Décryptage

Qu’apprend-on en licence de philosophie ?

En licence de philo, les futurs élèves abordent la discipline dans son ensemble.
En licence de philo, les futurs élèves abordent la discipline dans son ensemble. © Adobe Stock/EdNurg
Par Clémentine Rigot, publié le 19 décembre 2023
1 min

En 2023, un peu plus de 18.000 candidats ont fait un vœu en licence de philosophie sur Parcoursup. Contenu de la formation, niveau requis, débouchés… Voici ce que vous devez savoir avant de vous orienter vers cette filière.

À quoi ressemble la philosophie en licence ? "C’est un approfondissement des notions entraperçues en terminale, résume Olivier Ouzilou, responsable pédagogique de la licence philosophie à l’université de Lorraine (54). On essaie de couvrir tous les types d'objets sur lesquels porte la philosophie, c'est-à-dire philosophie morale, politique, de l'art, de la religion, etc, mais aussi toutes les périodes."

Philosophie antique, moderne, contemporaine : les futurs licenciés abordent donc la discipline dans son ensemble. "Les cours sont assez introductifs, c’est vraiment la continuité avec le lycée", confirme Jean-Marie Chevalier, directeur du département de philosophie de l'UPEC (université Paris-Est Créteil).

La licence de philo : pour quel type de profil ?

Et pour ceux qui n’auraient pas fait de philo en spécialité HLP (humanités, littérature et philosophie) ? Ce n’est pas rédhibitoire. À l’UPEC comme à Nancy, on admet tous les étudiants sans condition de spécialité au bac général. "Le recrutement via Parcoursup donne lieu à des choses assez hétérogènes et on a des étudiants qui n’ont pas fait de philosophie en terminale", souligne Jean-Marie Chevalier.

Une stratégie qui peut cependant vite mettre en difficulté et que le responsable déconseille. "Pour réussir, c’est tout de même préférable d’avoir pris la spécialité HLP", tempère Olivier Ouzilou.

Au-delà des notes du lycée, la sélection se fait aussi sur des compétences inhérentes à la discipline : "Il faut avoir des qualités rédactionnelles, savoir s’exprimer dans un français correct, sans trop de fautes", liste Jean-Marie Chevalier. Ce dernier rappelle que, si la discipline est perçue comme plutôt littéraire, les profils scientifiques ne sont pas inadaptés, notamment grâce à la rigueur et à la logique apportée par les sciences dures. "Souvent, les profils scientifiques qui décident de faire de la philosophie réussissent bien", assure le professeur. En 2023, un peu plus de 18.000 candidats ont fait un vœu en licence de philosophie sur Parcoursup.

Curiosité et autonomie

'Il faut avoir le goût pour la discipline, affirme Jean-Marie Chevalier. Le goût de l’abstraction, de jouer avec les idées. Les compétences suivent : on apprend la pensée critique, le raisonnement, la rigueur de l'argumentation, la finesse des distinctions."

Autre qualité requise : l'autonomie. "À la fac, il n’y a pas de devoirs à rendre toutes les semaines, donc l’étudiant ne doit pas commencer pas à réviser 10 jours avant les partiels", prévient Olivier Ouzilou.

Des emplois du temps assez légers

En licence de philo, l’emploi du temps reste beaucoup plus léger qu’en terminale. À l’université de Lorraine, les étudiants en L1 suivent 11 heures de cours dans la matière par semaine, et "6 heures dans un autre enseignement, en SHS [sciences humaines et sociales] ou lettres, arts et langues", précise Olivier Ouzilou.

Le but ? "Faciliter les réorientations au second semestre ou en L2, sans perte de temps", grâce à la validation des autres matières. Une stratégie mise en place à l’UPEC également. "Chez nous, c’est assez progressif : la première année est assez générale, il n’y a pas que du contenu philosophique", détaille Jean-Marie Chevalier.

À l’UPEC, il existe une double licence philosophie-histoire qui attire les bons, voire très bons étudiants, de France et de l’étranger. Sur le campus de Nancy, les étudiants peuvent aussi s’orienter vers une double licence philo-économie.

Une discipline qui reste assez théorique

La licence est généralement composée de petites promotions. "Une grosse vingtaine d’étudiants sont diplômés chaque année", recense Olivier Ouzilou. Grâce à ces petits effectifs, cours magistraux comme TD [travaux dirigés] laissent la place à l’interactivité, aux débats, et aux exposés.

"En TD, les étudiants sont plus actifs et autonomes et animent des discussions, précise Jean-Marie Chevalier. On peut aussi faire de la méthodologie, des exercices..." À l’UPEC, les étudiants assistent à "des cours avec implications de questions de société", souvent en lien avec l’actualité, comme "la question de la post-vérité, ou des discussions autour de la démocratie et des dérives autoritaires", liste par exemple l’enseignant. Des études très théoriques donc, mais bien ancrées dans la réalité. 

Une fois la licence en poche, les étudiants poursuivent le plus souvent leurs études vers un master. Journalisme, recherche, enseignement, culture, administratif : autant de domaines accessibles aux penseurs en herbe.

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