Reportage

Repas à un euro, réouverture des salles… Les étudiants affluent dans les restaurants universitaires

801.000 repas ont été servis par les Crous depuis la mise en place du tarif à 1 euro pour tous.
801.000 repas ont été servis par les Crous depuis la mise en place du tarif à 1 euro pour tous. © Amélie Petitdemange
Par Amélie Petitdemange, publié le 16 février 2021
4 min

Les restaurants universitaires proposent des repas à un euro pour tous les étudiants, et vous pouvez désormais déjeuner sur place. Depuis la mise en place de ces mesures fin janvier et début février, les étudiants sont nombreux à en profiter.

Depuis fin janvier, les repas des restaurants universitaires sont facturés un euro pour tous les étudiants, contre 3,30 euros habituellement. Réservée aux boursiers depuis septembre 2020, cette mesure est, depuis début février, étendue à tous pendant la crise sanitaire.

Conjuguée à un retour partiel en présentiel, elle a engendré un afflux des étudiants dans les restaurants universitaires. 325.000 repas ont ainsi été servis la semaine du 25 février, contre 160.000 la semaine du 18 février, avant la généralisation du tarif à un euro.

600 repas à un euro par jour

Le restaurant universitaire Mabillon, dans le VIe arrondissement de Paris, est passé de 165 à 600 repas par jours depuis l'instauration de ce nouveau tarif. Vers 13 heures, la file qui serpente dans les escaliers atteint l'extérieur du bâtiment. Distanciation sociale oblige, certains étudiants patientent dehors, mais l'attente est d'environ un quart d'heure.

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"D'habitude, je vais au Crous de la Cité universitaire, où il y a beaucoup de précarité et donc plus de monde, mais ici c'est moins le cas", témoigne Abdellatif, étudiant en master de droit à l'université de Nanterre (92). Pour lui, ces repas représentent "une aide pour les fins de mois" et "un gain de temps énorme".

"Je viendrais même si les repas coûtaient encore 3,30 euros, mais cela fait un souci en moins", ajoute Anaëlle, en deuxième année à Sciences po. "Comme Il n'y a pas encore de restauration sur le campus, le restaurant universitaire me permet de bénéficier d'un repas chaud plutôt qu'un sandwich".

Un protocole sanitaire renforcé

Actuellement, 470 lieux de restauration sont ouverts en France. Depuis le 8 février, certains restaurants universitaires proposent de la vente à emporter jusqu'à 20 heures malgré le couvre-feu, afin de lisser les retraits de repas.

Autre nouveauté : vous pouvez manger sur place, dans le strict respect d’un nouveau protocole sanitaire : distance de deux mètres entre les convives, tablée de quatre convives au maximum, aucune situation de face-à-face, port du masque pour se déplacer, pas de fourniture de plateaux ou de couverts… Si les capacités d’accueil sont limitées, c'est un vrai plus pour les étudiants. "Où est-ce que j'aurais pu manger mon repas à emporter ? Il fait -2° dehors et il est interdit d'apporter de la nourriture sur le campus !", pointe Anaëlle.

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Un moment de convivialité

Rayane, en master de droit à Nanterre, se restaure au Crous depuis qu'il peut rester déjeuner sur place. "Avant, je devais manger chez moi, ça me faisait perdre du temps et c'était mauvais. Maintenant, on peut s'asseoir ensemble et partager un moment de convivialité", explique-t-il, assis aux côtés de son camarade Abdellatif. Selon lui, ces mesures sont aussi le signe que le gouvernement a entendu le mal-être des étudiants.

La possibilité de manger sur place a aussi changé la donne pour Arnaud, qui fréquente le restaurant universitaire de la Halle aux farines, dans le XIIIe arrondissement de Paris. "J'ai des journées ascétiques : métro, bibliothèque et Crous. C'est mon seul moment de pause, mais tu ne peux pas t'asseoir à côté des gens, le choix des produits est souvent limité, il n'y qu'un micro-onde sur deux qui fonctionne…", raconte l'étudiant, qui prépare son agrégation de philosophie à la Sorbonne-Paris 1.

Ces mesures apportent néanmoins de la fluidité. Au Crous de la Halle aux farines, Arnaud attendait jusqu'à 40 minutes durant les périodes de grande affluence. "Depuis qu'on peut s'asseoir, il y a moins d'attente", affirme l'étudiant, qui récupère tous les jours ses deux repas au Crous. "À cause de la crise sanitaire, j'ai perdu mon petit boulot dans un restaurant. Niveau budget, ces repas à un euro font une grande différence".

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