aucune disposition permettant à un étudiant de faire valoir un droit à la préparation de ses examens”, souligne Dominique Gillot sénatrice (PS) qui a défendu l’amendement créant ce nouveau droit pour les étudiants salariés. Pour les jeunes en alternance, un texte de loi (article L.6222-35 du code du Travail) prévoit cependant déjà un congé de 5 jours permettant la préparation des examens.

Si l’amendement voté au Sénat le 11 mai était maintenu dans la version définitive de la loi Macron en discussion au Parlement, ce droit serait alors étendu à tous les étudiants qui travaillent. Affaire à suivre...

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