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La mobilisation des enseignants contre le "Choc des savoirs" se poursuit ce samedi

Les syndicats dénoncent l'inefficacité des groupes de niveau.
Les syndicats dénoncent l'inefficacité des groupes de niveau. © Fred MARVAUX/REA
Par Clément Rocher, publié le 24 mai 2024
1 min

"Nous ne trierons pas nos élèves !" Une mobilisation nationale des enseignants est attendue ce samedi 25 mai pour protester contre la réforme du "Choc des savoirs" et sa mesure phare sur la mise en place des groupes de niveau au collège en maths et en français.

Les organisations syndicales (UNSA, FSU, CFDT…) appellent la communauté éducative à une large mobilisation dans toute la France ce samedi 25 mai pour dire non aux mesures du plan "Choc des savoirs", voulue par le Premier ministre, Gabriel Attal, et contraindre le gouvernement à reculer sur cette réforme.

Les syndicats refusent la mise en place des groupes de niveau en français et en mathématiques au collège, perçus comme un outil de tri social des élèves. Cette mesure concernera dans un premier temps les élèves de 6e et de 5e à partir de la rentrée prochaine, avant de s'étendre aux classes de 4e et 3e à la rentrée 2025.

Un mouvement qui prend de l'ampleur

Cet appel à manifester fait suite aux différents mouvements qui ont secoué ces derniers mois les collèges et les lycées dans de nombreuses régions, notamment avec l’opération "Collège mort" qui invite les parents à laisser les enfants à la maison.

"C’est assez inédit : on est sur une mobilisation en continu depuis le mois de janvier, avance Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU. Chaque semaine, il y a au moins une action dans un collège de France. On est en train de gagner la bataille d’opinion avec les parents d’élèves, c’est ça aussi qui fait que la mobilisation continue."

L'autonomie des établissements remise en cause

En plus des actions locales, les syndicats indiquent vouloir poursuivre la lutte au sein des conseils d’administration des établissements pour bloquer la mise en place des groupes de niveau.

"Le Code de l’éducation pose le principe de l’autonomie des établissements. Et dans la hiérarchie des normes, le Code de l’éducation l’emporte sur des arrêtés ou circulaires, continue Sophie Vénétitay. Nous avons la main pour faire les groupes que nous voulons et ne pas trier les élèves, les textes doivent être appliqués."

Des recours engagés devant le Conseil d'’État

En avril, le SGEN-CFDT et des parlementaires écologistes ont déposé chacun un recours devant le Conseil d’État pour faire annuler l’arrêté sur l’instauration de groupes de niveau, et faire valoir l’autonomie des établissements.

Les syndicats remettent notamment en cause le risque de voir les inégalités entre les élèves se renforcer et déplorent le manque de moyens humains et financiers alloués à cette mesure.

"Nous refusons la politique éducative que le ministère veut nous imposer. Les études ont montré l'inefficacité des groupes de niveau. Cela maintient les inégalités scolaires voire de la ségrégation sociale", soutient Carole Brisedoux, secrétaire nationale à la CFDT.

"C’est une véritable bataille culturelle"

Les revendications portées par les organisations syndicales ne s’arrêtent pas aux groupes de niveau. L'expérimentation de la classe de prépa-2de, qui vise à accueillir les élèves qui n’auront pas obtenu le brevet, ne suscite pas non plus l’adhésion des enseignants. "Ce seront des élèves qui auront six heures de cours de moins qu’en 3e. On voit par le contenu qu’on est bien sur une forme de tri", affirme Sophie Vénétitay.

"Nous sommes bien déterminés à organiser la résistance contre les mesures du "Choc des savoirs". L’école est à un véritable point de bascule. C’est une véritable bataille culturelle qui se joue aujourd’hui autour des enjeux éducatifs", poursuit Benoit Teste, secrétaire général de la FSU.

Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE-Unsa, fustige l’absence de projet éducatif du gouvernement. "[Il] se plaît à pointer une baisse du niveau des élèves pour prôner des mesures de tri. Nous lui répondons que c’est ce même gouvernement qui a supprimé des postes, qui a contribué à faire fuir le métier avec la réforme de la formation initiale", conclut-elle.

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