Témoignage

Ces jeunes qui travaillent pendant les fêtes de Noël : "J'essaie de passer au moins un repas en famille"

Pendant la période des fêtes de fin d'année, beaucoup de jeunes travaillent en emploi saisonnier, en contrat d'apprenti ou en renfort des équipes.
Pendant la période des fêtes de fin d'année, beaucoup de jeunes travaillent en emploi saisonnier, en contrat d'apprenti ou en renfort des équipes. © Richard DAMORET/REA
Par Rachel Rodrigues, publié le 22 décembre 2023
5 min

De nombreux étudiants et jeunes travailleurs sont mobilisés pendant les fêtes de Noël, ou profitent de cette période pour gagner un peu plus d'argent.

Les fêtes de Noël n'ont pas le même goût pour tout le monde. Pendant que de nombreux jeunes profitent des fins d'année pour passer du temps en famille et célébrer le Nouvel an, pour d'autres, accepter un contrat le jour du réveillon ou le jour de Noël est presque automatique

Qu'ils soient en emploi saisonnier, en contrat d'apprenti ou en renfort des équipes… quel est l'état d'esprit des jeunes qui travaillent pendant les fêtes ? Plusieurs d'entre eux nous racontent.

Gérer l'affluence du réveillon

Dans la boulangerie de Clémence, en Seine-Saint-Denis, tout le monde sera mobilisé pour préparer la journée du réveillon, même les apprentis. "Certains préparateurs et boulangers commencent à quatre heures du matin pour préparer les gâteaux et le pain", explique la vendeuse.

L'affluence est telle que les vendeurs anticipent les commandes : "On tranche tout et on dispose en avance sur le plan de travail avec des étiquettes, pour gagner du temps pendant la journée", détaille-t-elle. 

Même organisation du côté de Lou, étudiante en master à l'université d'Angers (49). Familière des contrats saisonniers pendant les fêtes de Noël, cette année, elle prête main forte au rayon poissonnerie d'un hypermarché pendant deux semaines. "Beaucoup de clients viennent récupérer le plateau de fruits de mer qu'ils ont commandé, la veille ou le jour J, alors on sera bien occupés", décrit l'étudiante de 23 ans.

Une pression supplémentaire

Parfois, l'affluence est telle qu'une pression supplémentaire s'ajoute. "Même si les patrons nous apportent de l'aide, il faut aller plus vite", affirme Clémence.

Marx-Hegel, apprenti dans la même boulangerie, redoute aussi le stress de la journée du réveillon. "C'est la première fois que je travaille à cette période : je sais qu'il va falloir faire attention à ne pas faire de bêtises à cause du monde", explique l'étudiant en BTS qui compte aussi sur "les petits échanges positifs avec les clients et l'esprit de cohésion de l'équipe".

Pour Lou, l'ambiance a toujours été agréable à cette période : "La première fois que j'ai travaillé en poissonnerie pendant les fêtes, j'ai été bien formée, les équipes sont assez compréhensives et nous confient des tâches plus simples, ce qui est moins stressant", admet-elle.

Appréhender la fatigue de la période de fêtes

De manière générale, les différents shifts peuvent parfois compliquer l'organisation d'événements festifs avec ses proches. "J'essaie de passer au moins un repas en famille, mais cette année, je travaille l'après-midi le 24 décembre. Et on ne peut même pas essayer de fêter le réveillon le midi, car je commence à 14 heures", regrette Clémence, qui espère pouvoir se rattraper le lendemain, si ses horaires le lui permettent.

De son côté, Lou, qui travaille le 24 décembre et le 31 janvier, appréhende sa fatigue pendant la soirée : "On est quand même un peu moins dans l'ambiance quand on rentre à la maison", admet-elle. "Je ferai probablement une sieste dans l'après-midi pour tenir", assure Marx-Hegel, qui travaille en matinée le jour du réveillon de Noël.

Célébrer Noël au travail

Chloé, elle, compte sur l'esprit de partage et de joie qui dominera le jour du réveillon dans son service. "Avec les patients, il y aura probablement une belle magie de Noël, une effervescence", décrit la jeune sage-femme en région parisienne. 

Récemment diplômée, Chloé est arrivée en juillet dans le service, et travaillera le 24 et le 25 décembre, de 7h à 19h. "Dernier arrivé oblige, on aide souvent les collègues qui ont une famille et des enfants, en travaillant à Noël", explique-t-elle.

Son équipe n'entend pourtant pas passer à côté des festivités. "Si l'affluence nous le permet, nous allons célébrer Noël avec un petit repas", poursuit-elle.

En ce qui concerne sa famille, elle a prévu de fêter Noël le 25 au soir, après son shift, et le lendemain, avec ses grands-parents. "Le 24 au soir, je me contenterai d'un appel en visio pour les cadeaux", ironise-t-elle. 

Accepter des contrats pendant les fêtes de Noël est aussi essentiel pour de nombreux jeunes qui souhaitent financer leurs études ou améliorer leur pouvoir d'achat.

"Si je pouvais choisir de ne pas travailler, je le ferais", affirme Lou. L'étudiante de 23 ans compte profiter de la rémunération de son emploi saisonnier pour financer un stage qu'elle entend réaliser à l'étranger, au deuxième semestre. 

"Ce n'est pas si démoralisant parce que je sais pourquoi je le fais, même si forcément, j'aurais préféré me reposer", explique-t-elle. Le constat est le même du côté de Marx-Hegel, qui entend bien profiter de son emploi en tant qu'apprenti pour financer ses études, à la fin de son BTS.

"Je prends sur moi et garde mes objectifs en tête", assure le jeune de 24 ans.

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