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Comment réagir face à une situation de cyberharcèlement ?

Le 3018 est un numéro gratuit et anonyme.
Le 3018 est un numéro gratuit et anonyme. © Rudzhan / Adobe Stock
Par Clément Rocher, Rachel Rodrigues, publié le 09 mai 2024
5 min

Messages injurieux sur les réseaux sociaux, vidéos postées en ligne à votre insu… Le cyberharcèlement concerne près d’un collégien sur cinq. Comment s’en protéger ? A qui en parler ? Tous nos conseils pour se prémunir du cyberharcèlement.

Le cyberharcèlement est une violence qui concerne directement les adolescents. Selon le ministère de l'Éducation nationale, 1 collégien sur 5 en serait victime.

On parle de cyberharcèlement dans le cas de "violences qui sont infligées dans l’espace numérique de manière répétée dans le but de faire du mal ou de porter préjudice", définit Samuel Comblez, directeur des opérations de l'Association e-Enfance. Il s'agit de l'opérateur du 30.18, numéro de téléphone gratuit, anonyme et confidentiel pour les jeunes victimes et témoins de harcèlement numérique.

Il peut prendre différentes formes : insultes, intimidations, moqueries ou menaces en ligne, propos haineux discriminatoires ou humiliants, mise en ligne de photos ou de vidéos gênantes… Quelle que soit la forme, le cyberharcèlement peut avoir de graves conséquences pour les victimes telles que la dépression, le décrochage scolaire, etc.

Samuel Comblez partage ses conseils pour se protéger du cyberharcèlement et savoir comment réagir lorsque nous en sommes victimes ou témoins.

Comment faire si je suis victime de cyberharcèlement ?

Si vous êtes victime, il est recommandé dans un premier temps de ne pas échanger avec votre harceleur au risque de voir la situation s’aggraver. Plus vous lui exprimez votre angoisse, plus le harceleur sera satisfait et va continuer à vous provoquer, à vous faire du mal. Il ne faut jamais répondre de manière agressive afin qu’on ne puisse rien vous reprocher ensuite.

En cas de harcèlement sur les réseaux sociaux, vous pouvez vous rendre dans les paramètres de compte pour bloquer votre harceleur. Afin d’éviter que la situation ne se reproduise, pensez à vérifier que votre compte est en privé. De plus, ne communiquez jamais votre mot de passe, même à votre meilleur ami.

Il est possible de contacter le 30.18 qui a des moyens d'actions pour mettre un terme au cyberharcèlement. "Nous sommes signaleurs de confiance auprès des réseaux sociaux, ce qui nous permet de signaler des comptes et de supprimer des contenus en public et en messagerie privée", explique Samuel Comblez.

@letudiant_ Si tu es victime ou témoin, il est important d’agir. 📞 Contacte le 3018. #harcelement #NonAuHarcèlement #harcèlementstop ♬ son original - l’Etudiant

Professeurs, parents, amis… ils sont à votre écoute

Il est vraiment important de prévenir ses proches quand on est victime de cyberharcèlement. "Il faut en parler à une personne de confiance, le plus vite possible, dès qu'on a les premiers signes de cyberharcèlement. Il ne faut pas rester seul(e)", poursuit-il.

Au collège ou au lycée, vos professeurs ou la psychologue de l’Éducation nationale (psy-EN) peuvent être vos premiers interlocuteurs. Votre famille et vos amis peuvent être également à votre écoute. Quand on est collégien ou lycéen, on peut devenir aussi des acteurs de la lutte contre le harcèlement grâce à la formation d'élèves ambassadeurs.

De plus, en appelant le 30.18, une équipe composée de psychologues, juristes et spécialistes des outils numériques sera en mesure de vous conseiller sur les démarches à suivre et de vous rassurer.

Que faire quand on est témoin de cyberharcèlement ?

La première chose à faire si vous êtes témoin de cyberharcèlement est de se tourner vers la victime pour lui proposer votre aide. À votre tour, vous pouvez également alerter vos professeurs. Le 30.18 est aussi ouvert aux témoins : pas besoin d’être victime pour échanger avec des professionnels.

Attention, un grand nombre de jeunes peuvent devenir "témoin actif" dans une situation de cyberharcèlement : ils partagent les messages, aiment des publications etc… "Liker c'est déjà harceler. Cela peut nous être reproché. On peut aussi être poursuivi pour non-assistance à personne en danger", affirme Samuel Comblez.

Le cyberharcèlement est un délit

Une situation de cyberharcèlement est considérée par la loi comme une circonstance aggravante du harcèlement. Il s’agit d’un délit puni par le code pénal qui peut aller jusqu'à trois ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende pour l'agresseur.

En cas de diffusion en ligne de photos ou vidéos compromettantes, pensez à faire des captures d’écran qui pourront servir de preuve en cas de plainte.

"On porte plainte quand on estime qu'un préjudice a été subi, quand cela a des conséquences sur votre bien-être, des répercussions dans votre vie, notamment si des rumeurs circulent dans le cadre de votre cursus scolaire", continue-t-il.

Les établissements scolaires ont également la capacité de sanctionner les élèves reconnus coupables de cyberharcèlement : cela peut aller du simple avertissement à une exclusion temporaire voire définitive. Aujourd’hui, on peut changer d‘établissement un élève harceleur si son comportement est préjudiciable.

Victime ou témoin de harcèlement : un numéro pour le signaler

Un numéro existe pour accompagner les personnes victimes de harcèlement ou pour signaler toute situation de harcèlement ou de cyberharcèlement : le 3018. Ce numéro est gratuit et anonyme.

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