Témoignage

Parcours de Cyprien Verseux : des bancs de Sup'Biotech à l'Antarctique

Cyprien Verseux, le héros polaire
Cyprien Verseux, le héros polaire © ESA/PNRA/IPEV
Par Marine Richard, publié le 29 octobre 2019
4 min

A 28 ans, Cyprien Verseux a vécu une extraordinaire épopée en Antarctique, sur l'une des bases scientifiques les plus isolées du monde. Il revient sur sa mission devant des étudiants de première année à Sup'Biotech, son école.

Enfant, il rêvait de devenir "chercheur de vies sur d’autres planètes" quand d’autres garçons de son âge s’imaginaient pompier ou se voyaient déjà en super-héros. On avait beau lui asséner que ce métier n’existait que dans ses songes les plus fous, il n’en démordait pas. "Mon père nous racontait souvent des histoires sur le cosmos et avec mon frère on se levait à l'aube pour observer les animaux pendant nos vacances au camping", se souvient avec nostalgie Cyprien Verseux.

A 28 ans, l’astrobiologiste (ndlr "science qui étudie les possibilités d’existence de la vie dans l’univers, hors de la terre"), vient de vivre douze mois en Antarctique, à Concordia, la base scientifique la plus isolée du monde. Il publie le récit de son expérience hors du commun de chef de base dans l’ouvrage Un Hiver Antarctique : Seuls sur la planète blanche, paru le 17 octobre 2019, aux éditions Hugo Image.

Quelques jours après la parution de son livre, le vendredi 25 octobre, ce héros polaire, l’air étrangement calme et apaisé, mais des étoiles plein les yeux, a relaté son parcours depuis les bancs de l’Institut Supérieur des Biotechnologies de Paris (Sup'Biotech), jusqu’à cette fascinante épopée en Antarctique, devant les étudiants de première année de l'école.

Un stage de fin d'études à la Nasa

Tout a commencé en 2008, lorsque Cyprien est entré à Sup'Biotech. Après trois ans d'enseignement général, il suit une majeure recherche et développement avec une mineure santé/pharmacie. "Lors de ma dernière année à Sup’Biotech, en 2013, j’ai effectué mon stage de fin d’études à la Nasa en Californie, sur un projet de biologie synthétique appliquée à l’exploration spatiale. J’ai écrit un mail, puis deux, puis trois au chef de branche de la Nasa. Je l’ai presque harcelé jusqu’à ce qu’il m’accorde un entretien sur Skype", affirme-t-il avec aplomb.

Puis, il rejoint HI-SEAS IV, une simulation de vie sur Mars, menée par la Nasa, à Hawaï. Il vit dans un dôme de onze mètres de diamètre, juché sur un volcan, pendant un an. "Je ne sortais jamais à l’air libre et je n’avais aucune communication avec l’extérieur”, se remémore-t-il.

"On n'a pas vu le soleil pendant trois mois !"

Enfin, sa dernière mission, et pas des moindres, s’est déroulée en Antarctique. Il a partagé douze mois de sa vie avec les treize mêmes personnes, six Italiens, six Français et une Autrichienne, affrontant des températures frisant les -80°C, afin de "contribuer à une meilleure compréhension des évolutions du climat".

"On n’a pas vu le soleil pendant trois mois ! Nous étions plongés dans une nuit totale, ce qui affectait nos capacités cognitives, décrit-il. Pour montrer à quel point il faisait froid, nous avons photographié un plat de spaghettis figés, plus parlant que les chiffres affichés par le thermomètre", s'amuse-t-il encore.

Il a même soutenu sa thèse, menée avec l'université de Rome II, via Skype, depuis l’Antarctique, bien que l'accès à Internet soit limité : "(…) Probablement à cause d’un satellite passant sous l’horizon, la communication fut interrompue" (page 144 d'Un hiver antarctique). Il parvient, malgré tous ces obstacles, à réussir sa soutenance. Aujourd'hui, son rêve le plus fou serait de partir en mission sur la Lune ou sur Mars.

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