Reportage

Des collégiens s'initient à l'improvisation théâtrale : "Ça a enlevé un peu de ma timidité"

Par Séverine Mermilliod, publié le 07 juillet 2022
3 min

Depuis 2010, des milliers de collégiens participent au Trophée d’impro Culture & Diversité. Ce dispositif permet à des jeunes de collèges de l’éducation prioritaire ou de zones rurales de découvrir l’improvisation, une pratique qui a de nombreuses vertus. En Bretagne, Robin, Louna, Samuel et Oraya en ont bénéficié cette année. Ils racontent.

Plus de 30 compagnies, 133 collèges… S'il comptait seulement quatre équipes à son démarrage en 2010, le Trophée d’Impro Culture & Diversité a bien essaimé. Aujourd’hui, des milliers de collégiens travaillent chaque année l’improvisation en ateliers, et s’affrontent dans des tournois locaux et régionaux toute l’année, à l’initiative de la fondation Culture & Diversité.

Confiance en soi, écoute, créativité... les nombreuses vertus de l'impro

Paméla Olea est comédienne et animatrice de ces ateliers à Brest (29). Elle a accompagné toute l’année l’équipe Bretagne, jusqu’à la finale du Trophée qui se tenait cette année à Paris (75), à la Comédie-Française. Pour elle, comme pour le parrain et instigateur du Trophée, Jamel Debbouze, lui-même révélé par l’impro, cette pratique a de nombreuses vertus. "Le théâtre d’impro apporte de la confiance en soi", souligne-t-elle. Cela apprend aussi à "travailler avec d’autres personnes sur l’écoute, la bienveillance… On n’est pas là pour prendre la place de l’autre mais pour créer une histoire à plusieurs. On va travailler l’imagination et l’oralité."

"Ça a enlevé un peu de ma timidité", témoigne Louna, 13 ans, que l’impro a aussi aidée pour parler à l’oral en cours de français. "Je suis quelqu’un qui a beaucoup d’imagination, et ça permet de faire des choses qu’on ne fait pas au quotidien", ajoute Oraya. Par rapport au théâtre classique, jugé "un peu ennuyeux" par Robin, l’impro est "plus spontanée". "Tu ne t’attends pas à ce qui va se passer, si tu vas rire ou si ça va être triste…"
Impro
Impro © Thomas Raffoux / Fondation Culture & Diversité

S’amuser et faire passer des messages

Les jeunes collégiens, par équipe de six, s’affrontent dans des matchs, calibrés par un arbitre autour "d’un thème, une catégorie, un temps de jeu et un nombre de personnes sur scène", explique Samuel, 13 ans. Ils disposent de 15 à 20 secondes pour réfléchir aux personnes qui vont jouer et imaginer un début d’histoire, s’ils ont le temps.

Et ensuite, place à l’impro, qui "dépend de ce qu’a choisi l’autre équipe aussi", rappelle Robin, 12 ans. Pour tous, l’impro est avant tout un moyen de s’amuser. "C’est très rigolo de voir ce que les autres imaginent, de les voir délirer et délirer avec eux", assure Samuel. "J’aime bien faire rire et communiquer des émotions et des messages importants", poursuit Oraya. S’amuser donc, tout en se construisant.

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