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Écoles d'ingénieurs : prépa "classique" ou prépa intégrée, comment choisir ?

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À l'issue d'une CPGE classique viennent les concours. En prépa intégrée, c'est le contrôle continu qui est déterminant. © Bruno DELESSARD/Challenges-REA
Par Laura Makary, publié le 09 mars 2017
1 min

C'est l'une des principales questions des bacheliers intéressés par une école d'ingénieurs : faut-il passer par une prépa "classique" – une CPGE – ou par une prépa intégrée au sein même d'une école ou d'un réseau d'établissements ? Pour vous, on compare les deux formules.

Alors que la première phase d'APB s'achève le 20 mars, les derniers choix d'orientation se font. Pour les futurs bacheliers intéressés par une école d'ingénieurs, une interrogation subsiste : faut-il opter pour une CPGE (classe préparatoire aux grandes écoles) ou une prépa intégrée

La question se pose de plus en plus, sachant que les CPGE ne représentent plus aujourd'hui que 40 % du vivier des écoles d'ingénieurs. Les élèves s'inscrivent désormais également après le bac, un DUT (diplôme universitaire de technologie), voire un BTS (brevet de technicien supérieur), ou après quelques années à l'université. Même l'École polytechnique, réputée pour son concours sélectif post-prépa, s'est ouverte aux admissions parallèles, avec 23 places réservées aux étudiants issus des universités (sur 415 places au total). 

Les voies d'intégration des écoles d'ingénieurs n'ont donc jamais été aussi variées. Et certaines écoles postbac sont très cotées. Alors, comment choisir entre une CPGE et une classe préparatoire intégrée ?

En prépa intégrée, place au contrôle continu

La prépa intégrée, ou "cycle préparatoire", se déroule en deux années dans les écoles d'ingénieurs postbac. L'objectif est d'acquérir les fondamentaux pour intégrer ensuite le cycle ingénieur de l'école. Que ce soit pour entrer dans un établissement privé ou public, il existe deux grandes options : la prépa intégrée d'une école ou une classe créée par un réseau d'écoles.

Dans le premier cas, l'étudiant intègre l'école d'ingénieurs après le bac. "Si on sait ce que l'on veut faire, si on a envie de mettre tout de suite les mains dedans, l'école postbac et la prépa intégrée sont de bonnes options. Nous avons une grande liberté sur la pédagogie et les contenus, et nous proposons beaucoup de cours interactifs, de projets et de TP (travaux pratiques)", explique Lamia Rouai, directrice générale déléguée de l'ECE Paris, une école privée.

Dans le second cas, plusieurs réseaux proposent des classes préparatoires communes, comme la Fédération Gay-Lussac ou la Prépa des INP. Via une prépa intégrée, l'étudiant a alors le choix entre plusieurs écoles à l'issue des deux premières années. "Une CPGE prépare à passer des concours. Une CPI (classe préparatoire intégrée) prépare à choisir une école, avec des visites et des rencontres, explique Isabelle Schanen, la directrice de la Prépa des INP de Grenoble. Un bon élève, qui aime la technique et qui veut devenir ingénieur sans projet précis aura le choix dans le réseau des INP. Et il aura déjà le sentiment d'être étudiant sur un campus, avec des stages et un engagement associatif, sans rester au lycée comme dans une CPGE", détaille-t-elle.

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Dans les deux cas, pas de concours à l'issue des deux années, mais un contrôle continu. En prépa intégrée d'une école, si l'étudiant travaille sérieusement et obtient des notes suffisantes, il poursuivra sans souci en cycle ingénieur. Dans un réseau d'établissements, les étudiants doivent faire des vœux et motiver leur candidature à telle ou telle école. Mais ils obtiennent à 90 % une école de leur top 3.

La prépa intégrée n'est donc pas "moins difficile" que la prépa classique et demande du travail. "Les étudiants se retrouvent ensuite avec des ex-CPGE dans les cycles ingénieurs de nos écoles. Ils doivent impérativement être au même niveau", soutient Isabelle Schanen. La grande majorité des prépas intégrées sont présentes sur APB. Attention, il s'agit néanmoins de filières sélectives, soit via un dossier, soit via un concours.

Une CPGE, un maximum de possibilités

Les classes préparatoires aux grandes écoles, quant à elles, se trouvent dans des lycées, dans toute la France. Elles sont idéales pour des bacheliers pas forcément sûrs de leur choix et offrent une formation de haut niveau, selon Michèle Henri, professeure au lycée Camille-Guérin, à Poitiers. "En CPGE, les étudiants s’ouvrent davantage de débouchés. Ils ont accès à toutes les écoles d’ingénieurs, beaucoup plus qu’en classe prépa intégrée. C'est important lorsque l’on ne sait pas ce que l’on aime en terminale, ce qui est souvent le cas. Les jeunes découvrent souvent les sciences et leur propre niveau pendant la prépa. Beaucoup de nos élèves changent justement d'idée d'orientation à ce moment-là et certains, peu ambitieux au départ, intègrent des écoles dont ils n'osaient pas rêver", souligne-t-elle.

Du travail, mais une ambiance "familiale"

Michèle Henri l'assure : les CPGE n'ont rien à voir avec les stéréotypes qui leur collent à la peau. "Nous essayons justement de les chasser. L'ambiance est très familiale en prépa. Bien sûr, il y a du travail, mais les professeurs sont très impliqués et l'entraide omniprésente", insiste l'enseignante.

Aurélie est totalement d'accord sur ce point. Actuellement étudiante à l'École des Ponts ParisTech en deuxième année, cette Lyonnaise d'origine est passée par la CPGE de Sainte-Geneviève, dite "Ginette", à Versailles. Deux années qu'elle ne regrette pas. "J'avais un peu d'appréhension en arrivant, après le lycée, mais l'ambiance était très bonne et tout le monde était ouvert. Il a fallu s'adapter au rythme de travail soutenu et ne pas se décourager lors des premières semaines. C'est une formation exigeante, qui demande un fort investissement. Mais je n'en garde que des bons souvenirs : la prépa m'a apporté de la méthode, une organisation, une efficacité, mais aussi une gestion du stress", témoigne-t-elle. 

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Aurélie confie également avoir lié "des amitiés fortes" et avoir vécu "les deux plus belles années" de sa vie en prépa. Mais elle est aussi heureuse d'avoir un peu plus de temps pour elle aujourd'hui. "C'est sûr, j'ai pu reprendre des activités délaissées pendant ces deux années, comme du sport et des projets humanitaires", lance l'étudiante, le sourire dans la voix. 

Entre prépa "classique" et prépa intégrée, tout dépend donc de votre profil, de vos souhaits d'orientation et de vos envies. Dans tous les cas, il n'y a pas de mauvais choix.

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