Témoignage

Ces parents qui ont fait le choix du privé pour leurs enfants

La gestion du remplacement des enseignants absents est l'un des arguments faisant pencher certains parents en faveur du privé.
La gestion du remplacement des enseignants absents est l'un des arguments faisant pencher certains parents en faveur du privé. © Adobe Stock/Monkey Business
Par Marine Ilario, publié le 23 janvier 2024
5 min

Meilleur encadrement, moins d’absentéisme, éducation religieuse… Les raisons qui poussent les parents vers l’enseignement privé sont nombreuses. Mais parfois, les attentes dépassent la réalité et certains reviennent sur leurs choix.

Alors qu’elle a tenté de justifier l’inscription de ses enfants dans le privé par un meilleur remplacement des professeurs absents, la nouvelle ministre de l’Éducation nationale, Amélie Oudéa-Castéra, a relancé malgré elle le sujet des différences entre les établissements publics et privés.

Un meilleur encadrement ? Moins d’absentéisme ? L'établissement le plus proche ? Amandine, Françoise, Valérie et Stéphanie expliquent à l’Etudiant pourquoi elles ont mis leurs enfants dans le privé.

Le choix d’un meilleur encadrement

Alors que l’établissement public de son secteur souffre d'une mauvaise réputation, Valérie se tourne en 2007 et 2011 vers un collège-lycée privé d'Aix-en-Provence (13) pour ses deux premiers enfants, situé à 20 kilomètres de son domicile. Malgré l’heure de bus qui les sépare du collège, la mère de famille se laisse séduire par un emploi du temps à horaires fixes.

"Ils n’avaient pas cours le mercredi, mais les autres jours, ils étaient en classe toute la journée sans 'trous'. Ça me rassurait parce que ne pouvant rentrer tôt chez moi, je savais qu’ils ne passaient pas leur temps en permanence ou livrés à eux-mêmes."

En septembre 2021, Amandine fait, elle aussi, le choix du privé pour la rentrée de son fils en 6e, alors qu’elle vient d’emménager dans un petit village du Tarn avec son mari et ses deux enfants. Ne connaissant pas les écoles du secteur, elle se laisse convaincre par les arguments de sa belle-mère, enseignante à la retraite dans le privé : meilleur suivi et encadrement privilégié. "Je voulais m’assurer que mon fils n’allait pas s’ennuyer et qu’il allait être bien encadré dans ce nouvel environnement."

Des établissements plus petits et des classes moins remplies

Un meilleur encadrement permis notamment par la plus petite taille de certaines écoles privées. Stéphanie, dont la fille aînée est en collège privé à Gaillac (81) depuis la rentrée 2021, y reconnaît un avantage. "Dans son collège privé, il y a quatre classes par niveau contre neuf dans le collège public."

Selon elle, cette différence permet aux professeurs "d’être davantage bienveillants envers les élèves qui ne sont pas perdus dans une classe de 35".

La proximité géographique

Autre aspect plus pratique qui a aidé cette mère de deux enfants à se décider : la proximité. "Avec ce collège, on n’avait pas besoin de traverser toute la ville."

Un critère qu'a aussi considéré Françoise en 2007. En choisissant un établissement privé à Paris (75), elle a apprécié de ne pas être soumise à la carte scolaire. Ce qui lui a aussi permis de s'adapter facilement. "J’avais choisi un établissement proche de mon domicile pour mes filles, mais avec l’une d’elle ça ne fonctionnait pas. Elle était en difficulté et j’ai donc choisi de la changer d’établissement pour qu’elle en intègre un plus petit, à taille humaine."

Les profs pas toujours mieux remplacés

Concernant les remplacements de professeurs absents, Françoise jauge que "la logistique mise en place par les chefs d’établissements privés semblait mieux organisée, et le relai se faisait plus rapidement". Même son de cloche pour Valérie : "Quand un professeur était absent, un autre les prenait en charge".

Amandine se souvient qu’en 6e, une professeure n’a pas été remplacée pendant plusieurs semaines, mais estime que "d'une manière générale, il y a peu d’absences".

Passer du privé au public

Pour Stéphanie, le privé est autant soumis aux difficultés de recrutement que le public. "En 5e, on a eu plus de 96 heures de cours non remplacées." Une situation qui pousse la mère de famille à se tourner vers… le public ! "Je me dis 'pourquoi mettre mes enfants dans le privé si c’est pour connaître les mêmes difficultés que dans le public'."

Un changement de paradigme qu’a aussi fait Valérie. Pour sa fille atteinte de dyslexie, dysorthographie et dyscalculie, "je n’ai pas hésité à la mettre dans le public parce que je voulais lui éviter les trajets. Je savais qu’elle avait besoin de travailler plus et je ne voulais pas qu’elle ait aussi à gérer les temps de transports".

Si Françoise s’est aussi tournée vers l’enseignement privé - ou "libre" comme elle l’appelle - par conviction religieuse, elle y voyait un autre avantage. "Je voulais que mes enfants bénéficient de l’éducation intégrale. En établissement privé, il y a un vrai accompagnement de l’enfant sous toutes ses dimensions et pas uniquement en tant qu’élève."

Un sentiment que ne partage pas Valérie, qui a manqué d'accompagnement lorsqu’un de ses enfants était victime de harcèlement. "Tout était fait pour ne pas faire de vague", se souvient la mère de famille qui garde l’impression d’une omerta sur ce sujet. "Ce n’est pas parce que tu payes que tu es mieux entendu. Ces établissements jouent sur leur réputation donc aucun problème ne doit sortir."

Retrouvez nos classements des collèges et des lycées

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