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Postuler dans la banque-finance : les clés d’une candidature réussie

Par Danièle Licata, publié le 23 janvier 2015
8 min

Si la banque reste l’un des plus importants recruteurs de France, les exigences du secteur se sont durcies. Sont recherchés des diplômés aux compétences plus techniques et capables d’évoluer rapidement. Nos conseils pour décrocher un emploi.

Même si les banques sont aujourd'hui à la croisée des chemins, entre la conjoncture économique morose, les vestiges de la chute de Lehman Brothers, le changement de comportement de ses client ou encore les nouvelles normes bancaires (Bâle III, loi Lagarde sur les crédits à la consommation), elles continuent d'embaucher massivement. "Le secteur a recruté 30.000 personnes en 2013 en France, dont 17.000 jeunes diplômés", comptabilise Jean-Claude Guéry, directeur des affaires sociales à l'AFB (Association française des banques).

"À la Société Générale, ce sont pas moins de 25.000 collaborateurs qui ont été recrutés l'an dernier dans le monde, dont un peu moins de 20 % en France (1.400 alternants, 1.500 en contrat à durée déterminée, 1.500 stagiaires et 250 volontaires internationaux en entreprise)", détaille Odile Grassart, responsable de recrutement à la Société Générale. Et les prochaines années s'annoncent aussi généreuses. Les banques doivent faire face au "papy- et mamy-boom de ses effectifs" qu'elles devront compenser par une politique de recrutement proactive. Une bonne nouvelle pour les jeunes diplômés.

Analyste, une fonction parmi les plus recherchées

"Reste que ces volumes d'embauches cachent de grandes disparités. Si la banque de détail se taille la part du lion avec 80 % des recrutements, elle recrute en grande majorité des profils de commerciaux de niveau bac+2 à bac+4. Les diplômés d'école de commerce, les master 2 en banque et finance ou les ingénieurs s'orientent, quant à eux, soit vers des fonctions support (juristes, informaticiens, marketing, communication...), soit vers les banques de financement et d'investissement", explique Jean-Claude Guéry.

Ces établissements les draguent, d'ailleurs, à coups d'avantages et de salaires attractifs, même si la chute des marchés financiers a porté un coup dur aux métiers. Qu'il s'agisse de celui d'analyste financement structuré (un métier au confluent des activités de crédit et de financement) en passant par l'analyste financier – dont le rôle est de conseiller ses clients en leur fournissant des informations fiables sur les entreprises cotées ou les secteurs – ou encore par le poste d'analyse de risque crédit, les orientations sont nombreuses et offrent des perspectives de carrières royales.

Qualités attendues ? Motivation et capacité d'adaptation

Pour tous ces métiers, les banques sont très exigeantes avec les candidats. "Au-delà de la formation qui se doit d'être excellente, la motivation pour la finance figure en tête de nos critères de sélection. On va leur apprendre leur métier mais on n'apprend pas à se passionner pour les cours de Bourse, d'une monnaie ou d'un indice", garantit Thomas Jegu, directeur général de Saxo Banque, un établissement financier spécialisé dans le trading.

Odile Grassart, responsable de recrutement à la Société Générale, insiste, quant à elle, sur l'agilité à s'adapter aux changements. "Les métiers de la banque n'étaient pas les mêmes il y a cinq ans et ils se transformeront encore dans les cinq prochaines années. Nous sommes donc très attentifs à la capacité des jeunes diplômés à suivre les mutations."

Encore étudiant, pensez projet de carrière cohérent

Au-delà des capacités d'adaptation et d'une motivation à toute épreuve, il est essentiel de présenter à son futur employeur un projet de carrière cohérent. "Les recruteurs sont très attentifs au parcours des candidats. Les stages effectués doivent correspondre aux spécialités choisies. Les jeunes peuvent ainsi capitaliser sur leur expérience et la valoriser dans leur CV", conseille Marie-Hélène Agard, directrice du pôle banque-assurance chez Page Personnel, qui, au passage, insiste sur la nécessité de soigner son e-réputation sur Facebook et sur Twitter.

C'est dès janvier de l'année d'obtention du diplôme qu'il est conseillé de postuler pour des postes en CDI ou pour un VIE (volontariat international en entreprise). Pour les stages d'été, il faut envoyer sa candidature dès le mois d'avril et au plus tard en juin ; pour ceux qui démarrent en octobre, il faut postuler avant fin juin. "En alternance, les candidats peuvent postuler de mars jusqu'en juillet pour des postes en septembre", complète Odile Grassard.

À lire en complément :
- Les recrutements en alternance dans la banque.
- Banque-finance : le banc d'essai des sites d'emploi spécialisés.

Jouez-la classique pour votre CV

Les recruteurs reçoivent des milliers de CV. Alors leur premier travail est de détecter rapidement les profils intéressants d'un simple coup d'œil pour réduire la pile. Seulement cinq secondes suffisent pour sonder un CV. Tout l'enjeu est de faciliter sa lecture, notamment en respectant un plan de type classique : en-tête, expériences professionnelles, formation, compétences, et tout ce qui concerne l'extraprofessionnel. La mise en forme doit, elle, être sobre et élégante : respecter les alignements et avoir un code couleur uniforme. Bien évidemment sans fautes d'orthographe !

Bien entendu, les conseils pour la réalisation de votre CV pour le secteur bancaire sont adaptables selon l'emploi recherché : il faudra donc tenter de faire ressortir un peu plus de dynamisme, ou de rigueur ou même d'inventivité, selon que vous postulez dans le réseau commercial, la finance, le marketing ou l'informatique. Pour ce qui est de la lettre de motivation, qu'il faudra adresser à une personne en particulier, "le candidat doit mettre en avant les compétences qu'il peut apporter à la banque. Et son réel intérêt pour le poste ne pourra se traduire que si le candidat a, au préalable, défini tous les contours de l'emploi qu'il souhaite décrocher", ajoute Odile Grassard.

Notre vidéo à voir en complément :
- CV et lettre de motivation pour postuler dans la banque : les conseils d'un recruteur.

Entretien d'embauche : arrivez bien informé

Une fois votre CV et votre lettre passés au travers les mailles du filet du recruteur, il reste encore à réussir les entretiens d'embauche. Comment ? Trois conseils : les préparer, ensuite les préparer, enfin les préparer. "Tout long de sa carrière, le candidat devra être à l'écoute de son environnement. Donc, dès l'entretien, il doit montrer qu'il est au fait de l'actualité du secteur de la finance, mais aussi du groupe au sein duquel il postule. Un candidat informé est plus à l'aise et plus productif. Et s'il adopte un discours bien structuré, il fera bonne impression et marquera son implication", développe Odile Grassard. La plate-forme mycoachingroom.com de la Société Générale est dédiée à la recherche d'emploi dans le secteur bancaire et s'avère être un outil très efficace à la préparation avec des exemples concrets.

Enfin le candidat doit être proactif. "Un entretien d'embauche est un lieu d'échanges. Le candidat doit préparer des questions pertinentes sur la banque et sur le poste (possibilités d'évolution, rémunération...). Cela montrera au recruteur qu'il souhaite, d'une part, s'engager et, d'autre part, rester un moment", souligne Odile Grassard. Vous êtes fin prêt ? Derniers conseils : n'oubliez pas d'arriver à l'heure et de porter une tenue soignée, banque oblige.

Notre vidéo à voir en complément :
- Entretien de recrutement pour la banque, la finance, l’assurance : un pro vous coache.

Quels métiers pour les jeunes diplômés dans les banques de marché ?
Voici les principaux métiers auxquels ont accès des jeunes diplômés bac+5 dans les banques d'investissement et de financement comme Exane, Goldman Sachs, Morgan Stanley, Natixis, Crédit Agricole CIB...

Analyste financement structuré : il participe au montage et à la distribution de financements complexes et innovants : crédits syndiqués, financements d'acquisition et de projets...

Analyste financier (Sell-Side) : il évalue le positionnement stratégique d'une société par rapport à son secteur d'activité et à l'environnement macro-économique.

Analyste fusion et acquisition : il participe à la réalisation de propositions commerciales et à l'acquisition de mandats pour accompagner les grands clients de la banque en France et à l'international.

Analyste produits dérivés : il réalise des analyses de marché et collabore à la décision concernant la planification, le soutien et le développement de nouveaux produits dérivés. Il met également en œuvre des opérations de fusion-acquisition.

Analyste risques de marchés : il a pour mission de garantir la maîtrise des risques de la banque auprès de la direction générale, en conformité avec ses politiques, son niveau de notations souhaité sur le marché et ses objectifs de rentabilité.

Assistant trader : il travaille au sein d'une équipe de courtage et s'occupe de l'enregistrement des transactions quotidiennes, du développement des outils d'automatisation et des pricers...

Source : APEC, fiches métiers.

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