Décryptage

Semaine nationale de l'industrie : le secteur recrute à tous les niveaux

Emma, agent de production chez Michelin, à l'usine de Cholet (85) : "À 16 ans, je me disais que jamais je ne travaillerais dans l'industrie. Pourtant, après avoir arrêté le lycée en première, Michelin m'a formée puis recrutée."
Emma, agent de production chez Michelin, à l'usine de Cholet (85) : "À 16 ans, je me disais que jamais je ne travaillerais dans l'industrie. Pourtant, après avoir arrêté le lycée en première, Michelin m'a formée puis recrutée." © Etienne Gless
Par Étienne Gless, publié le 18 mars 2019
4 min

Aéronautique, construction navale, automobile ou robotique... La Semaine nationale de l'industrie – jusqu'au 24 mars 2019 – est l'occasion de découvrir un secteur qui recrute beaucoup de jeunes pour se moderniser et se développer. La preuve avec deux témoignages de pros en vidéo.

"Celui qui te dit que l’industrie c'est has been et pas fait pour les filles, tu oublies !" Depuis sept ans, Laura exerce le métier de conductrice régleuse sur machine chez Lisi, une entreprise française spécialisée dans la fabrication de composants pour l'industrie aéronautique. La jeune professionnelle de 25 ans tient à contrecarrer les idées reçues : en 2019, l'industrie est un secteur en croissance et qui recrute, en particulier des jeunes.

Face aux difficultés pour embaucher, les entreprises n’hésitent pas à former les salariés recrutés pour répondre à leurs besoins. En particulier par la voie de l'apprentissage. "À 16 ans, jamais je n'aurais pensé que je travaillerais dans l'industrie. Pourtant, quand j'ai arrêté le lycée en première, après quatre mois d'intérim chez Michelin, j'ai été formée en alternance à un métier puis embauchée en CDI [contrat à durée indéterminée]", explique Emma, agent de production à l'usine de Cholet. Le géant mondial du pneu embauche 900 jeunes en apprentissage en 2019.

Susciter des vocations, contrecarrer les idées reçues

Comme les usines ne sont pas en centre-ville, elles sont parfois mal connues de la population. Chaque année, la Semaine de l'industrie est donc l'occasion de promouvoir les métiers souvent mal connus du secteur auprès des jeunes : visites d'entreprises, rencontres de professionnels sur le terrain, conférences d'industriels dans les classes... Un peu plus de 4.700 événements ont lieu partout en France.

"L'industrie est de plus en plus connectée et se modernise à vitesse grand V", explique Bruno Grandjean, président de l'Alliance pour l'industrie du futur qui développe "Osons l'industrie". Un projet destiné à apporter aux jeunes des informations sur l'évolution des métiers, des compétences et des qualifications. En moyenne, les salaires bruts y sont 12 % plus élevés que l'ensemble des salaires bruts en France.

Techniciens de maintenance bac+2/3, profils très recherchés

Les métiers de la maintenance des machines connaissent des difficultés de recrutement concernant les emplois d'agent de maîtrise et de technicien. Dans cette famille de métiers, il y a pénurie de candidats alors que les prévisions tablent sur 35.000 créations nettes d'emploi d'ici 2020 et 100.000 départs à la retraite.

"Diagnostic, dépannage, maintenance préventive... Il n'y a pas de routine. On passe d'une technologie à une autre dans la même journée,

explique Kevin, 28 ans, technicien de maintenance des systèmes de production chez Claas tractor, un fabricant de machines agricoles. J'ai fait un bac STI génie électrotechnique puis un BTS maintenance industrielle en alternance que j'ai complété par une licence professionnelle maintenance des systèmes automatisés", explique Kevin, heureux dans son travail.

"Je suis polyvalent, je passe de la caisse à outils à la tablette Wi-Fi. Une machine tombe en panne, la remontée d'infos se fait par SMS. La maintenance, ce sont des métiers qui évoluent beaucoup avec les nouvelles technologies. Et on travaille en équipe." La grande fierté du technicien ? "C'est quand j'arrive à établir un diagnostic sur une panne complexe !"

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