Portrait

Avant le bac, Franck porte le drapeau de la France aux JO de la Jeunesse de Gangwon

Franck et la snowboardeuse Lea Casta ont été porte-drapeau de la délégation française aux Jeux olympiques de la Jeunesse, en Corée du Sud.
Franck et la snowboardeuse Lea Casta ont été porte-drapeau de la délégation française aux Jeux olympiques de la Jeunesse, en Corée du Sud. © CNOSF/KMSP
Par Bruno Cuaz, publié le 31 janvier 2024
1 min

Les quatrièmes Jeux olympiques d’hiver de la Jeunesse, réservés aux athlètes âgés de 15 à 18 ans, se déroulent jusqu’à jeudi en Corée du Sud. L’Etudiant a rencontré, à Gangneung, le porte-drapeau de la délégation française, Franck Tekam, 17 ans, spécialiste du short-track.

À Gangneung (Corée du Sud)

À Gangneung (Province de Gangwon), en Corée du Sud, Franck Tékam, 17 ans, vit un rêve éveillé. Ce lycéen et spécialiste du short-track, le patinage de vitesse sur piste courte, a été désigné porte-drapeau de la France aux côtés de la snowboardeuse Lea Casta pour la cérémonie d’ouverture des quatrièmes Jeux olympiques d’hiver de la Jeunesse de Gangwon. 

"C’était juste incroyable. Je n’avais jamais vu de patinoire aussi grande, s’enthousiasme-t-il. C’est très impressionnant de défiler avec le drapeau au milieu de tous les autres athlètes. Et le spectacle était super."

Avec son mètre quatre-vingt-six, il n’a pas le profil type du short-tracker, d'ordinaire plutôt léger et petit. Ce qui ne l’empêche pas de se plier à cette discipline périlleuse. "Je me suis déjà cassé quelques os (cheville et genou), mais rien de grave", philosophe-t-il. 

L’apprentissage du haut niveau

Éliminé dès les quarts de finale, il ne peut masquer sa déception. "Je voulais vraiment aller chercher une médaille, mais je n’ai pas réussi à tenir la distance, même si j’ai tout donné." L’expérience était de toute façon inoubliable dans un sport très peu médiatisé si ce n’est tous les quatre ans lors des Jeux olympiques.  

 C’est d’ailleurs grâce à la télé que le jeune garçon d’origine camerounaise a découvert ce sport dans sa ville natale d’Orléans (45) à 8 ans. "Je suis tombé dessus par hasard et une semaine plus tard, j’étais sur la glace."

 

Franck pratique le short-track ou patinage de vitesse.
Franck pratique le short-track ou patinage de vitesse. © CNOSF/KMSP

Sur l’anneau olympique de Gangneung, inauguré pour les Jeux de PyeongChang en 2018, il a pu découvrir un autre monde avec la possibilité d’évoluer devant 8.000 spectateurs enthousiastes, dans un pays où le short-track est presque un sport national. L’environnement des Jeux olympiques d’hiver de la Jeunesse est quasi similaire à celui des plus grands événements, avec une armée de bénévoles aux petits soins, des installations premium, un Village des athlètes et même quelques interviews télé pour Olympic Channel, la chaîne officielle des Jeux.

Deux entraînements par jour

Pour atteindre ce niveau, Franck a suivi une progression régulière, mais tout s’est accéléré quand il a rejoint le pôle espoirs de Font-Romeu (66) dans les Pyrénées, en classe de 3e. "Au début, c’était difficile d’avoir deux entraînements par jour en plus de l’école, dit-il. Mais au fur et à mesure, on aime de plus en plus ce que l’on fait. J’adore les sensations de glisse et l’adrénaline de la compétition."

 Actuellement en terminale pro métiers de l’accueil, il s’entraîne deux heures le matin, soit de 8 à 10h, soit de 10h à midi, et deux heures de plus de 17 à 19 heures après les cours de l’après-midi, sans oublier l’entraînement du samedi matin. "Tout est fait pour nous faciliter la vie, ajoute-t-il. On peut bénéficier d’un tutorat pour réviser."  

Au collège-lycée de Font-Romeu, Franck étudie avec des apprentis champions de disciplines aussi variées que l’athlétisme, la natation, l’équitation, le hockey ou le pentathlon moderne. 

Objectifs : le bac en 2024 et les JO en 2030

À Gangneung, Franck a pu échanger avec d’autres champions en herbe, mais aussi prendre part à des ateliers mis en place par le CIO (comité international olympique) dans le cadre d’un vaste programme intitulé "Athlete365". "J’ai particulièrement apprécié l’atelier sur le dopage, souligne-t-il. Il y avait une sorte de QCM avec les différents médicaments courants et il fallait les classer entre ceux qui sont permis, autorisés à l’entraînement et pas en compétition ou interdits. Je dois dire que je ne savais pas tout." 

 De retour de Corée, il retrouvera le monde beaucoup plus anonyme des compétitions juniors en France et en Europe. Puis en juin, comme des centaines de milliers d’autres, il devra passer son bac avec l’idée d’intégrer un BTS ou une école de commerce. Mais désormais, après l’aventure coréenne, l’objectif et bien évidemment de retrouver la fièvre olympique et pourquoi pas en France à l’occasion des Jeux d’hiver 2030 qui se disputeront presque à la maison, dans les Alpes. 

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