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Reportage

"On n’a pas les profs derrière nous" : à Tolbiac, les étudiants font leur première rentrée

Par Agnès Millet, Clémentine Rigot, publié le 27 septembre 2023
4 min

VIDÉO. À l'université, le mois de septembre est aussi synonyme de rentrée pour des milliers d’étudiants. Reportage sur le campus de Tolbiac de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne où les jeunes inscrits en L1 découvrent leur premier cours en amphi.

Il est 9h30 devant l’amphithéâtre I du centre Pierre Mendes-France, dans le XIIIe arrondissement de Paris. Evan et Sacha s’apprêtent, comme plusieurs centaines de jeunes, à découvrir le premier cours magistral (CM) de leur vie d’étudiants. Au programme : deux heures d’histoire moderne.

Les deux jeunes gardent le stress à distance. "Je sais que tout le monde est aussi perdu que moi", analyse Sacha, qui fait confiance au professeur pour démarrer doucement ce premier cours. Pari gagné : dans l’amphi, on commence cette nouvelle année par quelques explications sur le fonctionnement des cours, les examens et l’emploi du temps.

Les nouveaux étudiants ont pu concocter leur emploi du temps quelques jours plus tôt, "en fonction des horaires qui nous arrangent", explique Mathilde, elle aussi nouvelle à la fac. Cours magistraux, travaux dirigés (TD)… À l’université, le planning des étudiants se fait en quelque sorte à la carte, leur permettant de mieux gérer leur temps et, s’ils le souhaitent, de dégager des heures pour trouver un job.

Savoir être autonome à l'université

"On est un peu stressées de découvrir les cours, comment la prise de note va se passer par exemple", avoue Mathilde. Papier, ordinateur, tablette : dans l’amphi, chacun sort son outil favori, suspendu aux lèvres de leur nouveau prof d’histoire. "On est livrés à nous-mêmes, on n’a pas les profs derrière nous", devine la jeune femme avant même d’entrer dans la salle.

Une analyse confortée par le professeur quelques minutes plus tard. Pas d’interaction, pas de possibilité de poser des questions pendant le cours : Jean-Luc Chappey, professeur d’histoire moderne, pose d’emblée les bases de ce qui deviendra le quotidien des étudiants en cours magistral. Dans ce grand amphi, au vu du nombre d'étudiants, impossible de demander à répéter, de ralentir ou d'obtenir des précisions supplémentaires. Un seul mot d’ordre : l’autonomie.

Un concept qui ne déstabilise pas tout le monde. "La satisfaction d’avoir réussi en ayant travaillé tout seul", plaît beaucoup à Sacha. "On prendra l’habitude", concède Evan. Et la marche peut être haute par rapport au lycée. Jean-Luc Chappey fait attention à ne pas déstabiliser les petits nouveaux. "Ce premier cours sert aussi à les rassurer, rappelle le professeur, à être le plus clair possible sur ce qu’on attend d’eux et à les plonger très vite dans le bain."

"Je pense venir à tous les cours, pour éviter d'être trop en retard"

Autre changement par rapport au lycée : en CM, on ne fait pas l’appel. Libre aux étudiants de venir ou non, puisque leur présence ne sera pas contrôlée, contrairement aux TD où l’assiduité est obligatoire. Des absences que n’envisagent pas Mathis et Hortense, originaires du même établissement. "Je pense venir à tous les cours, pour éviter d’être trop en retard et d’avoir trop de rattrapage à faire", prévoit le jeune homme, satisfait de cette première expérience.

Un sérieux qui devrait ravir son professeur. "J’insiste beaucoup sur l’assiduité et la régularité dans le travail", souligne Jean-Luc Chappey. Quant à la rigueur et à l’indépendance, les jeunes s’en sentent capables. "C’est un peu comme passer le bac", se figure Hortense. "Si on travaille régulièrement, ça va le faire !" assure son ami.

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