Décryptage

Loi Travail : le gouvernement n’a pas (encore) convaincu les jeunes

Le syndicat etudiant Unef est recu a l'hotel Matignon sur le projet de loi El Khomri de reforme du code du travail
La délégation de l'UNEF reçue à Matignon par le Premier ministre, le vendredi 11 mars 2016. © Nicolas TAVERNIER/REA
Par Sarah Hamdi, publié le 11 mars 2016
1 min

Après leur entrevue avec le Premier ministre, le 11 mars 2016, nombre de représentations étudiantes estiment ne pas avoir été entendues. Toujours en désaccord, elles appellent déjà à amplifier la mobilisation jusqu’au retrait du projet de loi sur la réforme du Code de travail.

Pas de terrain d’entente à Matignon. Les deux principales représentations étudiantes, l'Unef et la Fage, puis les organisations lycéennes (FIDL, UNL et SGL) ont été reçues par le Premier ministre, Manuel Valls, ce vendredi 11 mars. Étaient également présents la ministre du Travail, Myriam El Khomri, et le ministre de l'Économie, Emmanuel Macron. Ces discussions autour de la loi Travail ont été décidées à la suite de la mobilisation du 9 mars, à laquelle ont pris part lycéens et étudiants.

Mais ces prémices de négociations n’ont pas été satisfaisantes pour certains représentants de la jeunesse, toujours fermement opposés au projet de réforme du Code du Travail. C’est le cas de l’UNEF, de l'UNL et de la FIDL, qui appellent d’ores et déjà à une nouvelle mobilisation, le jeudi 17 mars. Et exigent le retrait de la loi El Khomri.

"Le désaccord de fond reste entier. Ce que nous explique le Premier ministre, c'est qu'on peut discuter de tout, mais pas de la loi Travail [...]. On nous a renvoyés à des discussions annexes", estime William Martinet, président du premier syndicat étudiant, l'UNEF. C’est pourquoi l’organisme invite "à amplifier le mouvement".

Vers un compromis ?

Un avis que ne partage pas la Fage (Fédération des associations générales étudiantes). "On est allé dire au gouvernement qu’on pouvait encore sortir de l’impasse. Mais que cela allait se faire uniquement si le texte était modifié en profondeur, c’est-à-dire, de retirer un certain nombre d’éléments et d’en ajouter d’autres garantissant la sécurité", détaille Alexandre Leroy, président de la fédération. Selon lui, la manifestation du 9 mars, "n’est pas tant une opposition exclusivement sur ce projet de loi", mais plutôt "un déclencheur".

"J’ai le sentiment qu’on a eu une discussion honnête, qu’on a été écouté sur ce qu’on avait à dire. Maintenant, le rendez-vous est lundi 14 mars. La sécurité qu’on a demandée à Manuel Valls, c’est la sécurité d’accès à la formation. On a fait un pas en avant, on a joué le jeu du dialogue. S'il n’y a rien dans le nouveau projet de loi, on devra changer d’attitude. Le gouvernement peut encore saisir la sortie de cette impasse," conclut-il. Message reçu pour le Premier ministre qui affirme vouloir "bâtir un compromis qui soit dynamique et ambitieux". Avant de présenter la nouvelle version du projet de réforme la semaine prochaine.

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