Reportage

À la Banque de France, des collégiens décodent les métiers du numérique

À l'aide de cartes "indices", les collégiens devaient essayer d'identifier les causes du manque de femmes dans les métiers du numérique.
À l'aide de cartes "indices", les collégiens devaient essayer d'identifier les causes du manque de femmes dans les métiers du numérique. © Clément Rocher
Par Clément Rocher, publié le 05 mars 2024
1 min

Le 28 février dernier, la Banque de France a accueilli 80 élèves de collège pour leur faire découvrir les métiers du numérique et les formations qui conduisent à ces métiers. Ils ont aussi participé à un jeu d'enquête pour déconstruire les idées reçues et inciter les jeunes filles à s'orienter vers un domaine loin d'être réservé aux garçons.

"C’est la première fois que l'on me parle de numérique. Je ne savais même pas ce que c’était avant", s'exclame Lou, élève au collège Jean Moulin, à Paris (75).

Ce mercredi 28 février, 80 élèves issus de trois collèges différents ont été accueillis à la Banque de France durant toute la matinée pour découvrir la diversité des métiers du numérique et les inciter à s’orienter vers ce secteur.

La première édition de cet événement appelé "Osez le numérique", organisé avec l'académie de Paris, vise aussi à sensibiliser les collégiennes et collégiens au manque de femmes dans ce domaine, et s'annonce comme un défi primordial pour penser le monde de demain.

Manque de femmes dans le numérique, qui est le coupable ?

Les collégiens, répartis en groupes, ont participé à un atelier ludique sous forme de jeu d’enquête, animé par des étudiantes et étudiants de l'association Prologin. Objectif : faire connaître aux élèves tous les éléments pouvant freiner l'orientation des jeunes filles vers les filières numériques.

Plusieurs suspects ont ainsi été identifiés. Est-ce la faute de l'influence de l'entourage familial ? Une mauvaise connaissance des métiers du numérique ? Ou bien la faute aux préjugés sexistes ?

Les enquêteurs en herbe étaient ensuite invités à proposer des solutions pour déconstruire les idées reçues et améliorer la parité dans le numérique. Parmi elles, rencontrer des professionnels plus tôt au collège ou bien ouvrir les portes des entreprises aux élèves.

La place des réseaux sociaux, susceptible d'amener à une baisse de l'estime et de la confiance en soi, a aussi été mise en avant par les élèves.

"Il ne faut pas avoir honte d'être intéressée par le numérique"

"Cet atelier était vraiment intéressant, on était dans l'échange. On a découvert beaucoup de clichés mais aussi la sous-représentation des femmes dans les médias", témoigne Lola. "Je savais qu'il y avait plein de préjugés sexistes, mais il y en a plus que ce que je pensais", continue Sarah.

Cette matinée a également pu éclairer de nombreux élèves sur ce qui se cache derrière le mot "numérique". "Pour moi, le numérique c’était juste des ordinateurs et des chiffres, précise Lou. Il ne faut pas avoir honte d'être intéressée par ce secteur. Il faut en parler dès l'école primaire."

Louane se réjouit de savoir que ce sont des femmes qui ont marqué l'histoire de l'informatique et de la programmation, à l'image de l'informaticienne Ada Lovelace, connue pour avoir réalisé le premier véritable programme informatique.

Des stands pour découvrir la diversité des métiers du numérique

Cybersécurité, sobriété numérique, intelligence artificielle, relation clientèle… Les élèves sont également allés à la rencontre des professionnels qui travaillent dans le secteur du numérique à la Banque de France.

"Nous devons [les] aider à prendre conscience des opportunités qu’offrent les métiers du numérique. Ils sont très divers et j’espère que les rencontres d’aujourd’hui vont [leur] permettre de réfléchir à leur parcours de formation", assure Denis Beau, Premier sous-gouverneur de la Banque de France.

"L'utilisation de la technologie est indispensable pour être plus rapide et efficace. Nous avons besoin de talents qui seront formés aux technologies du numérique. Mais il est très important que ceux-ci soient composés autant de femmes que d’hommes", continue-t-il.

Océane a parfaitement compris ce message, elle qui se projette déjà comme ingénieure dans les technologies de l'information. "Ma famille m'a informé du métier et des parcours possibles." Elle sait qu'elle n'aura aucun mal à trouver un emploi une fois diplômée, surtout en étant une femme.

Vous aimerez aussi

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !