Erasmus+ : un étudiant a testé la mobilité à distance

Pendant tout un semestre, Erwan, étudiant en master 1 à l’université de Bordeaux a participé au programme Erasmus+ Virtual Exchange. Une mobilité à distance qui lui a permis de rencontrer d'autres étudiants étrangers à travers des débats sur des sujets d'actualité. Il nous raconte son expérience.
Deux heures de débats par semaine
"C’est ma professeur d’anglais qui m’a proposé de participer au dispositif Erasmus+ Virtual Exchange. Je parle couramment anglais et d’après elle, je me serais ennuyé en classe. Le programme a donc remplacé mes cours d’anglais pendant le premier semestre", raconte l’étudiant. En octobre dernier, Erwan s’est donc inscrit à dix séances de deux heures chacune. Après avoir choisi les créneaux qui lui convenaient le mieux, les cours, ou plutôt "les discussions", ont commencé. Le thème abordé : le populisme et le nationalisme en Europe.
Des rencontres aussi improbables qu’enrichissantes
Rien ne remplace une véritable mobilité
Malgré cela, pour Erwan, rien de vaut une mobilité physique. Il y a un an, l’étudiant est parti un semestre en Géorgie pour valider sa licence en sciences politiques. Un pays qu’il a particulièrement apprécié. "Dans l’ensemble le programme Erasmus+ Virtual Exchange est sympa mais ce n’est pas comparable avec une ‘vraie’ mobilité : dans les deux cas, d’un point de vue académique, on apprend des choses, mais une mobilité ne s’arrête généralement pas aux cours. Au contraire, quand on part, on veut pouvoir aller boire des verres avec d’autres étudiants, vivre comme les locaux et s’enrichir culturellement, ce qui n’est pas possible à distance."
À la fin de son semestre, Erwan a obtenu une note qu’il a ensuite transmis à sa professeur d’anglais pour valider son master. La présence et la participation pendant les séances sont prises en compte. "Au bout de trois absences, on est exclu du programme." À la rentrée prochaine, les établissements pourraient proposer des cours à distance à leurs étudiants internationaux, en attendant de les voir en présentiel dès que la situation sanitaire le permettra. Une mobilité hybride qui ne se fera pas via cet outil mais qui pourrait inspirer certaines écoles ou universités.
Les seules conditions pour participer au dispositif est d'avoir entre 18 et 30 ans et de faire partie d'un pays membre du programme Erasmus+ (34 pays sont concernés). Pas besoin d'être étudiant et donc de dépendre d'un établissement du supérieur. Plusieurs offres de formations sont proposées sur le site d'Erasmus+, à vous de choisir selon le temps que vous souhaitez y consacrer et votre niveau en langue.
D'après Laüra Hoskins, professeur de langues à l'université de Bordeaux, ce programme s'adresse plutôt à des étudiants ayant un niveau B2 minimum en anglais. Mais attention, cela ne remplace pas un cours universitaire. "La pédagogie n'est pas la même : ce programme peut être soit une première étape pour un étudiant qui hésite à effectuer une mobilité ou un complément, comme cela a été le cas pour Erwan, pour développer d'autres compétences (comprendre d'autres accents, prendre confiance sur sa capacité à échanger...). Pour y participer, il faut avant tout être motivé."