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Décryptage

Coronavirus: des écoles de commerce viennent en aide à des entreprises en difficulté

ADOBE
Des études de cas bien réels pour les étudiants en écoles de commerce qui viennent en aide aux entreprises en difficulté. © BullRun/Adobe Stock
Par Dahvia Ouadia, publié le 24 avril 2020
5 min

Face à la crise économique qui découle de la crise sanitaire, des écoles de commerce proposent leur expertise pour aider des entreprises en difficulté.

Le confinement met à mal l'activité de nombre d’entreprises qui peuvent avoir besoin d’aide. Une aide que sont prêtes à accorder des écoles de commerce avec leurs étudiants.

"Chaque année, les étudiants travaillent sur des cas d’entreprises en projets de croissance pour les conseiller dans le cadre de mon cours. Cette année, nous avons choisi de nous rapprocher d'entreprises qui sont en crise, pour les aider à survivre", indique Jean-Michel Moutot, responsable de la majeure 'Business development' à Audencia.

Aider des entreprises locales

Pour trouver ces entreprises en détresse, le professeur à lancé un appel sur LinkedIn auprès des PME locales fin mars. Pas moins de 25 entreprises de la région nantaise ont répondu à l’appel. Parmi elles, 20 ont été présélectionnées, puis sept ont été finalement choisies pour être accompagnées par sept groupes d’étudiants.

"Les entreprises que nous avons sélectionnées sont soit actuellement dans une situation très difficile, soit elles vont connaître des difficultés dans ces prochains mois. Par ailleurs, elles représentent des secteurs très différents comme la presse, le nettoyage, l’événementiel, la restauration rapide, etc.", précise le professeur.

Aider des entreprises qui en ont besoin, c’est le principe qui a guidé la création du projet Planète solidaire, impulsé par l’ISG. "Dans ce contexte si particulier, nous voulions mener des actions qui aient du sens", indique Thierry Sebagh, directeur de l’école parisienne.

Ce sont, en tout, 1.000 étudiants de première et de deuxième années de cette école post-bac qui viennent en aide à 187 entreprises de proximité. "Nous avons demandé aux étudiants, répartis en groupes, d’identifier des entreprises, associations ou collectivités dans leur entourage qui pourraient avoir besoin de notre aide. Nous nous sommes aussi appuyés sur notre partenaire Zepros, le LinkedIn des TPE/PME", détaille le directeur.

Proposer un plan d'actions concret

Après la phase d’identification, les étudiants sont amenés à travailler sur la problématique de l’entreprise. "Nous avons organisé une visio-conférence de cadrage pour définir le projet puis les étudiants travaillent en relative autonomie. Sur les quinze premiers jours, les étudiants collectent les données fournies par les entreprises, des enquêtes d’image, etc. Ensuite, et jusqu’au 13 mai, les étudiants contribuent de manière opérationnelle à l’entreprise pour l’aider", précise Jean-Michel Moutot, d’Audencia.
Les étudiants peuvent par exemple identifier de nouveaux prospects, fournir des contacts qualifiés, définir des actions de communication, etc. "Les étudiants travaillent en mode projet et nous filtrons les idées avant de présenter des pistes avancées."

Dans le cadre du projet Planète solidaire de l’ISG, les étudiants ont pu dès la première étape définir les enjeux. "Cela peut être : comment on digitalise la relation clients, comment on entre en relation avec les prospects, mais aussi, comment on évite la catastrophe de l’après confinement ?", décrit Thierry Sebagh.

Puis les étudiants passent à l’action, de l’analyse des projets à la proposition de préconisations. À l’issue du projet, les étudiants rédigeront des plans de sortie du confinement pour relancer la machine. En tout, ce sont 400 millions d’euros de chiffre d’affaires et 3.000 emplois qui sont dans le périmètre de la mission. Les entreprises choisies comptent en moyenne 16 collaborateurs. Elles sont en France mais aussi à l’international.

Une aide à visée pédagogique

À Audencia, le projet s’inscrit dans le cadre de la majeure Business development. Les 37 étudiants participants sont accompagnés d'un dizaine de professeurs et d'intervenants.

À l’ISG, le projet est obligatoire et crédité en ECTS. "Ce projet est obligatoire pour les première et deuxième années, mais aussi pour les étudiants qui étaient censés être en stage ou en association. Nous avons pris ces crédits ECTS pour les recomposer pour ce projet", précise le directeur. Les étudiants sont également accompagnés de 'sherpas' (guides) que sont les alumni et les enseignants.

Si ces projets ont vu le jour avec la crise du coronavirus, il est possible qu’ils soient prolongés à la sortie de crise. L’ISG prévoit déjà d’étendre son projet à 2.000 étudiants dès septembre prochain.

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