Actu

Une journée sur un tournage de film

publié le 21 juillet 2008
6 min

Jeudi 17 juillet 2008, nous arrivons en fin de matinée sur le site de Bry-sur-Marne, situé à 10 km à l’est de Paris. Très vite, nous repérons avec l’attaché de presse qui nous accompagne (une journaliste de RFI et moi-même) les panneaux fléchés qui nous mènent au plateau où se tourne aujourd’hui une scène d’Une famille clé en main de Jean-François Davy. Devant l’entrée du bâtiment, deux jeunes hommes nous préviennent que "ça tourne en ce moment et qu’il faut donc faire le moins de bruit possible". Nous montons l’escalier prudemment et, à peine arrivés, nous entendons cette sacro-sainte phrase qui va revenir en boucle : "Tout le monde en place. Moteur demandé. Silence partout. Action !".

Une ambiance bon enfant

La scène se passe dans un commissariat. L’acteur principal, Zinedine Soualem est assis sur un banc, dans un couloir étroit, un policier le fait patienter. Arrive un autre policier avec un fou furieux qui l’insulte en gueulant : "Je te pisse à la raie !". Charmante entrée en matière qui sera rejouée plusieurs fois. Entre deux prises, l’ingénieur du son, le cadreur, le chef op’, le chef électro plaisantent, chantonnent et mangent des cacahuètes. Car ça grignote beaucoup sur un tournage, sandwichs, gâteaux et autres fruits sans oublier le Coca-Cola et l’éternelle tasse en plastique remplie de café.

Une multitude de métiers qui restent dans l’ombre

Pendant que la première assistante discute de la prochaine scène avec le réalisateur Jean-François Davy, j’observe tout ce petit monde qui s’affaire autour de moi. Et là, je prends conscience de cette aventure humaine qu’est un tournage et de tous ces métiers du cinéma qui restent d’ailleurs souvent dans l’ombre. Ils sont tous là, le perchiste qui fait une pause avec son matos. Je l’ai observé sur la scène précédente. Avec sa perche et son micro, il enjambait les câbles en évitant le mobilier. Total respect ! Quant à la maquilleuse qui sort ses armes redoutables d’efficacité entre deux prises, les pinceaux, la poudre et le peigne, elle est charmante de discrétion. Et le chef costumier qui repasse dans son coin ou reprise in extremis un vêtement, toujours avec le sourire… Une comédie humaine se joue ici, chacun a un rôle très précis. Ce film me plaît bien.

Une montée de marches digne de Cannes !

Ca y est ! Les répétitions pour la prochaine scène commencent. Elle se passe dans un escalier avec l’actrice principale, Hélène de Fougerolles et un policier qui la mène au bureau du commissaire. On recommence : "Tout le monde en place. Moteur demandé. Silence partout. Action !". Les deux acteurs montent donc l’escalier en échangeant quelques mots. Et soudain "Coupez !". Le réalisateur informe sa première assistante que le policier cavale trop vite et que c’est Hélène qui doit le devancer et non l’inverse. Ils la rejouent donc. Je ne sais plus combien il y a eu de répétitions avant que la scène soit dans la boîte mais ce fut long, très long… Je décide de faire une petite pause. C’est épuisant un tournage de cinéma quand on ne joue pas de scènes ! J’aurais dû mettre mes baskets ! Il n’est que 14 h !

Un mot d’ordre pour le figurant : l’attente

Je me dirige donc vers la salle du fond où je fais connaissance avec tous les figurants du plateau. Ils attendent patiemment leur heure de gloire. Car la figuration, c’est avant tout la patience. Et un jeune homme d’expliquer : "Parfois, on peut attendre des heures pour au final ne faire aucune apparition dans une scène durant toute la journée". Je reconnais le monsieur qui insultait toute à l’heure un policier dans une scène et les deux jeunes gens qui descendent l’escalier en croisant Hélène et un policier. Tous les profils se côtoient : de l’étudiant qui fait de la figuration pour payer ses études à la jeune femme chanteuse de gospel dans un cabaret, en passant par une ancienne artiste de cirque qui a eu un accident et qui a dû stopper sa carrière… Je leur souhaite bon courage et je me dirige dans la pièce où le réalisateur, le producteur, la scripte et son assistante assistent devant un écran télé à chacune des scènes tournées. J’en profite pour piquer quelques gâteaux secs et des dattes. Je commence à avoir faim. Le réalisateur se fait masser, le producteur feuillette L’Equipe et la scripte revoit son cahier où elle note notamment les détails du plan, des accessoires, de l’éclairage, la position des acteurs...

16 h, je n’ai pas vu le temps passer. Les acteurs (Hélène et Zinedine) tournent la scène du bureau du commissaire (interprété par Jean-François Davy). Quand elle est dans la boîte, j’en profite pour interviewer Hélène, Zinedine et le réalisateur. Ils sont tous les trois charmants et dispos. Nous quittons l’équipe vers 17 h 30 en la remerciant. Clap de fin !

Séverine Tavennec

Vous aimerez aussi

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !