Portrait

Manon Brunet, une étudiante sabre au clair aux Jeux olympiques

Lors des derniers JO, Manon Brunet a fini au pied du podium. Cette année, à Tokyo, elle a remporté le bronze au sabre.
Lors des derniers JO, Manon Brunet a fini au pied du podium. Cette année, à Tokyo, elle a remporté le bronze au sabre. © Jean Pipol
Par Agnès Millet, mis à jour le 26 juillet 2021
5 min

VOUS FAITES L'ACTU. Deux fois championne de France d’escrime et championne du monde par équipe, Manon Brunet dispute les Jeux olympiques de Tokyo. Ce lundi, elle a remporté la médaille de bronze au sabre en individuel. Elle nous raconte son parcours sportif d’excellence, qu’elle mène en parallèle de ses études.

Quand on se qualifie pour les Jeux olympiques, ce n’est pas pour venir en spectatrice. Au Japon, Manon a décroché, ce lundi, la médaille de bronze au sabre en individuel.
Issue d’une "famille très sportive" de la région lyonnaise, la jeune femme pratique l’escrime depuis ses 8 ans après "être tombée amoureuse de la tenue". Repérée à 14 ans, elle part s’entrainer à Orléans (45), où elle intègre l’équipe de France, comme junior.
À 17 ans, elle rejoint l’Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (Insep), près de Paris et goûte aux compétitions internationales… tout en suivant sa terminale S ! "L’emploi du temps est allégé mais des colles permettent d’être au niveau", précise-t-elle.

Championne de sabre cherche son cursus

Manon Brunet
Manon Brunet © Augusto Bizzi

"L’escrime prend souvent la première place. Le sport demande tant d’énergie qu’on risque d’oublier de penser à la vie d’après", note cette spécialiste du sabre. Elle n’oublie pas et s’inscrit en licence de Sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS) pour devenir kiné. Puis doit renoncer : la préparation des JO de Rio en 2016 est trop exigeante. Elle se tourne alors vers un BTS management des unités commerciale (MUC), suivi à l’Insep.

Mais, à Rio, elle ne peut qu’effleurer le podium, terminant 4e. Pourtant, la sportive rafle d’autres victoires nationales et internationales, du bout de son sabre.
En 2016 et 2017, elle gagne deux victoires en Coupe du monde, puis une autre en 2018. Cette année-là, l’escrimeuse devient championne du monde par équipe et championne de France – titre qu’elle double en 2019. Une lame de fond : toujours en 2019, deux victoires en Coupe du monde s’ajoutent au tableau de chasse… Quand intervient le coup d’arrêt des compétitions, au printemps 2020.

Un BBA qui équilibre vie sportive et vie étudiante

Les entrainements sont au point mort durant le confinement. Côté études, Manon, sortie diplômée de son BTS en 2017 en profite pour s’armer dans son nouveau cursus. "En BTS, le marketing m’avait plu et j’ai discuté avec des escrimeurs qui suivaient une formation de management. En 2018, j’ai intégré la 3e année du parcours on-line du BBA de l’Edhec, compatible avec mon rythme".

Mélangeant entrainement intensif et études de management, sa journée compte cinq heures d’escrime et deux heures d’études. Le mercredi après-midi est dédié aux révisions. "Vie sportive et vie étudiante s’enrichissent l’une l’autre. J’ai besoin de cet équilibre", confie la jeune femme.
La discipline est nécessaire. "Il y a un risque de décrocher des études. Avec les autres sportifs de haut niveau du BBA, on s’épaule, surtout avant les partiels". Mais d’avril à juillet, la priorité est aux compétitions. "L’escrime prend le dessus. Par exemple, ces derniers mois, je n’ai pas beaucoup travaillé mon BBA", explique-t-elle.

Reprise des championnats et master en vue

Aujourd’hui, avec sa médaille de bronze, la sportive de 25 ans a pris sa revanche olympique.
Après les Jeux, elle n’aura qu’un mois de vacances. Puis, il faudra reprendre les études et… l’entrainement ! Le championnat du monde 2022, pour lequel elle nourrit de grands espoirs en individuel, arrivera vite. Viendront ensuite les JO de Paris. "La sélection se tient début 2023. Je ne pourrais probablement pas boucler mon stage et ma formation avant 2024 !"
Elle vise ensuite un master, mais n’a pas décidé quelle sera la suite de sa vie professionnelle. "Même si je ne travaille pas dans le sport, cela m’accompagnera nécessairement car j’apprends à ne pas abandonner, à redoubler d’efforts quand une échéance approche mais aussi à savoir communiquer et avoir l’esprit d’équipe !"

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