Décryptage

Coronavirus : universités et écoles viennent en aide aux hôpitaux

université bordeaux -coronavirus
Les laboratoires de l'université de Bordeaux se sont mobilisés en collectant du matériel. © Gautier Dufau/université de Bordeaux
Par Amélie Petitdemange, publié le 26 mars 2020
5 min

Face à l’explosion du nombre de malades atteints du coronavirus, les établissements de l’enseignement supérieur se mobilisent pour offrir leurs équipements et leurs services aux hôpitaux.

La pandémie de coronavirus ne cesse de croître, avec plus de 22.000 cas et 1.100 décès recensés en France au 25 mars. Face à cette situation de crise, les établissements de l’enseignement supérieur multiplient les initiatives solidaires.

Certaines universités et écoles disposent en effet de masques, stockés après l'épidémie de grippe H1N1 (2009) ou dédiés aux expériences en laboratoire. L’université de Toulon a ainsi donné plus de 1.400 masques, 20.000 paires de gants, des lunettes de protection ainsi que des produits chimiques nécessaires à la fabrication de gels hydroalcooliques au centre hospitalier intercommunal de Toulon-La Seyne (CHITS). L’université a également proposé ses stocks de savons liquides, désinfectants, gants de ménage et lavettes microfibres.

Recensement et collecte d’envergure à l’université de Bordeaux

L’université de Bordeaux, qui compte plusieurs laboratoires spécialisés dans la santé publique, s’est également mobilisée. "Nous étions en contact avec le CHU de Bordeaux, qui manquait de gants, de masques, de gels hydroalcooliques, de savon et de respirateurs. Nous avons lancé un recensement du matériel disponible vendredi dernier, puis une collecte dès le lundi", raconte Thierry Alcouffe, directeur général des services adjoints à l’université de Bordeaux.

En quelques jours, 650.000 paires de gants, 130 litres de gel hydroalcoolique et plus de 5.000 masques ont été recensés. À cela s’ajoutent les 5.600 masques FFP2 qui avaient déjà été livrés la semaine précédente, et une capacité de produire 500 litres de gel supplémentaires. Trois respirateurs compatibles avec le CHU sont également recensés.

La collecte est réalisée par une équipe du CHU de Bordeaux, qui est venue à l’université le mardi 24 mars. "L’université a été ouverte exceptionnellement et le PCSI, le poste de sécurité incendie, a assuré la sûreté et la sécurité du site. Chaque responsable de labo est aussi venu sur un créneau différent pour assurer la remise des équipements", explique Thierry Alcouffe. La pharmacie centrale du CHU de Bordeaux dispatchera ensuite les équipements nécessaires à chaque CHU.

Etablissements et CHU main dans la main

Un élan de solidarité que l’on a observé dans de nombreux établissements ces derniers jours. Vendredi dernier, l’université de Nanterre a fait don de 4.000 masques à l'hôpital Max-Fourestier. L’ENA a donné aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg les 3.500 masques qui étaient dans ses réserves depuis la grippe H1N1. Du côté de Grenoble, l’UGA a mis à disposition du CHU ses stocks de gants, de masques et d’éthanol. L'UHA a pris la même initiative pour les hôpitaux de Mulhouse et de Colmar.

Le Centre Ingénierie Santé de l’école d’ingénieurs Mines Saint-Etienne a quant à lui transféré des masques et des respirateurs vers les services de réanimation du CHU de Saint-Etienne. L’IMT Mines-Albi a mis à disposition 1.500 masques et paires de gants à la préfecture d’Albi et la sous-préfecture de Castres. L’école d’ingénieurs a aussi mis une résidence étudiante à disposition afin de la transformer en centre d’accueil et d’hébergement pour des malades atteints du coronavirus. Enfin, elle propose plus d’une trentaine de MOOC pour répondre à la situation d’urgence.

Mooc, permanence téléphonique…

Les établissements se mobilisent en effet au-delà du don d’équipements. L’Université Paris-Est Créteil-Val-de-Marne (ex-Paris 12) propose ainsi un MOOC de deux heures conçu pour les professionnels de santé : une formation accélérée à la ventilation artificielle et à la prise en charge de la défaillance respiratoire. Certains établissements se lancent également dans la fabrication de gels hydroalcooliques, comme les facs de santé de l’université d’Angers et de l’université de Montpellier.

Enfin, les universités n'oublient pas les étudiants en ces temps de crise. Elles sont de plus en plus nombreuses, comme l’université de Paris et l’université d’Avignon, à proposer une permanence téléphonique dédiée à la santé des étudiants. Ces conseils médicaux sont gratuits et assurés par des professionnels.

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