Décryptage

Diplômés de master : la quête du premier emploi reste difficile

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adobe instertion diplômés de masters © Ico Maker/Adobe Stock
Par Sarah Nafti, publié le 28 avril 2022
4 min

Pour les jeunes diplômés de master ou MBA, la recherche du premier emploi reste compliquée alors que la crise sanitaire perdure. Mais les premiers signes de la reprise des intentions de recrutement incitent à l'optimisme.

Comme beaucoup de jeunes diplômés, Morgane, son master marketing et management des services obtenu à l’IAE Gustave Eiffel en poche, découvre la galère de la recherche de son premier emploi. "J’envoie plein de candidatures et je n’ai jamais aucun retour, même quand mon profil correspond parfaitement au poste".

La tâche se révèle compliquée. "Les rares réponses que j’ai obtenues sont des mails génériques qui ne m’expliquent pas ce qui pèche dans ma candidature", regrette-t-elle. "Le secteur du marketing est très concurrentiel et nous sommes nombreux à chercher dans la même branche."

Un taux d'emploi en baisse pour les diplômés de master

Les jeunes diplômés ont particulièrement souffert lors de la crise sanitaire, avec un taux d’emploi à 12 mois qui est passé de 85% en 2019 à 69% en 2020, selon les données de l’Apec. L’arrivée sur le marché du travail des diplômés de 2021 est ardue, étant donné que ceux de 2020 voire de 2019 ne sont pas tous insérés.

Avec un master en marketing obtenu au Cnam, Valentin a expérimenté la même déconvenue lors de sa recherche d’emploi. Il a multiplié les candidatures, "sans retour". Alors il a fini par opter pour un emploi dans la banque, en dehors de son domaine d’expertise. "Les employeurs demandent le diplôme et de l’expérience. Mais on n’a pas forcément d’expérience dans le bon domaine et ça nous pénalise". Il espère pouvoir à terme rejoindre le service marketing de la banque qui l’emploie, pour un poste qui correspondrait davantage à sa formation.

Des compromis à faire pour entrer dans la vie active

Certains jeunes diplômés de master sont amenés à faire des compromis pour entrer dans l'emploi, notamment sur la rémunération, comme l’explique Morgane : "Les salaires sont plus bas qu’avant le Covid, et à l’école, on ne nous avait pas vraiment préparés à ça. On nous disait par exemple de ne pas accepter de poste en dessous de 37.000 euros par an. Or, on voit bien sur les offres qu’on est plutôt autour de 32 à 35.000 euros. Donc quand on nous demande nos prétentions salariales, on est sans doute trop haut et on n’est pas retenus."

Thomas est titulaire d’un MBA en marketing digital et a passé plusieurs années à l’étranger : "J’ai eu plein d’expériences différentes, j’ai géré de gros projets, je pensais vraiment que je n’aurais aucun problème à la sortie". Mais la crise est passée par là. "J’ai envoyé des centaines de CV sans obtenir un seul entretien".

Quelles aides pour la recherche d'emploi ?

Il s’est tourné vers l’Apec et a bénéficié d’un atelier personnalisé. "J’ai refait mon CV en insistant davantage sur l’expérience professionnelle, quitte à tricher un peu, en ne précisant pas par exemple que c’était dans le cadre d’un stage". Des astuces qui lui ont permis d’obtenir plusieurs entretiens en quelques semaines. L’Apec a ainsi accompagné 50.000 jeunes en 2020, contre 22.000 habituellement, et pense en suivre 40.000 de plus dans le cadre du plan "1 jeune, 1 solution".

Les intentions de recrutements de jeunes diplômés repartent à la hausse

Et certains indicateurs incitent à l’optimisme : les intentions d’embauche repartent à la hausse. En octobre 2021, le nombre d’offres d’emplois ouvertes aux jeunes diplômés sur Apec.fr dépassait de 21% le niveau d’avant-crise (octobre 2019).

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