Décryptage

Pourquoi le numérique attire autant dans les écoles d'ingénieurs ?

Les écoles d’ingénieurs donnent à leurs élèves les clés pour apprendre et s’adapter en continu aux technologies du numérique.
Les écoles d’ingénieurs donnent à leurs élèves les clés pour apprendre et s’adapter en continu aux technologies du numérique. © Abobe Stock/NDABCREATIVITY
Par Dorothée Blancheton, publié le 17 décembre 2020
5 min

Les écoles d’ingénieurs font la part belle au numérique dans leurs formations. De quoi satisfaire les élèves attirés par ce domaine et répondre aux divers enjeux économiques et sociétaux.

Le numérique est partout, qui plus est en cette période de crise sanitaire où la numérisation des entreprises s’accentue. Pour répondre aux enjeux actuels de la société et inventer les solutions de demain, les écoles d’ingénieurs forment leurs élèves.

Et la thématique a du succès. "En trente ans, j’ai vu beaucoup d’attrait. Il y a eu l’informatique, l’automatisme, les télécommunications, les mathématiques financières… Là on constate en troisième année que sur les huit parcours que l’on propose, celui sur les data sciences est le plus demandé", confirme Gilles Fleury, directeur délégué de Centrale Lille.

Réputation des grands groupes internationaux, ambiance de travail, aspect ludique de certaines branches du numérique, recherche de solutions innovantes… Tous ces aspects participent à l'attractivité de ce secteur.

Par ailleurs, les élèves-ingénieurs d'aujourd'hui sont considérés comme des "digital natives", rodés à l’usage des nouvelles technologies.

"La culture du numérique est très développée chez eux. Mais l’enjeu est de leur faire comprendre ce qu’il y a derrière ces interfaces pour mieux maîtriser les outils et décoder le fonctionnement des systèmes", explique Patxi Elissalde, directeur de l’ESTIA.

Tous les secteurs s'adaptent au numérique

En école d’ingénieurs, le numérique est présent dans une grande majorité des modules proposés. "Ces compétences ont un impact dans tous les métiers même dans le secteur industriel pour la supervision des chaînes de production grâce au développement de l’intelligence artificielle, par exemple. Cela permet de faciliter la vie au travail ou la santé des personnes. Beaucoup d’élèves sont intéressés par ces thèmes", ajoute Michel Hecquet, directeur de l’IG2I.

Le numérique intervient ainsi dans la digitalisation des entreprises, dans l’élaboration des objets connectés, la conception de l’ergonomie des cockpits grâce à la réalité augmentée…

Malgré la large part consacrée aux travaux pratiques, aux stages, aux échanges avec les enseignants-chercheurs, impossible de tout voir. Alors les écoles d’ingénieurs donnent à leurs élèves les clés pour apprendre à apprendre et s’adapter en continu. "Les technologies évoluent très vite. On ne forme pas des ingénieurs hyper compétents dans un domaine mais on leur apprend à maîtriser les concepts qui sous-tendent ces technologies. Nous restons une école d’ingénieurs généraliste avec une vision très globale, pas une école du numérique", précise Lionel Luquin, directeur des formations à l’IMT Atlantique.

Un secteur porteur pour les ingénieurs

Santé, banque, industrie, transports, environnement, énergie… Le secteur du numérique est porteur. Habituellement à l’IG2I par exemple, 100% des élèves ont un emploi dans les quatre mois suivant l’obtention de leur diplôme, avec un salaire de 38.000 € brut/an.

"Même si le Covid-19 vient rebattre les cartes pour certains secteurs comme l’aéronautique ou l’automobile, d’autres se développent comme le médical, la logistique, l’agroalimentaire… Ces métiers répondent aux urgences de la société et ne connaissent pas la crise", assure Patxi Elissalde. La voie du numérique a encore de beaux jours devant elle.

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