Entreprises artisanales : des places à prendre pour les jeunes entrepreneurs ?
30% des 920 000 artisans de France ont plus de 50 ans. Dans les prochaines années, de nombreuses entreprises artisanales seront donc à reprendre. Un vivier d‘emploi pour les jeunes diplômés à l’âme d’entrepreneur ? L’avis d’Alain Griset, le Président de l’Assemblée Permanente des Chambres de Métiers et d’artisanat.
Y a t-il des entreprises qui trouvent plus difficilement que d’autres des repreneurs ?
Oui, il y a des activités plus faciles à vendre : c’est une question d’image et de mode. Par exemple, il est plus difficile aujourd’hui de vendre une boucherie qu’une pâtisserie. Et c’est bien dommage parce qu’un artisan qui reprend une boucherie est certain de bien gagner sa vie.
Qui sont les créateurs et les repreneurs d’entreprises artisanales d’aujourd’hui ?
Nous constatons un phénomène très fort depuis quelques années : les repreneurs d’entreprise ne sont plus comme avant des fils et filles artisans ; ce sont majoritairement des personnes âgés de 30 à 45 ans qui ont déjà eu une autre vie professionnelle et qui choisissent de se réorienter dans nos métiers, qui ont l’avantage d’être « non-délocalisables » ! Leur motivation c’est d’être leur propre patron dans un secteur où il y a du travail.
Où sont les moins de 30 ans ?
Pourquoi ne choisissent-ils pas de reprendre des entreprises plutôt que d’en créer ?
Y a-t-il une place pour les jeunes sans formation professionnelle mais diplômés d’écoles de commerce ou d’université de gestion ?
Il peut arriver qu’un jeune diplômé soit amené à reprendre une entreprise artisanale, mais il faut avoir l’honnêteté de dire que ça peut être difficile pour lui s’il ne connaît pas le métier…Mais ça peut marcher pour des entreprises qui comptent 20 à 30 salariés et plus et à condition que le jeune repreneur ait un second qui, lui, connaît bien le métier.