Interview

Confinement et continuité pédagogique : 4 questions au président de l’université de Corse

Univ Corse
Pour Dominique Federici, le passage du présentiel au distanciel "a forcément un impact sur les professeurs et sur les étudiants". © Raphaël Poletti / Université de Corse
Par Amélie Petitdemange, publié le 25 mars 2020
4 min

L’université de Corse a été la première à fermer ses portes en France en raison du coronavirus, dès le lundi 9 mars. Son président, Dominique Federici, revient sur l’adaptation de son établissement à cette situation de crise.

Quels dispositifs sont mis en place pour assurer la continuité des cours pendant le confinement ?

Dominique Federici
Dominique Federici © Dominique Grandjean / Université de Corse

Une plateforme de cours en ligne préexistait avant la fermeture de l’établissement. Les professeurs peuvent y déposer des cours écrits, des documents vidéo, des visio-conférences… Le but était de ne pas créer de rupture et de garder un contact avec les étudiants. Nous avons fermé dès le 9 mars, une semaine avant la demande nationale. Durant cette semaine, l’université était ouverte au personnel enseignant et administratif et nous avons travaillé à étoffer l’offre en ligne.

Mais bien entendu, la situation n’est pas idyllique. Nous avons notamment des craintes concernant le concours de la première année de médecine. Passer du présentiel au tout distanciel, cela a forcément un impact sur les professeurs et sur les étudiants. Cela va finir par poser problème, les cours à distance ont du sens lorsqu’ils sont associés aux cours en présentiel.

Pour l’instant, tout le monde joue le jeu. Nous avons même des enseignant qui font des cours en visio, des Powerpoint avec de l’audio associé, et qui utilisent le tchat en ligne et les emails pour garder le lien avec leurs étudiants. Le nombre de connexions sur la plateforme a quadruplé depuis la fermeture de l’université.

Comment les étudiants sont-ils évalués ?

C’est une question très compliquée et cela dépend de la durée du confinement. Nous allons envisager différents scénarios, notamment lors du conseil d’administration du 12 mai.

Il faudra faire du cas par cas selon les composantes, les dates de partiels diffèrent selon les diplômes. Et dans certaines composantes, le contrôle continu intégral existe déjà. Notre objectif, c’est que les étudiants ne soient pas doublement pénalisés par le confinement.

Quelles ont été les conséquences sur les stages des étudiants, dont certains peuvent se dérouler à l'étranger ?

Pour ceux qui avaient déjà commencé, nous avons laissé la possibilité de mettre un terme à leur stage et de pouvoir être rapatrié ou de rester si l’entreprise leur donnait la possibilité de télétravailler. Certains étudiants ont fait le choix de rester, nous avons par exemple un étudiant en Espagne, d’autres au Canada. Ils sont en confinement dans leur pays respectif. Certains ont pris la décision de rentrer mais sont encore en transit. Le responsable des relations internationales est attentif à la situation de chaque étudiant.

Quels conseils donnez-vous aux étudiants pour réussir leur année dans ce contexte particulier ?

Mettez à profit la période de confinement pour accéder à l’ensemble des ressources, celles de l’université mais aussi celles des nombreuses plateformes nationales qui ont débloqué exceptionnellement leurs contenus.

Échangez le plus possible avec vos profs, posez des questions, que ce soit par mail ou par d’autres moyens de communication. Et bien sûr, faites attention à votre santé.

Vous aimerez aussi

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !