Reportage

À Saint-Étienne, des collégiens découvrent les métiers de la construction

Aux manettes d'une tractopelle virtuelle, les jeunes doivent creuser une tranchée pour installer un tuyau.
Aux manettes d'une tractopelle virtuelle, les jeunes doivent creuser une tranchée pour installer un tuyau. © Clément Rocher
Par Clément Rocher, publié le 18 octobre 2023
4 min

À Saint-Étienne, les élèves du collège Anne Frank ont participé à un parcours immersif mettant en scène un chantier fictif. Ce dispositif unique en France, à l'initiative de la Fédération du Bâtiment et des Travaux Publics de la Loire, a pour ambition de susciter de nouvelles vocations chez les plus jeunes.

Descendus de la tractopelle, Nolan et Armin, deux élèves de 3e du collège Anne Frank de Saint-Just-Saint-Rambert (42), se dirigent hâtivement vers une grue pour accomplir leur prochaine mission. Le bruit des travaux parvient jusqu'à nos oreilles. Mais ici, le port du casque n'est pas obligatoire. Et pour cause : il s'agit d'un chantier fictif à vocation éducative.

Basé à Saint-Etienne, Expérience Chantier est un dispositif immersif de 400 m2 dédié à la découverte des métiers du bâtiment auprès des collégiens et lycéens du département de la Loire.

Le parcours comporte dix étapes, chacune dédiée à un métier spécifique du secteur du bâtiment : menuisier, peintre-décorateur, maçon, opérateur de déconstruction… Leur mission : rénover un ancien bâtiment industriel en débutant par l'étape du bureau d’études et d’architecte.

Ce dispositif vise aussi à changer la perception du secteur du bâtiment que peuvent avoir les collégiens et lycéens. Fini (ou presque) la pelle, la pioche ou la truelle : les machines connectées sont bien présentes sur les chantiers, de la maîtrise d’œuvre jusqu'à la construction. Et grâce à l'expérimentation, "les jeunes ont l'impression d'être acteurs et non spectateurs. C'est du concret", se satisfait leur professeur de technologie.

"Avec les manettes, j’ai de grandes responsabilités"

Pendant 1h30, ce jeudi 12 octobre, les collégiens réalisent les missions qui leur sont proposées en toute autonomie en suivant les instructions. Nolan et Armin se prennent rapidement au jeu en manipulant les engins de travaux publics. Assis dans la tractopelle, les jeunes creusent une tranchée pour installer un tuyau.

Plus tard, à l'aide de manettes, les élèves s'amusent à détruire un mur. "Avec les manettes, j’ai de grandes responsabilités, notamment en matière de sécurité", peut-on entendre. Ensuite, dans l'atelier de menuiserie, ils apprennent à découper une planche en bois.

À l’aide de lunettes 3D de réalité augmentée, les jeunes se retrouvent au sommet d'un bâtiment en construction afin d’accompagner des charpentiers couvreurs et découvrir l’utilisation de drones dans les métiers du BTP.

Rendre la filière de la construction attractive

À l'issue de l'expérience, les collégiens répondent à des questions sur une tablette numérique afin de les orienter, selon leurs appétences, vers un des métiers présentés lors de l’expérience.

Pour Alain Chapuis, engagé au sein de la Fédération du Bâtiment et des Travaux Publics de la Loire, ce type d'immersion permet de présenter les métiers de la construction et de l'industrie de "manière attractive" et de susciter des vocations pour ce secteur en manque de main-d'œuvre et en recherche de féminisation.

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Les élèves ont pu découvrir différents métiers du secteur du bâtiment et manier des outils./ ©️Clément Rocher.

De nouvelles vocations pour le secteur du bâtiment

Un pari en partie gagné. L'immersion a donné envie aux collégiens d'en savoir plus. Le parcours a ainsi encouragé Clara à se lancer dans le métier d'architecte. "J’ai trouvé ça très ludique. J'ai aussi bien aimé monter dans une grue", explique-t-elle. Timéo, quant à lui, a pu confirmer son envie de devenir architecte, comme son oncle. "Je vais faire mon stage de 3e dans son cabinet", précise-t-il d'ailleurs.

Ezgi, elle, s'est découvert un nouvel intérêt pour le secteur, jusque-là inconnu. "C'était vraiment attractif. J'étais attirée par le droit, mais cela m'a donné envie de m’intéresser au monde du BTP", affirme-t-elle. La jeune fille voudrait notamment s'informer sur les métiers de BIM Manager et d'économiste de la construction.

Armin hésite lui entre la soudure et… la pâtisserie. "J'ai beaucoup aimé cette immersion à travers les activités. Le fait que ce soit des jeux me donnait encore plus envie de participer", témoigne-t-il.

Au-delà de l'aspect ludique, les élèves ont eu un aperçu des compétences et des connaissances à acquérir pour travailler dans le secteur du bâtiment. Bien souvent, les niveaux minimums requis dès le départ sont le CAP, le bac pro, ou le titre professionnel.

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