Métiers de la production audiovisuelle : "La production est vitale, c’est ce qui va rendre un film réalisable"

Les métiers de la production restent peu connus. Et pour cause, quand on pense à la création d'un film, les métiers de réalisateur, scénariste ou encore directeur de la photographie viennent en tête. Rarement ceux de la production.

Pourtant, la production est un secteur essentiel pour qu'un film ou encore un spot publicitaire puissent voir le jour. L'Etudiant fait un focus sur les métiers de ce secteur du producteur délégué ou au producteur exécutif en passant par le producteur créatif.

"La production est vitale, c’est ce qui va rendre un film réalisable", affirme Alexandre Collombier. Chargé de production chez Aldabra Production depuis 2020, il explique qu’un film est un projet de longue haleine qui commence bien avant le premier jour du tournage. "L’enjeu est de trouver des solutions pour rendre une idée ou une envie réelle. Nous faisons la liaison entre le scénario et les images", précise le jeune homme.

Dans une boîte de production, en haut de la hiérarchie, se trouve le producteur délégué. "Il est responsable auprès des assurances, des banques et des financeurs. Il porte la société tout autant qu’il porte le film", commente Alexandre Collombier. Il fait aussi le lien avec le corps artistique : c'est donc lui qui relaie les informations venant des producteurs et des scénaristes ou réalisateurs.

Après avoir validé le scénario, le producteur délégué passe la main aux producteurs exécutifs, aussi appelés chargés de production. Ces derniers s'attellent alors à lire le scénario, à en estimer son coût et chiffrer son budget.

"Je vérifie que le projet est finançable, puis je cherche les manières de le faire", explique Alexandre Collombier. Une fois que le film entre en phase de développement, le chargé de production a pour mission première de tenir le budget jusqu’à sa livraison. 

Il est donc là pour amener son expertise et exécuter avec l’aval du producteur délégué. Il prévoit, par exemple, le nombre d’acteurs, de figurants et les décors en fonction du nombre de pages dans le scénario et de son envergure.

Il peut aussi refuser des idées créatives par manque de ressources. Car à tous les postes, le nerf principal de la production, c'est l’argent. "Nous devons mettre en forme les idées avec le budget donné ou pallier les manques en ramenant des financements", explique le chargé de production.

Le chargé de production doit par ailleurs préparer le planning qui encadrera la fabrication du film, du tournage à sa livraison. L'organisation est ainsi centrale dans la production, selon Thibault Jacquet, producteur de clips chez Animal Animal depuis 2020. "Si tu es organisé, tout se déroule bien", résume-t-il.

D'ailleurs, les acteurs de la production sont en lien étroit avec ceux de la régie, qui englobe l’organisation logistique d’un film. "Elle est le bras armé de la production", explique Alexandre Collombier. Une grande partie des budgets passe d'ailleurs dans la régie dont la mission consiste notamment à faire les repérages avant le tournage, gérer les lieux et la nourriture pendant le tournage ou encore transporter les comédiens.

Tous les métiers de la production sont d'ailleurs amenés à travailler avec différents corps de métiers. C'est le cas de Baptiste Gibert, creative producer (producteur créatif) chez Dior. Dans cet univers du luxe, ses missions sont similaires à celles du chargé de production, à la différence qu'il communique directement avec le corps créatif.

"Je collabore avec le responsable de la photo et celui de la vidéo pour comprendre ce qu’ils veulent faire en termes de création, explique-t-il. Puis, je gère tout avec les équipes techniques et les prestataires pour que les créatifs travaillent dans les meilleures conditions possibles, tout en respectant le budget et les idées artistiques de chacun."

Quelle que soit la fonction, dans la production, le réseau est central. "Sur un tournage, tu rencontres plein de monde et c’est comme ça que tu te fais des contacts", commente Thibault Jacquet. C'est ainsi qu'Alexandre Collombier a pu gravir les échelons dans le domaine de la régie avant de devenir chargé de production et pourquoi pas à terme, devenir directeur ou monter sa propre boite de prod.