Reportage

Quatre étudiants ont expérimenté le mode de vie zéro déchet à bord d'un voilier

Quatre étudiants de l'Icam, Antoine, Corentin, Emma et Manon, ont navigué à bord d'un voilier jusqu'à La Rochelle.
Quatre étudiants de l'Icam, Antoine, Corentin, Emma et Manon, ont navigué à bord d'un voilier jusqu'à La Rochelle. © Manon Blaiteau
Par Clément Rocher, publié le 27 juillet 2023
1 min

Ce mois de juillet, quatre étudiants de l'Icam ont navigué à bord d'un voilier avec un mode de vie écologique. À chaque escale de l'expédition "Ocean Warrior", ils ont fait de la sensibilisation au développement durable.

Ce lundi 24 juillet, le vent souffle sur le port de l’Aber Wrac’h, le seul port de plaisance en eaux profondes entre Brest et Roscoff, dans le Finistère (29). Même si le ciel est couvert, les vacanciers sont venus en nombre pour assister à la première étape du Tour du Finistère à la voile.

Antoine (21 ans), Corentin (27 ans), Emma (22 ans) et Manon (22 ans), quatre étudiants en quatrième année du parcours apprentissage de l’Icam, à Vannes (56), ont saisi cette occasion pour venir raconter l'expérience zéro déchet qu'ils viennent de vivre, ces trois dernières semaines, à bord d'un voilier. Une aventure partagée avec les adolescents du centre de voile et d'autres curieux, attirés par le petit film retraçant leur voyage.

"Je suis le Schumacher de la manœuvre dans le port"

L'expédition, baptisée "Ocean Warrior," est née en raison d'une passion commune pour la voile. "Avec les garçons, on voulait partir à la voile, et nous avons embarqué Manon qui ne connaissait pas ce domaine", raconte Emma.

Au début du mois, l’équipage est parti de La Trinité-sur-Mer (56) pour descendre jusqu’à La Rochelle (17) avant de remonter jusqu’à Concarneau (29). Une longue traversée en mer ponctuée par une quinzaine d'escales.

Une bonne dynamique s’est rapidement installée à bord du bateau. "Nous nous sommes bien complétés pour la partie navigation. C'est mon deuxième métier de préparer les bateaux. Je suis le Schumacher de la manœuvre dans le port", plaisante Antoine.

Une expertise dont a pu bénéficier Manon, la novice du groupe. "J'ai perdu tous mes repères à l'instant où j'ai mis le pied sur le bateau. Il fallait absolument que je connaisse tout ce qui concernait les termes techniques de l’équipement. Je posais des questions sur comment régler les voiles, comment prendre le vent…", témoigne-t-elle.

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L'expédition "Ocean Warrior "a duré une semaine./©️ Manon Blaiteau.

Un voyage à faible empreinte carbone

Mais plus que le défi sportif, le périple avait avant tout une finalité écologique. Les étudiants se sont en effet donnés pour premier objectif d'afficher l'empreinte carbone la plus basse possible. "Nous voulions être un exemple. Même si nous avons manqué de vent par moment, nous voulions utiliser le moins possible le moteur, alors on prenait parfois notre mal en patience", justifie Antoine.

Et l'autre grand objectif était celui du zéro déchet. Pas toujours facile quand on est en mer. "D’habitude, on va chercher la facilité dans le domaine de la voile. On s’achète des barres de céréales ou des sandwichs emballés, car c'est plus pratique", explique Emma.

Les étudiants ont donc beaucoup travaillé pour changer leurs pratiques en mer. "On a toujours réussi à se débrouiller. On a fait nos produits d'entretien nous-mêmes. C'était plus ou moins une réussite," plaisante Manon. Au terme de l'aventure, le bilan est positif : seulement 850 grammes de déchets pour quatre personnes et trois semaines.

Sensibilisation à chaque escale

Le projet Ocean Warrior a été soutenu par Maewan, une association qui propose un programme pédagogique de sensibilisation et d’éducation au développement durable. Elle a notamment apporté son aide dans les opérations de sensibilisation organisées par l'équipage.

En effet, lors de chaque escale, les étudiants sont allés à la rencontre des vacanciers afin d'attirer leur attention sur la pollution marine et la protection de la biodiversité. "On proposait des jeux pédagogiques. À la base nautique de Saint-Jean-de-Monts (85), toute une colonie de vacances s'est intéressée à notre démarche", raconte Manon.

L’un des jeux consistait à imaginer son île idéale. "Notre but était faire naître des réflexions et leur faire découvrir ce qu'est le développement durable tout en étant le plus dynamique possible. Ils sont en vacances, donc il ne fallait pas qu’ils aient l'impression de revenir sur les bancs de l'école", précise Corentin.

Les étudiants sont aussi allés échanger avec des plaisanciers afin qu’ils s’interrogent sur leur pratique de la navigation. "Nous avons ouvert la discussion avec eux pour savoir comment ils appréhendent leur manière de vivre à bord d'un bateau", raconte Antoine.

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Les étudiants de l'Icam ont sensibilisé au développement durable./©️ Emma Le Chapelain.

Retour dans la salle du centre nautique du port de l'Aber Wrac'h. À l’issue de la conférence, un professeur à la retraite demande aux jeunes aventuriers ce qu’ils ont retenu de cette expérience en mer. Trois dimensions ont marqué les étudiants : la fierté de s'être dépassé, le plaisir de la navigation et surtout la volonté de poursuivre les efforts pour adopter une vie plus propre.

Une Mission Écologie Intégrale

Cette expédition est organisée dans le cadre d'une Mission Écologie Intégrale (MEI). C’est la première année que les étudiants en apprentissage de l'Icam y participent. À travers ces expériences, les étudiants s’engagent dans des projets sociaux ou environnementaux : séjour au sein d'une exploitation agricole, créer localement du lien entre les Ehpad et les foyers des jeunes, parcourir la France à vélo et capter des images de sites en péril, mise en place d'une entreprise de recyclage… Autant de projets qui leur permettent de découvrir l’importance que représente l’écologie intégrale dans leurs parcours.

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