Décryptage

Harcèlement : où trouver de l’aide dans le supérieur ?

Des dispositifs d'écoute et d'orientation ont été mises en place dans les universités.
Des dispositifs d'écoute et d'orientation ont été mises en place dans les universités. © Adobe Stock/Seventyfour
Par Amélie Petitdemange, publié le 29 octobre 2021
6 min

Le suicide de Dinah, une adolescente victime de harcèlement, montre une nouvelle fois combien ce sujet est sensible. Comment faire face à ces situations, comment en sortir ? L'Etudiant fait le point sur les aides en place dans l'enseignement supérieur.

"Dès les premières manifestations du harcèlement, moral ou sexuel, il est important de réagir de façon claire et ferme. Il est important d’en parler à une personne de confiance - famille, ami(e), collègue… - ou à un professionnel - médecin, assistant(e) social(e), représentant des personnels… Même si vous ne souhaitez pas engager une procédure disciplinaire ou pénale, vous avez la possibilité de vous adresser au sein de l’université à des personnes qui vous écouteront et vous orienteront", affirme l’université Paris 1-Panthéon Sorbonne (75) sur son site Internet.

Des dispositifs pour faire face au harcèlement au sein de l’université

Si vous vous retrouvez face à une situation de harcèlement, l'université propose un service de santé qui vous permet par exemple d’être reçu par un assistant social, un infirmier ou un médecin, d’être écouté et d’évaluer la situation. Ce service offre un accompagnement psychologique et éventuellement administratif, pour rédiger un rapport par exemple, et peut vous orienter vers une prise en charge thérapeutique ou une aide juridique.

Dans certaines universités, une maison de la médiation est à votre écoute et vous accompagne. C’est par exemple le cas à l’université de Lille (59) qui a par ailleurs mis en ligne un formulaire de saisine pour signaler un harcèlement, qu’il soit moral ou sexuel.

Cellules d’écoute dédiées aux victimes de harcèlement

La majorité des établissements d'enseignement supérieur ont aussi mis en place des cellules de veille et d’écoute, notamment contre le harcèlement sexiste ou sexuel. Que vous soyez victime ou témoin de harcèlement, vous pouvez les contacter pour bénéficier d’une écoute et d’un accompagnement.

À l’université Bordeaux Montaigne (33), par exemple, cette cellule est composée d'une infirmière, d'un conseiller en prévention, d'un directeur général des services et de la présidente. Vous pouvez prendre contact par téléphone ou par mail avec l’infirmière ou solliciter ces autres membres directement.

L’infirmière est soumise au secret professionnel, vous pouvez donc vous confier à elle sans crainte. Lors de cet échange, des solutions d’accompagnement et de soutien vous seront proposées. Seulement si vous le décidez, votre anonymat pourra être levé pour transmettre l’information à la présidente et au directeur général des services. Ce service d’aide ne se substitue pas à la justice et ne vous empêche pas de déposer plainte en parallèle.

Déposer plainte

Pour porter plainte, contre l’auteur du harcèlement ou contre X si l’auteur est inconnu, deux solutions sont possibles. Vous pouvez porter plainte sur place, en vous adressant au commissariat de police ou à la brigade de gendarmerie de votre choix.

Vous pouvez aussi porter plainte par courrier, directement auprès du procureur de la République. Il faut dans ce cas envoyer une lettre sur papier libre au tribunal judiciaire du lieu de l'infraction ou du domicile de l'auteur de l'infraction. Vous trouverez plus d’informations sur le site du gouvernement.

Si le harcèlement est lié à votre sexe ou à votre orientation sexuelle, vous pouvez par ailleurs alerter le service spécialisé de la police et de la gendarmerie destiné aux victimes de violences sexuelles ou sexistes. Ce portail, disponible 24h/24 et 7 jours sur sept permet de discuter avec un policier ou un gendarme spécialement formé pour orienter les victimes.

Être accompagné par une association spécialisée dans le harcèlement

Il existe aussi des associations de lutte contre le harcèlement sexuel dans l'enseignement supérieur. C'est le cas de Clasches qui propose un formulaire pour signaler un harcèlement que vous auriez vécu ou dont vous auriez été témoin. Un document utile pour faire un état des lieux des violences dans l'enseignement supérieur mais aussi pour qualifier précisément les situations vécues par une personne victime de harcèlement.

Vous pouvez aussi contacter France victimes, une fédération regroupant 130 associations d’aide aux victimes. Elle promeut et développe l'aide et l'assistance aux victimes de toute infraction pénale et toute autre mesure contribuant à améliorer la reconnaissance des victimes. Elle gère le 116006, numéro d’aide aux victimes, accessible 7 jours sur sept de 9h à 19h.

Si vous subissez un harcèlement à caractère raciste, n’hésitez pas à contacter des associations dédiées comme le pôle juridique de SOS Racisme. Ils vous offriront un accompagnement personnalisé. Si vous décidez de porter plainte, les associations conseillent de recueillir un maximum de preuves pour pouvoir porter plainte : nom et prénom de l’auteur, l’identité complète des témoins pour leur demander une attestation relatant précisément les faits, SMS, courriels, testings, constat d’huissiers …

Les aides des associations étudiantes

Les associations étudiantes peuvent aussi vous venir en aide. La FAGE (Fédération des associations générales étudiantes) met à votre disposition une adresse email, mesdroits@fage.org. L’accompagnement sera personnalisé selon votre situation et le type de harcèlement que vous avez subi.

"Nous informons l’étudiant sur ses droits, sur les recours possibles et sur les structures pour un accompagnement psychologique si besoin. Ensuite, nous pouvons l’accompagner dans les démarches avec les différentes parties et faire le lien avec des associations spécialisées", explique l’association. La FAGE peut également saisir ses avocats dans certaines situations. Ce travail se fait en lien avec les relais de la Fage au niveau local afin "de venir en aide à l’étudiant de la meilleure façon non stigmatisante".

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