Portrait

Salon du livre 2019 : Alice, jeune écrivaine de 18 ans, promet mots et merveilles

Alice Crouzery, 18 ans, obtient la deuxième place du Prix du jeune écrivain 2019.
Alice Crouzery, 18 ans, obtient la deuxième place du Prix du jeune écrivain 2019. © PJE
Par Florian Dacheux, publié le 16 mars 2019
4 min

À 18 ans, Alice Crouzery est la plus jeune des lauréats du 34e Prix du jeune écrivain dont le palmarès a été dévoilé le 16 mars au Salon du livre, à Paris. Rencontre avec une étudiante qui rêve de vivre de sa passion.

Son intérêt pour l’écriture, Alice Crouzery le doit aux livres qu’elle dévore depuis toute petite. "L'amant de la Chine du Nord", de Marguerite Duras, est son roman favori. Elle cite aussi, avec envie, Colette, Annie Ernaux ou encore Ananda Devi.
"J’ai toujours souhaité que la vie ressemble à ce qu’il y a dans les livres et la lecture m’a donné envie d’écrire, confie Alice. J’aime les livres réalistes. L’auto-fiction me touche beaucoup."

Une passion née au collège

C’est à l’adolescence, alors collégienne en 5e à Courbevoie (92), qu’Alice prend conscience de son attirance pour les mots. "J’essayais d’écrire de vraies histoires. Il s’agissait de romans pas très aboutis, mais c’était un début."
Sur les conseils de sa professeure de français de 1re, la lycéenne tente une première fois de concourir au Prix du jeune écrivain. Cela ne sera pas pour cette fois, mais la seconde tentative est la bonne. Trois mois après l’obtention de son baccalauréat littéraire, elle découvre son nom parmi les 12 lauréats français et francophones de l’édition 2019.

Auvergne et sacrifices

Le jury, présidé par le romancier Alain Absire, a été séduit par sa nouvelle intitulée "Bouphonies", terme qui renvoie aux rituels du sacrifice du bœuf à l’époque de la Grèce antique. "Il s’agit d’une jeune fille qui passe l’été dans la ferme familiale. Elle y est violée par son cousin. Le lendemain, une vache meurt. À mesure que les viols se répètent, des vaches meurent dans les près."
Alice a imaginé ce récit en terre auvergnate, où elle va régulièrement pour rendre visite à ses grands-parents. "J’y voyais souvent des vaches qui dégageaient quelque chose de triste. Je pensais à leurs sacrifices, au fait qu’elles étaient destinées à devenir de la viande. C’est de là que j’ai inventé une histoire."

"Le dessin m’aide à écrire"

Actuellement en première année de licence de langues, littératures, civilisations étrangères et régionales à l’université Paris-Diderot, Alice ne se contente pas d’écrire.
Elle aime également composer des œuvres plastiques autour de ses personnages. "Le dessin m’aide à écrire, car les deux sont très liés. Cela me permet de pouvoir créer des repères pour mes descriptions."

La grande aventure

Attendue ce samedi 16 mars au Salon du livre, à Paris, Alice s’envolera deux jours plus tard à Toulouse pour participer à une semaine littéraire organisée dans des établissements scolaires, en centre social, en milieu carcéral et hospitalier. "C’est la grande aventure. Tout à coup, c’est très professionnel. Je ne sais pas trop à quoi m’attendre."
Malgré tout, l’étudiante semble garder les pieds sur terre. Après sa licence, elle compte s’orienter vers la traduction littéraire. "Être lauréate me permet de rêver un peu plus concrètement du métier d’écrivain, mais je sais qu'il est difficile d’en vivre. Je n’ai pas envie de me sentir forcée d’écrire pour avoir de quoi vivre. La traduction me permettra d’utiliser mes qualités d’écriture tout en faisant quelque chose de différent."
En attendant, sa nouvelle sera publiée dans le courant du mois de mars, dans le recueil des textes primés, aux éditions Buchet/Chastel. Un sacré bon début.

Vous aimerez aussi...

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !