Enquête

À trois mois des épreuves, les collèges se préparent au brevet

Contrairement aux lycéens, les collégiens continuent de suivre des cours dispensés à 100% en présentiel.
Contrairement aux lycéens, les collégiens continuent de suivre des cours dispensés à 100% en présentiel. © Adobe Stock/JackF
Par Florian Dacheux, publié le 11 mars 2021
5 min

Alors que la crise sanitaire perturbe fortement l’année scolaire, les élèves de 3e continuent de travailler dans l'optique du brevet. État des lieux dans différents collèges de l’Hexagone.

Examen historique marquant le terme de la scolarité au collège, le diplôme national du brevet (DNB) aura bien lieu malgré le contexte particulier lié à la crise sanitaire. Pour l’heure, les dates (28 et 29 juin) et les modalités des épreuves restent inchangées.

À trois mois des épreuves, qu’en est-il de la situation réelle au sein des établissements ? Premier élément de réponse en Vendée, du côté du collège de l’Anglée à Sainte-Hermine. "Rien ne change fondamentalement malgré la lourdeur du protocole sanitaire, indique la principale Laurence Barbe également secrétaire du SNPDEN 85. Nous avons pu organiser un premier brevet blanc en décembre avant un second en avril."

"Une préparation quasi habituelle"

Contrairement aux lycées qui subissent de plein fouet les conséquences de l’hybridation des cours, les collèges restent épargnés avec des cours dispensés à 100% en présentiel. Seuls les cas contacts contraints à des confinements ponctuels ont quelque peu perturbé le planning. Ces situations ont du même coup renforcé l’usage de l’espace numérique de travail.
"Le numérique a permis pour certaines absences longues d’offrir une continuité pédagogique, confirme Cyrille Dupuis, professeur d’histoire-géographie au collège Les Châtelaines à Triel-sur-Seine, dans les Yvelines. Élèves et adultes ont dû monter en compétences sur les outils. Mais nous sommes privilégiés car chacun de nos élèves dispose d’une tablette."
Mieux, ce collège avait déjà intégré dans sa pédagogie un cadre structurant et rassurant afin de faire travailler ses élèves de 3e sur des exercices quotidiens calqués sur le DNB. Sans oublier un brevet blanc en janvier et beaucoup de médiation. "C’est ce qui nous permet de vivre une préparation quasi habituelle en ajustant si on décèle des difficultés, appuie Cyrille Dupuis. On a également l’accompagnement personnalisé en demi-groupes qui permet de revoir là où ça a pêché."

L’oral suscite l’inquiétude

C’est plutôt du côté de la préparation de l’épreuve orale que des inquiétudes subsistent, notamment pour les élèves qui n’ont pas pu partir en stage. Mais les solutions sont là pour éviter le trou noir.

"Nos stages avaient lieu au retour des vacances de la Toussaint au moment du second confinement et beaucoup d’entreprises se sont désistées, explique Laurence Barbe. Il y a donc moins de sujets possibles que d’habitude, mais on s’adapte soit avec le Parcours Avenir, soit avec un projet interdisciplinaire."
Les projets, là encore, le collège Les Châtelaines à Triel-sur-Seine en a fait sa marque de fabrique. Alors que 90% de ses 3e a pu réaliser un stage avant les vacances de février, les malchanceux ont converti leur semaine en projet orientation et ont participé à la réalisation d’un podcast pour la webradio interne. "Si bien qu’ils vont tous passer devant un jury le 19 avril pour s’entraîner à prendre la parole", rebondit Cyrille Dupuis.
Non loin, aux Mureaux, le collège Paul Verlaine a misé sur les devoirs communs. L’établissement a également choisi de reculer juste à temps sa période de stages avant les vacances d’avril et le brevet blanc début mai. "On avait également prévu une semaine de révision au centre de nautisme de Granville avec des activités le matin et des révisions l’après-midi, mais on a dû tout annuler, confie le principal Sébastien Carvalho. Cette année aura été marquée par le renforcement du numérique, ce qui nous a permis de recenser les familles en difficulté à ce niveau-là."
Le non-remplacement des professeurs absents pose problème

Dans d’autres établissements, notamment classés en éducation prioritaire, de nombreuses classes continuent de payer le prix fort des absences de professeurs non remplacés. De la Seine-Saint-Denis au Val-de-Marne, plusieurs mobilisations de parents ont récemment eu lieu pour dénoncer les annulations de cours à répétition, faute d’un vivier suffisant de remplaçants. La région parisienne est loin d’être seule dans cette situation. En Vendée, alors que des parents multiplient les manifestations pour exprimer leurs inquiétudes de Saint-Gilles-Croix-de-Vie à Montaigu, la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE) affirme même que "si on peut évidemment se dire que le Covid complique les choses, on voit bien que les problèmes sont liés à un manque d’enseignants qui n’a rien à voir avec la crise sanitaire".

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