Portrait

Aya Salama, lycéenne et candidate aux législatives 2022

Aya veut encourager les jeunes à "choisir le parti politique qui correspond à leur vision des choses".
Aya veut encourager les jeunes à "choisir le parti politique qui correspond à leur vision des choses". © photo fournie le témoin
Par Zineb El Mountassir, publié le 10 juin 2022
4 min

Investie par le parti Allons Enfants, la jeune femme se présente dans la première circonscription de Vendée, trois jours avant de passer son bac de philo.

À 18 ans, Aya Salama est la candidate du parti Allons Enfants aux législatives 2022 en Vendée. Cette jeune femme originaire de La Roche-sur-Yon est même doublement candidate : en plus de viser l'Assemblée nationale, elle se prépare à passer son épreuve de philo la semaine prochaine. La lycéenne prépare un bac STMG.

Concilier engagement politique et études

Engagement politique et révisions du bac ? "C’était une organisation assez complexe. Cela a malheureusement eu un impact sur ma scolarité et mes résultats", reconnaît la lycéenne. D'autant plus qu'elle travaillait à côté de sa scolarité, à temps partiel, comme auxiliaire de vie en Ephad. Un poste qu'elle a quitté pour se consacrer à ses deux priorités : le baccalauréat et les législatives.

Espérant devenir la plus jeune députée élue de France, Aya passe ses journées à faire du tractage et du collage d'affiches. Ce n’est que le soir qu’elle se libère pour ses révisions : "J’essaye de me rattraper, en consacrant 4 à 5 heures à mes révisions, quitte à me coucher à 3 heures du matin."

Orientation subie

La candidate mène donc toujours tant bien que mal une vie de lycéenne, ce qui passe par la case Parcoursup. Quoique tous ses vœux soient encore en attente, elle espère intégrer une licence de droit ou de sciences politiques l'année prochaine : elle aspire à devenir avocate ou juriste.

Jusque-là, la jeune femme estime que son orientation n’a pas été un choix. "Je voulais opter pour un bac général avec la spécialité HGGSP (histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques), mais dans le système scolaire actuel notre aptitude à réussir dans certaines filières est évaluée en fonction de nos notes."

Chantiers prioritaires

"On estime même que les voies technologiques et professionnelles sont des voies de 'garage'", poursuit la lycéenne. Sans surprise, elle souhaite œuvrer pour la déconstruction de ce regard désavantageux si elle est élue.

L’éducation, l’écologie, le système de santé, les inégalités sociales, la lutte contre toute forme de discrimination, tels sont les chantiers qui préoccupent la candidate, qui affirme être animée par des valeurs de gauche. "Je pense que les vraies préoccupations des Français sont peu mises en avant, laissant place à des faux débats", regrette-t-elle. Aya estime qu’il est grand temps de se recentrer sur ce qui fait l’équilibre d’une nation : la qualité de vie.

À l'origine, Allons Enfants est pourtant un parti sans couleur politique, mais qui souhaite mettre en avant la jeunesse. La jeune candidate précise que "le parti a légèrement viré vers la gauche".

Réconcilier les jeunes et la politique

Consciente du désintérêt des jeunes pour la politique, Aya sait qu'elle fait figure d'exception. "Pour la plupart des jeunes, le simple exercice de placer les partis sur l’échiquier politique n’est pas possible", constate celle qui voudrait les inviter à "aller chercher l’information par eux-mêmes et choisir le parti politique qui correspond à leur vision des choses".

Adressant un message à ses pairs, Aya Salama insiste sur l’urgence d’intégrer la jeunesse dans la sphère politique : "J’ai 18 ans, je suis en série STMG, je suis d’origine maghrébine et je viens des quartiers. Ce n’est pas impossible."

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